Procédure mise en place tous les dix ans par les équipes d’EDF, l’inspection du barrage de Bébour a débuté il y a six mois sur l’île de la Réunion. Cet examen technique complet, qui permet de vérifier la viabilité des différentes parties du barrage, permet ainsi d’éviter les coupures d’eau et d’assurer l’alimentation électrique des habitants. Mis en service en 1989, le barrage de Bébour permet d’alimenter en eau la centrale hydroélectrique de Takamaka, première source d’énergie renouvelable de la Réunion. Avec une puissance installée de 44 MW, elle couvre chaque année plus de 6% des besoins en électricité de l’île.
[stextbox id= »info »]L’importance du barrage de Bébour[/stextbox]
La construction du barrage de Bébour, qui fournit l’eau nécessaire à la production de la centrale de Takamaka 2, s’est étalée sur 5 ans, entre 1984 à 1989. Barrage de type « voûte épaisse » en béton, il atteint les 29 mètres de hauteur pour une capacité de 116.000 mètres cubes d’eau. Des dimensions qui pourraient paraître modestes mais qui s’expliquent par la perméabilité d’un sol volcanique empêchant la construction de structures massives.
Composé de deux aménagements principaux, Takamaka 1 et Takamaka 2, l’ensemble du site hydroélectrique affiche une production annuelle de près de 160 millions de KWh. Située dans les gorges de la Rivière des Marsouins, cette centrale hydroélectrique est donc un site primordial pour les réunionnais. D’origine renouvelable, l’énergie hydraulique est en effet la première source d’énergie verte de ce département d’outre-mer, lui permettant de tendre vers l’autonomie énergétique même si l’île reste largement dépendante des importations de matières fossiles. Avec 136 MW installés, l’hydroélectricité représente une part de 17% dans le mix énergétique de la Réunion en 2012.
[stextbox id= »info »]Une surveillance permanente, une inspection décennale[/stextbox]
Afin d’assurer le bon fonctionnement régulier du barrage de Bébour, EDF assure les multiples vérifications et la maintenance de l’édifice tout au long de l’année. Ce programme est composé d’une surveillance permanente de l’édifice ainsi que de visites bimensuelles des équipes d’EDF. A cela s’ajoute le contrôle réglementaire annuel effectué par les services de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL).
Toutefois, en complément, le barrage de Bébour subit un contrôle réglementaire obligatoire tous les 10 ans, réalisé par EDF en concertation avec les services de l’Etat. Habituellement, les équipes d’EDF effectuent cet examen en ouvrant les vannes et en vidant le barrage ,pour accéder aux parties immergées du site.
Mais cette année, l’inspection, qui mobilise une quinzaine de personnes, est réalisée grâce à un sous-marin télécommandé équipé d’une caméra et commandé à distance à l’aide d’un joystick. Une première pour la Réunion : « le recours à un moyen subaquatique d’inspection a été privilégié par rapport à la vidange du barrage pour éviter les impacts sur la biodiversité à l’aval de l’ouvrage », indique Nicolas Buriez, le responsable Développement Océan Indien d’EDF. Une technique fastidieuse (15 jours de visionnage sont nécessaires) mais qui présente l’avantage de respecter les milieux aquatiques tout en améliorant la gestion des ressources en eau de l’île, comme préconisé par le Comité de Bassin de La Réunion.
Grâce aux pluies abondantes qui s’abattent sur sa végétation tropicale, l’île de la Réunion utilise l’eau depuis les débuts de son électrification. Mais son taux d’ensoleillement et son littoral venteux sont aussi des atouts privilégiés pour le développement des énergies d’origines renouvelables. Avec 30% de son électricité produite grâce à des sources renouvelables, la Réunion pourrait d’ailleurs atteindre l’indépendance électrique en 2030.
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