Alors que les tarifs réglementés du gaz devraient une nouvelle fois augmenter de 2,1% au mois de juin (sur délibération du CRE), le médiateur national de l’énergie a appelé mardi 29 mai 2018 le gouvernement à préciser « rapidement » la manière et les délais dans lesquels il compte les supprimer. Le médiateur souhaite éviter de rencontrer des difficultés similaires à celles apparues lors de la disparition de ces tarifs pour les professionnels, en optimisant au maximum l’information des usagers.
Jean Gaubert, le Médiateur national de l’énergie, a toujours plaidé pour le maintien des tarifs réglementés du gaz qu‘il considère comme le meilleur moyen d’éviter une hausse des prix pour les consommateurs. A défaut d’avoir été suivi par le Conseil d’Etat, qui a ouvert la voie à la suppression de ce système de tarification dans une décision rendue le mercredi 19 juillet 2017, le médiateur insiste pour que cette transition vers une libéralisation totale du marché se fasse dans les meilleures conditions, et demande au gouvernement un calendrier précis.
« Il faut anticiper et informer »
En effet, bien que les autorités aient déjà évoqué une suppression définitive de ces tarifs à l’horizon 2023, rien n’a encore été acté à ce jour et les perspectives de voir une disposition sur le sujet ajoutée à la loi PACTE sur la croissance des entreprises (qui doit être présentée en conseil des ministres le 20 juin) sont aujourd’hui très incertaines. « Nous appelons le gouvernement à préciser sa position rapidement (…) Il faut anticiper et informer », a déclaré mardi 29 mai le médiateur national de l’énergie. Le médiateur craint notamment que les difficultés rencontrées en 2016 lors de la suppression de ces tarifs pour les professionnels ne se reproduisent. Le gouvernement avait dû mettre en place en urgence un mécanisme transitoire pour des milliers d’entre eux qui, faute d’information et de préparation, n’avaient pris aucune disposition pour trouver un nouveau fournisseur. Les particuliers « sont beaucoup moins informés » que les professionnels, poursuit M. Gaubert, s’appuyant ici sur de récentes études selon lesquelles 50% des usagers ne sauraient toujours pas qu’ils ont la possibilité de changer de fournisseur d’énergie.
Pour remédier à ce défaut d’information et aider les consommateurs à se préparer au changement, Jean Gaubert réclame la mise en œuvre d’une campagne de communication en amont de l’échéance, pour prévenir les particuliers concernés, et l’instauration d’un « indice de prix » du gaz, permettant aux usagers de voir rapidement « si l’offre qu’un fournisseur leur propose est raisonnable ou exagérée », une fois que les tarifs réglementés n’existeront plus.
Crédits photo : Steve pb
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