La Suède inaugure une route électrifiée de "recharge" unique au monde

La Suède inaugure une route électrifiée de “recharge” unique au monde

route_electrifiee_suede

Si l’on connaissait déjà les routes solaires (expérimentées en France par le groupe Colas par exemple), permettant de produire de l’électricité, la Suède a inauguré mercredi 11 avril 2018, une route électrifiée d’un tout autre genre. Baptisée « eRoadArlanda », ce tronçon expérimental de deux kilomètres est composé d’un rail à conduction et offre la possibilité de recharger un véhicule électrique directement en roulant.

Avec 43% d’électricité d’origine nucléaire, et 38% d’électricité provenant des grands barrages hydrauliques, la Suède est à l’heure actuelle, avec la France, un des pays européens ayant l’électricité la plus décarbonée. Le pays a consenti d’énormes efforts pour réduire ses émissions de dioxyde de carbone ces dernières décennies (elles ont baissé de 9% entre 1990 et 2006) et entend bien poursuivre dans cette voie. Il s’est fixé pour cela un objectif de 100% d’énergies renouvelables à l’horizon 2040, et ambitionne « d’être l’un des premiers pays développés sans énergies fossiles » dans les transports routiers, alors qu’ils représentent actuellement plus de 30% des émissions de CO2 en Suède, a indiqué à l’AFP Tomas Eneroth, ministre suédois des Infrastructures.

Une volonté d’innovation dans les systèmes de recharge

Pour y parvenir, le gouvernement associant sociaux-démocrates encourage massivement l’innovation et la recherche dans la mobilité électrique, la production de batteries et les systèmes de recharge. Alors que l’Agence suédoise de l’énergie, Volvo Group et le Français Alstom, testent actuellement à Göteborg un système d’alimentation électrique par le sol, initialement développé pour les tramways, le ministre des infrastructures inaugurait mercredi 11 avril 2018 la première route au monde équipée d’un rail à conduction destinée à recharger les véhicules électriques en mouvement. « Tout le monde se rend compte que nous sommes dans une situation où le changement climatique impose de nouvelles exigences pour nos politiques et notre développement, [ce projet] est une façon de trouver des solutions », a ajouté Tomas Eneroth lors de l’inauguration.

Ce tronçon test baptisé « eRoadArlanda » se situe sur une voie du réseau secondaire reliant un terminal fret de l’aéroport international de Stockholm Arlanda et un centre de logistique, et utilise la technologie de l’électricité par induction, de manière électromagnétique. L’énergie est transférée grâce à un bras amovible situé sous le véhicule qui s’abaisse et entre en contact avec le rail situé au milieu de la voie de circulation. L’électricité est ensuite utilisée pour propulser le véhicule ou pour être stockée dans des batteries.

Crédits photo : eRoadArlanda

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
Après la mise à l'arrêt du projet NEMO, développé par Naval Energies et Akuo Energy en 2018, un groupe de sept entreprises européennes, réuni derrière Global OTEC, lance un nouveau projet de conversion d'énergie thermique des mers (ETM) aux îles…
lun 9 Oct 2023
En France, les risques de chute occupent la deuxième place du classement des nombreux risques présents sur les lieux de travail. Électriciens, techniciens de réseaux de télécoms, agents d’entretien, techniciens de maintenance, ce sont là quelques catégories de professionnels exposés…
jeu 28 Mar 2024
La facture d'EDF pour la construction des six nouveaux réacteurs EPR prévus d'ici à 2035 est déjà de 30 % supérieure à son budget initial. Pour financer la relance nucléaire, le gouvernement envisage d'utiliser une partie de l'épargne des Français…
L'augmentation des prix de l'électricité en février 2024 a secoué les budgets de nombreux Français. Selon une enquête de Rothelec, plus de la moitié des ménages prévoient de réduire encore davantage leur consommation et se tournent de plus en plus…

COMMENTAIRES

  • Intéressant mais l’hydrogène pour les poids lourds et longues distances étant amené à se développer, cette option est sans doute moins pertinente et plus limitée à terme.

    Les suédois précisaient qu’il était suffisant d’électrifier ainsi 5000 km sur 20.000 d’autoroutes dont ils disposent, ce serait sans doute un gaspillage si l’on tient compte de tous les aspects dont réseau, entretien, batteries, usure etc d’autant qu’ils prévoient une campagne d’information liée à la sécurité du système, çà paraît comparativement lourd en plus de développer des camions et/ou équipements spécifiques.

    Le système de tramways à charge rapide au sol d’Alstom etc pour les villes reste dans un contexte plus cohérent.

    Répondre
  • @ Dan :

    Non le projet suédois n’est pas bête car il est effectué sur un tronçon d’approvisionnement vers l’aéroport où circulent les mêmes flottes de camions qui font les mêmes trajets quotidiennement (entre notamment des centres de logistique et aéroport) qui génèrent un trafic très important. Donc çà économise une part importante de batteries et l’efficacité énergétique est très élevée pour un coût modeste et une mise en place très rapide sans travaux importants.

    Mais c’est spécifique à certains tronçons très fréquentés par des poids-lourds ou véhicules qui font les mêmes trajets et on en trouve beaucoup dans le monde aux abords des villes, aéroports, ports etc

    Pour des tramways en ville c’est idéal et d’ailleurs pleinement utilisé par Alstom notamment depuis plusieurs années avec succès (donc recharge uniquement ponctuelle par le sol, sans aucun caténaire au dessus).

    Dès que le trafic est bien moindre et que les camions ont des longs itinéraires très variables au quotidien, il est plus cohérent qu’ils soient par exemple à hydrogène qui est léger donc à pile à combustible même si le rendement est moins bon.

    Pour la route ou revêtements solaires de pistes, parkings, trottoirs, places etc certains comme aux Pays Bas ont produit plus que prévu. Cà demande à être amélioré et les coûts baisser mais dans certaines applications çà peut durer plus longtemps que les revêtements habituels qui ne produisent pas d’énergie et peuvent être très coûteux, voire plus que ces solutions à terme dont les prix ne peuvent que baisser.

    Donc le concept qui est développé par plus de groupes dans le monde que le lien plus bas ne l’évoque mérite d’être amélioré et les coûts baisser car il y a beaucoup d’applications utiles en villes etc.

    De même les routes ou rues solaires “thermiques” elles sont très rentables (tuyaux de plastiques donc surcoût marginal dérisoire). Tout en évitant la surchauffe des revêtement et donc leur usage écourté, ou trop de chaleur par exemple dans les villes, elles fournissent de l’eau chaude à environ 60°C plusieurs mois de l’année (en moyenne 250 KWh/m2/an) au voisinage pour bien moins cher que la plupart des autres solutions mais elles peuvent aussi refroidir la nuit ces mêmes bâtiments. La chaleur peut également être stockée à coûts compétitifs dans des sondes ou réservoirs en dessous et servir également au dégivrage l’hiver. Voir de mémoire en France Charier : Hélianthe, Vinci Enovia etc en GB Icax Asphalt Solar Collector etc L’hybride se fait également.

    Bref en dehors des améliorations s’agissant de nouveautés, tout est donc avant tout question des meilleures utilisations que l’on fait de chaque technique.

    https://inhabitat.com/6-solar-roads-shaking-up-infrastructure-around-the-world/

    .

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.