Si le désistement de son coactionnaire (le norvégien Statkraft) a un temps fait croire à son abandon, le projet britannique de parc éolien offshore Triton Knoll devrait finalement se concrétiser. Le porteur du projet, l’Allemand Innogy, a annoncé lundi 13 août 2018 avoir cédé deux parts de 25% et 16% aux groupes nippons Electric Power Development et Kansai Electric Power, pour un montant total approchant les 900 millions de dollars.
Annoncé comme le plus grand parc éolien marin d’Europe, le projet Triton Knoll sera situé en mer du Nord, et doté d’une capacité totale de 860 mégawatts (MW) fournie par 90 éoliennes. Il devrait entrer en opération commerciale dès 2021 et bénéficiera alors du mécanisme d’aide d’Etat « Contract for Difference (CfD) » mis en place par le gouvernement britannique pour soutenir le développement des énergies décarbonées.
Propriétaire à 100% depuis le retrait de Statkraft, Innogy Renewable UK sera désormais accompagné dans ce projet par le groupe basé à Tokyo, Electric Power Development, plus connu sous le nom J-Power, et la société de la région d’Osaka, Kansai Electric Power, qui viennent d’acquérir respectivement 25% et 16% de l’entreprise créée, et participeront au financement des quelques 2 milliards de livres (2,3 milliards d’euros) d’investissements nécessaires. Cette opération, rendue public lundi 13 août, permet au groupe énergétique allemand d’assurer l’avenir du projet, un temps menacé par l’abandon de son coactionnaire norvégien.
De leur côté, les groupes japonais espèrent acquérir un savoir-faire qui leur fait défaut jusqu’à présent malgré un potentiel éolien offshore parmi les plus élevés au monde. Le Japon s’est concentré sur le développement de l’énergie photovoltaïque suite à l’accident nucléaire de Fukushima de mars 2011, mais commence peu à peu à s’intéresser à la technologie éolien offshore pour laquelle il nourrit de grandes ambitions (plus de 4000 MW de capacité seraient en projet selon le quotidien Nikkei). Les entreprises nippones ont donc beaucoup à apprendre en la matière de l’Europe, où est concentrée « 90% de la capacité éolienne offshore du monde », explique J-Power.
Crédits photo : Gemini
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Les japonais ont vu juste et les scientifiques confirment !
Des chercheurs d’Irlande, de Suisse et du Royaume-Uni ont montré comment les régimes climatiques à long terme influent sur les technologies d’énergie éolienne et solaire renouvelable dans toute l’Europe.
En se basant sur 30 ans de données météorologiques, les scientifiques ont examiné et modélisé l’impact des énergies renouvelables sur le secteur de l’électricité jusqu’en 2030. Les travaux suggèrent qu’en dépit de la nature imprévisible de l’énergie éolienne et solaire, le système électrique européen peut produire confortablement au moins 35 % de son électricité en utilisant ces seules énergies renouvelables sans impact majeur sur les prix ou la stabilité du système.
Les scientifiques estiment que leurs modèles et leurs données pourraient être utilisés afin de décrire une variété de scénarios possibles pour aider les décideurs à mieux comprendre la fiabilité et l’impact de l’énergie renouvelable, y compris les impacts d’un passage à des systèmes d’électricité 100 % renouvelable.
En rendant leurs modèles et leurs données accessibles à tous, les chercheurs espèrent également que les travaux futurs démontreront une plus grande sensibilisation à ces modèles météorologiques à long terme afin de décrire avec précision un monde plus dépendant de l’énergie renouvelable.
https://www.sciencedaily.com/releases/2018/07/180726161255.htm
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