Le secteur nucléaire est l’un des premiers employeurs dans l’industrie de la France. Il emploie directement 125.000 personnes sur l’ensemble du territoire selon une étude du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers Advisory, réalisée à l’initiative d’Areva en 2011.
La chambre de commerce et d’industrie de Cherbourg-Cotentin (CCiCC) vient de publier une étude sur l’impact de la filière nucléaire sur le Nord-Cotentin (Manche), elle se concentre sur trois principaux domaines : l’électronucléaire (production d’énergie, stockage, recyclage), le nucléaire militaire (propulsion des sous-marins), la médecine nucléaire.
[stextbox id= »info »]4.000 emplois devraient être créés dans les 5 ans à venir[/stextbox]
13.000 personnes (un salarié sur trois) dans le Cotentin travaillent pour une entreprise de la filière nucléaire. La moitié (6.500 personnes) est employée par les trois plus gros acteurs du marché Areva, EDF et DCNS, et l’autre moitié (6.400 personnes) travaille pour une centaine d’entreprises sous-traitantes. A titre de comparaison, l’industrie agroalimentaire emploie 19.000 salariés sur l’ensemble de la région Basse-Normandie.
Le nucléaire étant le premier employeur du secteur privé, la santé économique du Cotentin dépend de celle de l’atome. « De 2008 à 2012, les entreprises sous traitantes de la filière nucléaire ont vu leurs effectifs augmenter de 13 % », indique le président de la CCICC, Jean-Claude Camus.
L’embellie dans l’industrie du Cotentin va se poursuivre, 4.000 postes devraient être créés dans les 5 ans à venir, dont les trois quarts dans la filière nucléaire. La péninsule a du mal toutefois à attirer les cadres et les ingénieurs.
[stextbox id= »info »]Des impacts sur la médecine, l’enseignement et la démographie[/stextbox]
L’activité nucléaire ne bénéficie pas seulement au Cotentin. La Basse-Normandie et la région de Caen en profite. Des applications du nucléaire dans le domaine de la santé sont mises au point. Un centre d’imagerie cérébrale et de recherche en neurosciences s’est ajouté aux deux établissements qui utilisent la médecine nucléaire dans la lutte contre le cancer.
Les écoles d’ingénieurs de la région, comme l’Esix à Caen ou l’école des Applications Militaires de l’Energie Atomique (EAMEA) attirent de plus en plus d’élèves et forment une main d’oeuvre hautement qualifiée dans une région où le recrutement de cadres et d’ingénieurs est devenu un enjeu majeur.
La tendance du développement liée au nucléaire se confirme aussi via la démographie. L’étude se réfère aux chiffres fournit par l’Insee. On constate qu’entre 1962 et 2010, le canton de Beaumont Hague, situé à côté d’une usine Areva, a vu sa population doubler. Au canton des Pieux, où se trouve la centrale de Flamanville, la population a augmenté de 60%, tout comme dans le canton d’Equeurdreville-Hainneville dont la population a crû de 63,6 %.
[stextbox id= »info »]La filière nucléaire dans la région dispose de nombreuses perspectives[/stextbox]
Le ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Philippe Martin a réaffirmé récemment que les engagements présidentiels en matière de sortie du nucléaire « seront bien évidemment respectés ». Ce qui n’empêche pas les perspectives de la filière de rester nombreuses.
La mise en service du réacteur EPR de Flamanville est prévue pour 2016. Le démantèlement de l’usine UP2 400 d’Areva à la Hague emploiera 500 personnes pendant les 25 prochaines années. Le projet « grand carénage » d’EDF (l’ensemble des projets de maintenances lourdes qui visent à allonger la durée de vie des centrales) mobilisera les professionnels de la région.
Crédit photo : EDF
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