C’est à Capesterre-de-Marie-Galante, commune située dans le département de la Guadeloupe, qu’a été inaugurée à la fin du mois de juin la première centrale éolienne de France équipée d’un système de stockage d’électricité. Ce projet pilote et novateur vise à favoriser l’intégration de l’énergie éolienne dans une zone caractérisée par son éloignement du réseau électrique métropolitain. Explications.
Un système de stockage d’électricité…
C’est sous un magnifique soleil que les équipes de la société Quadran et ses partenaires se sont réunis sur le site de Petite-Place afin d’inaugurer officiellement la première centrale éolienne avec stockage de France. Cette nouvelle installation renouvelable remplace ainsi le parc éolien de Marie-Galante démantelé en 2013 au terme de sa durée d’exploitation.
Le parc de Petite-Place a été mis en service et relié au réseau électrique d’EDF en septembre 2015. Équipé de 9 éoliennes rabattables adaptées aux conditions cycloniques de la Guadeloupe, il permet de répondre aux besoins électriques de la quasi-totalité des 3 300 habitants de la commune de Capesterre-de-Marie-Galante grâce à une puissance cumulée totale de 2,5 MW.
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Sa particularité, qui en fait une installation unique en France, est qu’il est équipé d’un système de stockage de l’électricité de 460 kWh, constitué de batteries Lithium-Ion fabriquées par le constructeur français Saft. Ce dispositif, qui pallie l’intermittence de l’énergie éolienne, permet de stocker les surplus d’électricité générés par les éoliennes aux moments où la production est supérieure à la consommation. La fourniture d’électricité s’adapte ainsi aux besoins des habitants.
… pour pallier la double insularité de Marie-Galante
Le système de stockage de l’électricité associé au parc éolien de Petite-Place est d’autant plus légitime que l’île de Marie-Galante est dans une situation de double insularité. En plus d’être isolée du réseau électrique métropolitain, l’île de Marie-Galante est séparée de l’île de la Guadeloupe (et ses systèmes de production d’électricité) par une trentaine de kilomètres d’océan.
Comme pour tous les systèmes énergétiques insulaires de France, la Guadeloupe représente un défi majeur : dans le cadre de la transition énergétique, il s’agit de réduire sa dépendance aux énergies fossiles polluantes tout en favorisant la production locale de l’électricité à l’aide de ressources renouvelable. À ce titre, la centrale de Petite-Place permettra de verdir le mix guadeloupéen : la production des turbines éoliennes permet en effet d’éviter le recours aux hydrocarbures et de ne plus atteindre une consommation annuelle de 600 tonnes de fuel lourd.
À l’heure actuelle, la Guadeloupe tire la majeure partie de son électricité de ressources fossiles. En 2015, elle a en effet généré 1 759 GWh d’électricité, dont 82,2 % à partir d’énergie fossiles (fioul et charbon principalement). Le reste étant à mettre sur le compte des ressources renouvelables, photovoltaïque et géothermie en tête.
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Crédit photo : Smiley
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