Vivement critiqué par Bruxelles qui y voit surtout le moyen pour la Russie de renforcer son poids dans l’approvisionnement européen en gaz, le projet controversé du gazoduc Nord Stream 2 continue de diviser les membres de l’UE. Défendu par Berlin, il fait face en parallèle à l’opposition de nombreux pays de l’Est (Pologne en tête) dans un contexte de tensions croissantes avec Moscou, et suscite les inquiétudes de la Commission européenne. L’exécutif européen, qui s’est toujours déclaré défavorable à ce projet, a exprimé de manière officielle, vendredi 9 juin 2017, sa volonté de négocier avec la Russie pour s’assurer que ce gazoduc soit exploité en toute transparence.
Destiné à éviter l’Ukraine (dont le gouvernement est en conflit ouvert avec Moscou depuis l’annexion de la Crimée en 2014), le gazoduc Nord Stream 2 reliera d’ici fin 2019 la Russie à l’Allemagne via la Mer Baltique et doublera les capacités du premier gazoduc (Nord Stream) avec 55 milliards de m3 supplémentaires. Il permettra à toujours plus de gaz russe d’arriver directement en Allemagne et renforcera logiquement la dépendance en gaz de l’Union européenne à la Russie.
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Comme l’explique le président du Conseil européen et dirigeant polonais, Donald Tusk, dans une lettre adressée au président de la Commission, Jean-Claude Juncker, consultée mercredi 7 juin par l’AFP, le projet Nord Stream 2 « nous (l’UE) rendra plus dépendant de l’approvisionnement russe » et « renforcera la position (du géant gazier russe) Gazprom comme fournisseur de gaz dominant au sein de l’UE. Pour résumer, cela ne servira pas les intérêts européens ». Vu d’un mauvais œil par de nombreux pays d’Europe de l’Est, ce projet est donc également très critiqué par la Commission européenne qui souhaiterait au moins pouvoir garantir son exploitation future dans le respect des réglementations communautaires.
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La Commission a exprimé pour cela sa volonté de négocier directement avec la Russie afin de s’assurer que le gazoduc sera exploité de manière transparente, que les prix ne seront pas discriminatoires, que les tiers pourront y accéder et que les activités de fourniture et de transport seront séparées. L’exécutif européen a formellement demandé au Conseil de l’Union européenne (UE), qui représente les Etats membres, de lui accorder un mandat dans ce sens. Elle rappelle également que la section en mer de Nord Stream 2 est dans une situation particulière puisqu’il se trouve en partie en dehors de la juridiction de l’UE, et qu’il est impératif de « négocier un cadre juridique spécial qui tienne compte des principes fondamentaux du droit international et du droit » européen. Ce gazoduc « ne peut pas être exploité dans un vide juridique ou uniquement selon le droit de l’énergie d’un pays tiers », a insisté le commissaire à l’Energie, Miguel Arias Canete.
Crédits photo : Nord Stream
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