Canicule : EDF régule la production de ses centrales nucléaires

Canicule : EDF régule la production de ses centrales nucléaires

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La hausse soudaine des températures en France métropolitaine enregistrée depuis le début du mois d’août a aussi des répercussions sur le fonctionnement de nos centrales nucléaires. Samedi 4 août 2018, le groupe EDF a annoncé avoir arrêté un réacteur supplémentaire sur le site de Fessenheim afin de limiter l’échauffement des eaux du Grand canal d’Alsace. Au total, trois réacteurs ont déjà vu leur production limitée depuis début août.

Étouffante pour l’Homme, la canicule qui touche la France depuis quelques jours l’est aussi pour l’environnement et la biodiversité aquatique. Les chaleurs exceptionnelles provoquent généralement une augmentation significative de la température de l’eau, et peuvent perturber la vie piscicole mettant en danger la survie de certaines espèces sensibles au réchauffement progressif ou soudain de leur milieu naturel. Pour éviter de telles conséquences, la réglementation fixe des températures maximales à ne pas dépasser, afin de protéger la faune et la flore de nos rivières.

Limiter le réchauffement des cours d’eau pendant la canicule

Le groupe EDF est soumis à ces contraintes environnementales et doit donc s’adapter pour faire en sorte de ne pas réchauffer encore davantage les cours d’eau. L’électricien utilise ces eaux pour refroidir les réacteurs et alimenter les circuits de fonctionnement avant de les rejeter dans les cours d’eau et doit s’assurer que la température moyenne ne dépasse pas le seuil autorisé de 28°C en aval du site. Pour ce faire, il peut recourir de manière exceptionnelle, comme c’est le cas depuis jeudi 3 août 2018, à des arrêts ou des baisses de production de ces centrales nucléaires. « En cas de fortes chaleurs, une centrale peut moduler la puissance de ses unités de production et les mettre à l’arrêt si nécessaire, afin de limiter l’échauffement de l’eau prélevée puis restituée dans le cours d’eau », explique EDF.

Jusqu’à présent, seul trois réacteurs ont été arrêtés, à Saint-Alban dans l’Isère et Bugey dans l’Ain « afin de limiter l’échauffement de l’eau prélevée puis restituée au Rhône », puis à Fessenheim pour limiter la hausse des températures du Grand Canal d’Alsace. Mais EDF n’exclut pas de procéder à de nouvelles baisses de régime dans les jours qui viennent, si la situation devait perdurer davantage. Pas d’inquiétude à avoir toutefois concernant l’approvisionnement du réseau, ces arrêts de production volontaires interviennent à une période où la demande d’électricité est plus faible qu’à l’accoutumé en raison des congés estivaux et de la baisse d’activité économique caractéristique du mois d’août.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Les centrales nucléaires peuvent-elles survivre au changement climatique ?

    Réponse : Elles sont bien moins adaptés que les renouvelables dont solaire comme plusieurs études scientifiques l’ont démontré avec non seulement un impact négatif sur l’environnement mais une bien moindre sécurité réseau.

    Pour mémoire c’était 17 réacteurs qui ont dû être arrêtés lors de la canicule de 2003 alors que les températures étaient bien moindres que celles que l’on attend dans quelques années seulement en Europe avec des + 50°C de plus en plus courants.

    Les sites en bord de rivière identifiés comme les plus sensibles sont ceux de Civaux, Bugey, Saint-Alban, Cruas, Tricastin, Blayais, Golfech et Chooz selon l’ASN

    “A l’avenir, les centrales ne pourront probablement plus être localisées près de cours d’eau dont le débit est trop faible et devront privilégier une localisation en bord de mer.”

    Pourtant la Finlande a dû ralentir la production d’un réacteur, qui rejetait dans la mer de l’eau à 32 °C. Des centrales allemandes et suédoises ont également été contraintes de réduire leur production à cause de la vague de chaleur.

    Et l’océan monte.

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/08/06/les-centrales-nucleaires-peuvent-elles-survivre-au-changement-climatique_5339708_3234.html#xtor=AL-32280539

    .

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  • Le “tout nucléaire” du gouvernement Messmer du début des années 1970 a été manifestement une erreur puisqu’il a conduit à la fois à une nouvelle gabegie énergétique (très mauvaise efficacité énergétique) et par ailleurs à retarder le développement d’autres technologies comme les renouvelables et l’efficacité énergétique que l’on avait pourtant commencé à développer, sans parler du potentiel hydraulique entre multiples autres technologies.

    On commettrait de nouveau une erreur en se focalisant sur le “tout électrique” (en oubliant par exemple et entre autres tous les aspects thermiques et par ailleurs toutes les formes de biométhane) et on a un exemple :

    Selon un récent rapport de l’Université de Birmingham, au Royaume-Uni (” A Cool World – Defining the Energy Conundrum of Cooling for All “), la consommation mondiale d’énergie pour la climatisation pourrait quintupler à l’horizon 2050, le nombre d’appareils de refroidissement quadruplant à 14 milliards.

    De 10 à 17 unités AC seront vendues chaque seconde au cours des 30 prochaines années, c’est un nouveau délire puisque pour refroidir on réchauffe !!!

    Les secteurs de la réfrigération et de la climatisation sont responsables d’environ 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), soit l’équivalent de 4 Gt CO2eq par an et doubleront à 8 Gt CO2eq dès 2030 !!!

    Les émissions augmentent à un rythme au moins 3 fois plus rapide que l’augmentation moyenne mondiale des émissions de GES !!!

    Les principaux moteurs de la demande sont la croissance économique et démographique dans les régions les plus chaudes du monde, où seulement 8 % des 2,8 milliards de personnes vivent dans des bâtiments climatisés, contre plus de 90 % des ménages au Japon et aux États-Unis.

    De faibles niveaux d’efficacité et des taux de fuite élevés de gaz réfrigérants à fort potentiel de réchauffement planétaire augmenteront considérablement ces émissions !!!

    Le refroidissement devrait également être responsable de 25 % à près de 50 % des pointes de consommation d’électricité aux États-Unis, au Moyen-Orient, en Indonésie, en Indonésie, en Inde et au Brésil en 2050.

    En passant de réfrigérants à fort PRP (potentiel de réchauffement planétaire) à des réfrigérants naturels à faible PRP et en appliquant les meilleurs appareils à haut rendement énergétique de leur catégorie, environ 40 % des émissions peuvent être évitées à l’échelle mondiale d’ici 2030 par rapport au scénario du maintien du statu quo.

    C’est ce que fait intelligemment Green Cooling Initiative (GCI) qui permet l’échange entre fournisseurs et utilisateurs de technologies, ainsi qu’entre l’industrie, les institutions publiques et la société civile pour la promotion des technologies de refroidissement vertes.

    Visant à réduire les émissions des secteurs du refroidissement, Green Cooling combine trois approches :

    1) la promotion des réfrigérants naturels,
    2) maximiser l’efficacité énergétique,
    3) favoriser une approche durable de la consommation d’énergie privée et commerciale.

    Le refroidissement vert contribue à protéger l’environnement, les ressources et le climat et favorise l’utilisation de technologies renouvelables dans le domaine du refroidissement.

    Elle contribue ainsi à une réduction durable de la consommation de combustibles fossiles.

    L’expression ” technologies de refroidissement vertes ” est utilisée pour décrire l’équipement à efficacité énergétique maximale qui utilise des réfrigérants naturels, minimisant ainsi son impact sur l’environnement.

    La technologie de refroidissement solaire est une alternative écologique aux systèmes de réfrigération à compression. Il fonctionne avec un potentiel d’appauvrissement de la couche d’ozone (ODP) et un potentiel de réchauffement planétaire (GWP) nul. La consommation électrique des systèmes conventionnels peut être réduite de 70-80% à 100% !!!

    Il est évident que le solaire (via capteurs plans, ou tubulaires sous vide, ou CSP comme le fait Helioclim par exemple) associé par exemple à des systèmes de refroidissement notamment à adsportion comme il en existe de nombreux utilisant zéolithes cristallines, gels de silice, structures métalliques organiques (MOF) etc. est bien plus efficaces et durable que des climatiseurs courants et s’applique à tout les immeubles, bureaux, commerces, hôtels, habitats etc

    Mais en plus d’être plus fiable, plus durable, moins énergivore voire pas du tout et sans bruit comparé aux pompes à chaleur et avec des Cop bien supérieurs (Cop de parfois de 20 à 40 selon les climats pour le solaire thermique), il fait outre la climatisation et le chauffage, également l’eau chaude, ce que ne font généralement pas les climatiseurs ! et a de plus larges applications encore (y compris refroidissements des rayons frais des commerces jusqu’aux transports etc)

    Et les systèmes à adsoprtion utilisent toute source de chaleur en plus du solaire (donc celle d’un réseau de chaleur, d’une usine etc)

    Les plages de températures de ces systèmes étant larges, on peut par exemple climatiser le métro de Paris avec la chaleur perdue et une dépense énergétique très faible !

    Le sujet est vaste mais il est évident que le “thermique” et en particulier le solaire est à pousser à fond car il répond parfaitement à nombreux de nos besoins avec un excellent bilan que n’est pas capable d’égaler un système nucléaire + pompes à chaleur et climatiseurs énergivores et encore trop souvent polluants (il ne faut en effet pas seulement imaginer 10 à 17 climatiseurs vendus par seconde au cours des 30 prochaines années, mais leur recyclage dont les fluides frigorigènes etc !)

    Et l’étude de l’Université de Birmingham démontre bien le problème dans lequel on s’engouffre de nouveau

    Quelques exemple des meilleurs pratiques de refroidissement actuellement mais le solaire thermique est le plus efficace pour refroidir (ce qui semble au départ un contresens mais ne l’est pas car plus il fait chaud, plus il peut produire de froid et en même temps du chaud si nécessaire !) puisqu’il peut ne pas consommer d’énergie dans son seul cycle de chauffe, vaporisation et système d’adsorption comme le font parmi d’autres Endless Solar, Heliclim, Purix au Danemark, Themo King, Invensor en Allemagne, etc :

    https://www.green-cooling-initiative.org/network/best-practice-examples/

    On n’a pas encore réglé les problèmes des chauffages les plus efficients à diffuser plus largement qu’il faut déjà prendre celui du refroidissement à bras le corps car on va de nouveau droit dans le mur.

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  • La communication d’EDF est bien tardive car pour le site du Bugey, le réacteur Bugey 3 a été complètement arrêté pour raison environnementale le 15 juillet, puis le 21 et 22 juillet, le 28 et 29 juillet et le 31 juillet. Il est renouveau à l’arrêt depuis le 3 août avec une reprise annoncée pour le 8 août. De son côté Bugey 2, après des baisses de puissances les 29 et 30 juillet a été mis à l’arrêt complet le 3 août avec une reprise annoncée le 12 août.
    Le site du Bugey sera de plus en plus soumis à des arrêts de réacteurs pour des conditions climatiques, car à Saint Vulbas, le Rhône est encore un fleuve de montagne avec un débit assez faible, puisqu’il n’a pas encore été renforcé par ses affluents, l’Ain et surtout la Saône. Les étiages démarrent de plus en plus tôt et durent maintenant jusqu’à début décembre, avec un débit tout juste supérieur au 130 m3/s nécessaires pour le fonctionnement de la centrale. Ces conditions climatiques ainsi que les autres problèmes de sûreté (voir http://www.stop-bugey.org) et comme cette centrale est la plus vieille après celle de Fessenheim, elle ne devrait pas être prolongé au delà des autorisations actuelles (pas de 4ème visite décennale). Une pétition “En finir avec les réacteurs nucléaires de Bugey” est en cours sur le site Cyberacteurs.

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  • Quelques explications techniques sur les systèmes de refroidissement/chaleur à adsorption :

    https://www.solene-r.com/adsorption-climatisation-solaire

    La consommation d’électricité peut être jusqu’à 20 fois inférieure à celle d’un système classique à compression. Les fluides frigorigènes employés sont inoffensifs puisqu’il s’agit d’eau et de matériaux solides naturels (zéolite dans ce cas). L’absence de compresseur permet d’éviter toute nuisance sonore et vibrations et assure une grande longévité (plus de 5 fois la durée de vie d’un système conventionnel) avec un entretien minimal. De ce fait, l’amortissement d’une installation de machines à adsorption est très rapide, ce qui permet de faire à terme des économies substantielles (voir graphique).

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  • Les techniques les plus en pointe sont encore mal présentées de même que toutes les gammes des systèmes d’adsorption et autres mais cette vidéo résume rapidement le chauffage, l’eau chaude et la climatisation solaire et tous les types de tailles de systèmes sont possible, comme tous les types de solaire : solaire plan, hybride, tubulaire ou CSP et tous les apports de chaleur (réseau de chaleur, sources locales perdues etc)

    Cà réduit très fortement voire annule la consommation électrique (comme le fait par exemple Endless Solar : pour mémoire le premier chauffage et climatiseur utilisait seulement la chaleur du bois pour tout son fonctionnement également et il a été présenté à l’expo universelle de 1878 à Paris ! et cette forme de climatisation a été découverte depuis les années 1850 ! un peu comme le réchauffement climatique d’ailleurs avec Joseph JB Fourier puis bien plus tard en 1895 le suédois Arrhenius ! mais les scientifiques ont souvent de l’avance c’est pour çà qu’on les prend souvent au départ pour des abrutis alors que l’on avait 2 siècles pour éviter le réchauffement climatique mais c’est mieux d’agir quand il est trop tard !

    https://www.youtube.com/embed/uO5lNrrHa1o

    .

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  • Dans les propos échangés, il ya des éléments intéressants, notamment sur les technologies de climatisation. On pourrait y ajouter les qualités intrinsèques des chauffe-eau solaires.
    Autre remarque : Les centrales thermiques classiques connaissent elles aussi les même problèmes de refroidissement que les centrales nucléaires , mais leur puissance unitaire étant moindre (700 MW par tranche au plus à comparer aux 1 450 MW de Civaux ou Chooz) l’impact localisé sur la température du cours d’eau est plus limité. Ceci dit aucun système basé in fine sur le rendement de Carnot n’est adapté à l’élévation des températures ambiantes puisque la température de la source froide dépend de celle de l’atmosphère (y inclus les dispositifs d’aéroréfrigérant avant rejet ultime dans le fleuve ou la mer). Mais je rappelle que le rendement des panneaux solaires diminue notablement avec l’élévation des températures voir notamment : https://lenergeek.com/2013/08/07/grosse-chaleur-pourquoi-le-rendement-des-panneaux-solaires-baisse/

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  • Le parc actuel de production reste encore largement suffisant à cette époque de l’année et nous sommes en permanence exportateurs d’électricité. Pas bien grave, alors.

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