Déploiement de Linky : un rapport du CGEDD précise les orientations à prendre - L'EnerGeek

Déploiement de Linky : un rapport du CGEDD précise les orientations à prendre

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Mis en place depuis décembre 2015, le compteur électrique intelligent Linky fait face à de nombreuses réticences et interrogations : pour y répondre, le ministère de l’Environnement a commandé un rapport pour faire le point sur ces oppositions et proposer de nouvelles orientations pour la suite du déploiement de ce projet

Ce mercredi 26 avril, le CGEDD (Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable) a publié sur son site un rapport, commandé par la Ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, sur le déploiement du compteur Linky en France. L’objectif du rapport est “d’analyser les causes des inquiétudes et des oppositions qui se sont manifestées dans la première phase de l’installation des compteurs communicants d’électricité, nommés compteurs Linky, et de proposer des pistes de solutions.” Mis en place par Enedis (ex-ERDF), le programme Linky vise à remplacer d’ici 5 ans 80% des compteurs électriques par des compteurs intelligents.

Un compteur intelligent pour mieux gérer l’énergie

Répondant à une directive européenne, le programme Linky “doit permettre de mieux gérer l’énergie, avec une participation active de l’usager à la maîtrise de sa consommation énergétique, une gestion optimisée du réseau par le distributeur et une mobilisation des différentes sources d’énergie, y compris les énergies renouvelables (ENR)”, précise le rapport. Les avantages principaux pour l’usager sont la fin des relevés de compteurs et surtout des estimations, lui permettant de suivre au plus près sa consommation d’énergie.

Une première phase d’installation de 300 000 compteurs a eu lieu dès 2011, ce qui a permis de vérifier l’efficacité technique de ces compteurs. Mais comme le souligne le rapport, en négligeant “certains signaux d’alerte”. Si bien qu’en septembre 2016, au terme de la seconde phase d’installation, amenant le nombre de compteurs Linky à 1 572 000, le taux de refus des particuliers s’élève à 3%, un chiffre pouvant monter localement jusqu’à 20%.

Des craintes centrées sur les rayonnements, les données personnelles et les tarifs

En conséquence les associations d’élus ont demandé à l’Etat un complément d’information pour répondre aux inquiétudes des maires et des particuliers. “Les arguments développés par les opposants concernent le rayonnement électromagnétique, l’usage des données de comptage, et les incertitudes autour de l’équilibre économique de l’opération qui pourraient avoir un impact sur les tarifs d’utilisation des réseaux publics” expose le rapport. Par ailleurs il souligne qu’un des objectifs majeurs du programme est loin d’être atteint, puisque la maîtrise d’énergie n’est utilisée que par 4 5000 clients, soit 0,3%, en partie parce que les affichages déportés ne sont pas encore installés et ne permettent pas aux usagers de suivre leurs consommations au jour le jour.

Le rapport rappelle d’abord que le compteur Linky est une réussite technique en matière de gestion du réseau. Il précise ainsi que plusieurs études ont analysé l’exposition aux ondes électromagnétiques générées par le compteur, et que “toutes aboutissent à des niveaux de champ extrêmement faibles, et à la quasi-disparition de tout champ à une distance d’un mètre.” Toutefois, le rapport préconise des compléments de mesure pour analyser les effets à plus long terme du rayonnement.
Pour ce qui de la protection des données personnelles, le rapport rappelle que “les recommandations de la CNIL sont très exigeantes et devraient constituer une protection efficace pour la vie privée de l’utilisateur, d’autant que son accord est requis pour la transmission des données autres que pour le comptage simple de la consommation”. Pour finir, le rapport préconise la mise en place de trois orientations de la politique générale concernant les compteurs électriques intelligents, assorties de treize mesures concrètes.

Première orientation : affirmer l’engagement de l’Etat

La première orientation se centre sur la communication, pour réaffirmer fortement l’engagement de l’Etat en faveur du compteur électrique intelligent. “En effet, d’une part le programme est une réussite technique, d’autre part les difficultés rencontrées apparaissent comme des défauts de jeunesse dans un programme complexe. Relativement aisées à corriger, elles ne sont cependant pas de nature à remettre en cause un programme nécessaire” précise le rapport. En la matière les rapporteurs proposent des opérations de pédagogie, notamment la mise en place d’un portail présentant les bénéfices de Linky pour l’usager et la collectivité, des opérations de communication d’envergure pour défendre le programme, mais aussi une fermeté plus grande vis-à-vis des communes qui se mettent hors-la-loi en refusant le compteur.

Seconde orientation : renforcer la maîtrise de l’énergie

La seconde orientation est la plus importante : elle vise à renforcer le volet maîtrise de l’énergie, conformément aux objectifs de la transition énergétique. Pour ce faire le rapport préconise la mise en place d’outils pour que les usagers puissent suivre leur consommation, notamment grâce au déport des indications de consommation du compteur vers les lieux d’habitation. Pour cela, il faudrait développer le module émetteur Radio Linky (ERL), en le rendant disponible en grande surface, et envisager de proposer l’envoi de ces données sur les smartphones des usagers. En effet, explique le rapport, “les études montrent une diminution des consommations de 6 à 10 % lorsque les clients sont équipés d’afficheurs en euros”.

Troisième orientation : améliorer l’approche auprès des usagers pour le déploiement

La troisième orientation concerne l’acceptabilité sociale du compteur. “Il parait nécessaire de disposer d’une politique d’installation plus à l’écoute des consommateurs” expose le rapport, en proposant une communication accrue et une souplesse plus grande dans l’installation du compteur, en proposant des options, notamment pour les compteurs installés dans des lieux de vie passagers. Le rapport propose également de mieux expliquer aux usagers et collectivités les systèmes de protection de données mises en place et leur validation par la CNIL.

Rédigé par : La Rédaction

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