Grâce aux propriétés intrinsèques de son territoire (topographie, taux d’ensoleillement, précipitations…), l’île de la Réunion est depuis longtemps tournée vers les énergies renouvelables. L’électricité produite grâce à des sources respectueuses de l’environnement représente d’ailleurs une part de 30% du mix électrique de ce Département d’Outre-Mer français, situé dans l’océan Indien. Première source d’énergie verte de l’île, l’hydroélectricité affiche une puissance installée de 136 MW, soit 17% du mix électrique de la Réunion dont la Rivière de l’Est est une pièce maîtresse.
En 2009, les équipements hydrauliques installés sur le territoire de la commune de Sainte-Rose, le long de la Rivière de l’Est, ont fourni à eux seuls 60 % de la production hydroélectrique totale de l’île. Cette centrale hydroélectrique, exploitée par EDF, capte les eaux des précipitations qui s’abattent sur le Piton de la Fournaise, et les transforme en énergie dans une usine située à plus de 800 mètres de dénivelé en aval.
[stextbox id= »info »]Un moyen de stockage original[/stextbox]
Inaugurée en 1979, la centrale EDF de Sainte-Rose est le dernier maillon de l’aménagement hydroélectrique de la Rivière de l’Est. Le site produit de l’énergie grâce à la force de l’eau, qu’il capte à divers points du massif du Piton de la Fournaise. La prise d’eau des Orgues en est le principal point de captage, situé dans la partie nord-est du massif, à l’endroit où se forme la Rivière. L’eau transite ensuite par une galerie d’amenée longue de 4 kilomètres, construite sur le flanc du volcan qui surplombe la ville de Sainte-Rose, pour atterrir dans 4 réservoirs en acier d’une capacité de 25.000 m3 chacun.
Ce type de stockage, unique au monde dans une installation de production d’électricité, incarnent la particularité de la centrale de Sainte-Rose. En effet, si l’eau est habituellement stockée dans une retenue de barrage (comme au barrage de Bébour), le relief particulier du territoire de Sainte-rose a empêché le recours à cette option. Obligeant ainsi EDF à utiliser ces 4 réservoirs métalliques de 25 mètres de hauteur, vidés deux fois par jour (le matin et le soir) au moment des pics de production.
Les 4 turbines de l’usine électrique hydraulique de Sainte-Rose, situées au niveau de la mer, quelques 870 mètres plus bas, reçoivent ensuite l’eau des réservoirs grâce à une conduite de 4,5 kilomètres. Ces turbines Pelton ont une puissance unitaire de 22 MW.
[stextbox id= »info »]Des travaux d’adaptation pour s’adapter à la demande[/stextbox]
Face à la demande croissante de l’île en capacité électrique, EDF a augmenté la capacité de la centrale de Sainte-Rose de 25% en 2009 (passant de 66 à 88 MW). Cette extension, qui a permis de renforcer les équipements hydrauliques du site tout en optimisant le système énergétique réunionnais, a consisté en l’installation d’une quatrième turbine et d’un quatrième réservoir.
D’une durée de 3 ans pour un investissement de 21 millions d’euros, les travaux ont été effectués au cœur du Parc National de la Réunion, réputé pour sa biodiversité riche. Mené en concertation avec les responsables du parc, EDF s’est assurée du respect environnemental de la faune et de la flore de ce milieu naturel reconnu mondialement.
« Petits systèmes isolés » privés de raccordement au réseau électrique continental, les systèmes énergétiques insulaires comme celui de la Réunion représentent un défi pour le service public de l’électricité : l’énergie doit être produite sur place pour des coûts de production, la plupart du temps, supérieurs à ceux de la France métropolitaine. La souplesse de son fonctionnement (elle peut servir de variable d’ajustement lors des pics de consommation et est mobilisable très rapidement) a toutefois permis à l’énergie hydraulique d’avoir une place privilégiée dans le parc électrique de la Réunion.
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