Les volontés locales et industrielles pour développer les énergies marines ne suffisent pas pour concrétiser les projets. L’Etat reste le seul décideur en matière de domaine maritime public et c’est donc avec une certaine logique, que le gouvernement et l’Ademe ont lancé, le 3 août un appel à projets sur les énergies renouvelables en mer et les hydroliennes fluviales. Il s’agit d’activer le développement de ces filières en finançant plus précisément des projets de démonstrateurs et briques technologiques. Ce nouvel appel à projets (AAP, fait suite à deux appels à manifestation d’intérêt lancés en 2009 et 2013. Il se décompose en trois volets.
Le premier volet concerne la filière hydrolienne marine et la filière houlomotrice. Pour l’une comme pour l’autre, ces sources d’énergie doivent permettre une production supérieure à 250 MWh par an et par machine. Les projets sélectionnés devront déjà avoir été testés préalablement grâce à un prototype à échelle réduite. Un suivi environnemental sera effectué lors de la mise en service des machines et les zones exploitées se situeront dans des profondeurs supérieures à 20 m, pour une production optimale. L’exercice consiste à faire la démonstration en mer de la fiabilité d’un système à une échelle représentative des futures conditions d’exploitation.
Le deuxième volet s’ adresse à la constitution de structures, de procédés et de briques technologiques susceptibles d’asseoir le déploiement à grande échelle des énergies marines renouvelables (EMR) comme l’hydrolien, l’houlomoteur ou l’éolien flottant : opérations d’installation ou de maintenance en mer par exemple, création de matériels et de technologies spécifiques ayant atteint une bonne expérience pour le stockage d’énergie et la conversion de l’électricité renouvelable en d’autres vecteurs. Au sujet de l’éolien flottant, l’Ademe vient par ailleurs de publier le cahier des charges relatif à la construction des premiers parcs pilotes français. Ces parcs seront situés en Bretagne et en Méditerranée.
Enfin le troisième volet est plus particulièrement tourné vers la réalisation de fermes pilotes d’hydroliennes fluviales ou estuariennes. Secteur dans lequel la France a acquis un réel savoir-faire et possède un certain potentiel de développement. Le but est d’apporter la preuve de la faisabilité et de la pertinence du développement industriel et commercial à court et moyen terme avec des installations d’un minimum de cinq machines de 30 kW connectées au réseau électrique. La pertinence de cette source d’énergie sera jugée en fonction d’un suivi environnemental de l’installation, de l’exploitation et du démantèlement, ainsi que d’une analyse de son cycle de vie.
Le budget des projets concernés par l’appel gouvernemental doivent être supérieur ou égal à 2 millions d’euros. Ils pourront être financés à hauteur de 1 million par des aides partiellement remboursables ou des avances remboursables, ou 1 million de subventions.
Crédits photo : DCNS
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