Après deux ans de préparation et plusieurs mois consacrés à l’abaissement progressif du niveau de l’eau, l’examen technique complet du barrage de Cap de Long dans les Hautes-Pyrénées a débuté au mois de septembre 2016. Cette opération de contrôle de sécurité, réalisée tous les dix ans par le groupe EDF en collaboration avec les services de l’état, permettra de garantir une exploitation sûre et performante de cet ouvrage pour plusieurs années supplémentaires.
Un ouvrage emblématique des Pyrénées
Situé à 2160 mètres d’altitude, le lac de Cap de Long constitue, après le lac de Lanoux, la seconde plus grande retenue d’eau des Pyrénées françaises, avec 67 millions de m3 d’eau. Mis en service en 1954, il alimente l’aménagement hydroélectrique de Pragnères, et offre surtout un réservoir de stockage déterminant pour la haute vallée des Gaves et la vallée d’Aure. Près de 40 kilomètres de galeries creusées dans la montagne et deux stations de pompage « refoulantes » permettent notamment de renvoyer l’eau des lacs avoisinants (les lacs d’Ossoue ou d’Escoubous par exemple) dans le lac de Cap de Long.
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Comme tous les grands aménagements hydrauliques français, cet ouvrage est soumis de manière régulière à des contrôles de sécurité très strictes destinés à confirmer la qualité de l’installation et à garantir aux collectivités territoriales une exploitation à la fois sûre et performante. La réglementation « en matière de sécurité des barrages et de prévention des risques » impose en effet aux exploitants des barrages de plus de 20 mètres de hauteur, de mener tous les dix ans la visite des parties immergées de l’aménagement.
Une opération de vidange hors-norme
Effectués généralement de manière subaquatique à l’aide de plongeurs et de sous-marins, ces contrôles demandent parfois (comme c’est le cas cette année), la mise en œuvre d’une opération de vidange de plus grande ampleur orchestrée par le groupe EDF et impliquant l’ensemble des partenaires locaux. Pour l’examen technique décennal du barrage de Cap de Long par exemple, les services de l’État, ainsi que la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL), la Fédération de pêche, les collectivités locales, la Protection Civile et le Parc national des Pyrénées ont tous été associés au projet dans le cadre d’une phase préparatoire de deux ans entamée dès 2015.
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A l’issue de cette préparation, le lac de Cap de Long a vu son niveau baisser régulièrement à compter du mois de septembre dernier pour finalement atteindre 5% de sa capacité de remplissage habituelle. Cette mise à sec progressive par turbinage a été suivie par l’installation de batardeaux au niveau de Cap de Long et d’Aubert, destinés à empêcher l’arrivée d’eau durant toute la période du chantier. Prévus de février à mai, les travaux ont d’ores et déjà provoqué l’arrêt de la production de la rive droite de la centrale hydroélectrique de Pragnères, sans conséquence toutefois sur l’approvisionnement du réseau, le groupe EDF ayant anticipé cette baisse de la production depuis plusieurs années.
Une modélisation du barrage en trois dimensions
Les salariés du groupe réaliseront durant cette période des travaux de génie civil et d’hydromécanique ainsi qu’une inspection réglementaire des parties habituellement immergées du barrage. Ce contrôle est indispensable pour garantir que l’ouvrage se porte bien et qu’il répond à toutes les exigences en matière de sûreté hydraulique. EDF procédera notamment au contrôle de l’étanchéité, à l’entretien de la structure et des grilles des prises d’eau des groupes de production, ainsi qu’à la rénovation si nécessaire des vannes ou des conduites. Une modélisation 3D du barrage à l’aide d’un drone sera également réalisée de manière totalement inédite dans les Pyrénées et permettra, via le balayage automatique de toutes les zones concernées (principalement les zones difficiles d’accès), d’établir un diagnostic plus précis de l’état des aménagements.
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Réalisé dans les conditions extrêmes liées à la haute montage, ce chantier hors-norme sollicite pas moins d’une centaine de personnes. Plusieurs expéditions héliportées ont déjà eu lieu depuis le mois de janvier afin d’envoyer sur place des salariés d’EDF ou de sociétés prestataires ainsi que des guides, des gendarmes (PGHM) et du personnel de premier secours, tous formés pour évoluer dans cet environnement particulier.
Crédits photo : EDF
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