L'éolien offshore et la France : une histoire d'amour impossible ?

L’éolien offshore et la France : une histoire d’amour impossible ?

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Malgré un retard significatif dans la course à l’énergie éolienne offshore, la France vient de revenir dans la course grâce à une décision de General Electric. Au début du mois de mars 2018, l’entreprise américaine a annoncé qu’elle choisissait la France pour développer et fabriquer sa future éolienne géante, l’Haliade-X. De quoi redonner des couleurs à la filière éolienne offshore tricolore qui peine encore à s’imposer dans le paysage des énergies renouvelables. Mais cette annonce sera-t-elle suffisante pour relancer l’activité du secteur ? A l’heure actuelle, l’énergie éolienne offshore française est à la croisée des chemins.

L’éolien offshore français : beaucoup de potentiel, peu de réussite

Dès les années 1990, le potentiel des énergies marines en France a été observé, et il est énorme. Grâce à sa situation géographique privilégiée, la France, selon les chiffres de l’Ademe, pourrait obtenir 30 000 mégawatts grâce à l’énergie produite par des parcs éoliens offshore. Malgré ce potentiel énorme, la France peine à développer l’énergie éolienne offshore. Dans les années 1990, les projets de parcs éoliens offshore au large de Dunkerque n’aboutissent pas, et il faut attendre ensuite les années 2010 pour que de nouveaux projets soient envisagés. Mais malgré les ambitions affichées par le Grenelle de l’environnement qui prévoit pour 2020 une capacité de 6 000 mégawatts issus des éoliennes offshore, la France n’est pas plus avancée en 2018. Malgré plusieurs appels d’offres pour des parcs éoliens offshore sur la côte Atlantique et dans la Manche, aucun parc n’est entré en fonctionnement pour l’instant. Et il y a très peu de chance pour qu’un seul soit opérationnel avant l’horizon 2020.

Le cas le plus flagrant du retard français en matière d’énergie éolienne offshore a été enregistré en 2017 : pendant cette année, l’Europe a enregistré son record de connexions d’éoliennes offshore… dans le même temps la France n’a mis qu’une seule éolienne à l’eau !

General Electric fait confiance à la France

Avec un tel historique, la décision de General Electric de venir en France pour fabriquer sa future éolienne géante peut sembler surprenante, et pourtant la France a quelques atouts pour elle, à commencer par la présence d’usines qualifiées sur son territoire. La décision de General Electric représente d’ailleurs une aubaine économique : près de la moitié des 400 millions de dollars dévolus au projet Haliade-X seront investis sur le territoire français pour le développement et la fabrication de la future éolienne. La production sera répartie entre deux sites. L’usine de Saint-Nazaire, dans la Loire-Atlantique, va bénéficier de travaux de modernisation afin de se mettre en conformité avec la nouvelle chaîne de production de Haliade-X. General Electric compte investir 60 millions de dollars dans les travaux. Dès qu’elle sera à nouveau opérationnelle, l’usine de Saint-Nazaire aura la charge de fabriquer les nacelles des éoliennes.

L’autre site de production, situé à Cherbourg, dans la Manche, aura également droit à de nouveaux aménagements de production pour un investissement total de 100 millions de dollars. C’est là que seront fabriquées les pales des éoliennes. L’usine est déjà spécialisée dans la fabrication d’éoliennes puisqu’elle appartient à LM Wind Power, l’une des filiales de General Electric. Pour soutenir cette nouvelle production, l’entreprise a déjà annoncé qu’elle comptait recruter 550 nouveaux employés.

Un vent nouveau pour l’éolien offshore français

L’annonce faite par General Electric intervient dans un contexte où l’éolien offshore français semble bien décidé à reprendre la main. Après des années de tergiversations, plusieurs projets de parcs éoliens offshore semblent à nouveau bien partis pour voir le jour. C’est notamment le cas pour le parc éolien de Dieppe-Le Tréport : les 62 éoliennes offshore devraient entrer en service en 2021.

De plus, la France affiche la volonté de devenir l’un des pays incontournables en matière d’éolien offshore, notamment à travers le salon FOWT (Floating Offshore Wind Turbines) qui doit se tenir à Marseille à la fin du mois d’avril. Pendant trois jours, les principaux acteurs de la filière mondiale de l’éolien offshore flottant seront en France pour présenter leurs dernières innovations et échanger sur les perspectives de ce marché en pleine progression. D’ici 2030, le marché de l’éolien offshore devrait atteindre une croissance de 100 GW. L’éolien offshore devrait représenter une part de 20% dans le marché mondial de l’énergie éolienne.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

    • Rapide analyse purement “personnelle” d’Hubert Flocard = démarche non scientifique (sans aucune publication de référence, comité de lecture, voire controverse etc), datant de 2011 et se basant sur des chiffres plus anciens encore (donc la plupart des chiffres et données sont fausses et/ou inexactes, contredites par les données publiées chaque semestre par Entso-e ou autres bases Emhires etc particulièrement détaillées, sur tous les sites et sur des durées beaucoup plus longues), émanant d’une seule personne étudiant un parc volontairement très localisé et se revendiquant : “Membre de l’association « Sauvons le Climat » pro-nucléaire… et qui est directeur pré-retraité du programme sur “l’aval du cycle électronucléaire (PACE)” !!! De mieux en mieux vos sources Dan lol !

      Faute de temps je cite rapidement quelques points :

      “Le stockage n’est bien sûr qu’une option parmi d’autres. On peut citer le renforcement
      du réseau électrique localement et à longue distance permettant d’évacuer les à-coups de
      production, qui, en général, ne sont pas corrélés aux besoins de consommation locale voire
      nationale ou l’appel à des centrales de puissance locales à dynamique rapide, comme les
      centrales à gaz.”

      Rép :

      Pourquoi RTE relie la Bretagne à la Grande-Bretagne actuelle, les travaux de RTE semblent avoir complètement échappé à H. Flocard en plus des bases données éoliennes Emhires, Entso-e etc particulièrement riches et qui contredisent la plupart de ses chiffres.

      Pourquoi également le solaire n’a pas été pris en compte alors que les 2 énergies se complètent entre-elles et diminuent dans les faits les parts de stockage en plus des autres renouvelables également non prises en compte.

      Bref c’est une analyse partisane et biaisée.

      ou encore :

      “Il est probable que les emplois durables créés en France seront peu nombreux
      comme on peut déjà s’en apercevoir pour le solaire photovoltaïque dont les « green jobs »
      s’évaporent dès que baissent les subventions.”

      Rép :

      L’histoire n’a pas été la même que celle du solaire pour de multiples raisons. H. Flocard semble méconnaître les compétences et activités françaises dans le domaine notamment naval et maritime et n’a pas observé qu’il y existe déjà plus de 900 entreprises qui vivent du seul éolien terrestre en France avec plus de 15.000 personnes concernées, ce avant le démarrage de l’éolien offshore. On dispose de plus d’une importante ressource éolienne en Europe avec des facteurs de charge qui dépassent parfois les 65%.

      ou encore :

      “Quand on considère la courbe d’efficacité (Figs. 6 et 11) on peut être convaincu que, soit des problèmes d’alimentation surgiront (par exemple on arrêtera les parcs éoliens comme en Allemagne ou au Royaume Uni), soit il faudra créer des capacités de réserve proches au service exclusif de l’éolien.”

      C’est déjà un problème en voie d’être dépassé :

      L’important gestionnaire de réseau gaz (SPG) confirme que la méthanation, dont le rendement industriel peut atteindre plus de 80% désormais, est déjà compétitif par rapport aux batteries dont les prix ont pourtant drastiquement baissé et dont l’essor est exponentiel de par leur compétitivité quasiment partout désormais comme toutes les études sur le sujet le démontrent :

      https://microgridknowledge.com/power-to-gas-microgrids-batteries/

      H. Flocard qui n’a pas été visionnaire peut donc revoir sa copie avec toutes les données récentes et nettement plus complètes dont on dispose et faire appel à des scientifiques qualifiés dans les renouvelables, s’il est “honnête” et ne craint pas que son analyse soit totalement remise en question.

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