L’actualité de ces derniers jours a été marquée par la crue du Rhin. Sans précautions nécessaires, ce phénomène naturel pourrait menacer l’intégrité de certaines installations productrices d’électricité et poser des problèmes de sécurité. L’anticipation des crues constitue donc un enjeu majeur pour garantir la sûreté des installations hydrauliques et nucléaires.
La crue est une augmentation plus ou moins rapide du débit (et donc de la hauteur) d’un cours d’eau. Elles est causée par les précipitations et/ou par la fonte des neiges.
[stextbox id= »info »]Prévention des crues et nucléaire [/stextbox]
Les centrales nucléaires sont construites à proximité de cours d’eau (ou de la mer), car ces importantes ressources en eau permettent aux centrales de pouvoir assurer leurs besoins de refroidissement.
Toutes les centrales ont été construites dans des zones qui ne peuvent pas être inondées. La hauteur à partir de laquelle on peut construire une centrale nucléaire (ou Cote Majorée de Sécurité) est calculée à partir de la cote de la crue milléniale du cours d’eau à proximité duquel est construite l’installation nucléaire, combinée avec l’éventualité de la rupture des barrages en amont de la centrale.
Le niveau de cette hauteur minimale est rediscuté avec l’ASN à l’occasion des visites décennales, en tenant compte des évolutions climatiques.
La surveillance météo permanente assurée par les équipes des centrales permet d’anticiper les risques d’inondations et leur évolution. Si besoin, une centrale peut être arrêtée de manière préventive.
Même si elles puisent les eaux du Rhin pour se refroidir, la centrale de alsacienne de Fessenheim n’était pas concernée par le risque d’inondation ce week-end car elle est construite aux abords du Grand Canal d’Alsace dont le débit peut être facilement maîtrisé, même en cas de crue.
[stextbox id= »info »]Prévention des crues et hydraulique [/stextbox]
Au moment de leur conception, les barrages sont dimensionnés de manière à résister aux épisodes de crues les plus extrêmes.
D’une part le barrage exerce une résistance mécanique à la pression de l’eau : un barrage en béton est conçu pour résister à une crue milléniale, un barrage remblais, plus sensible au risque de submersion, peut résister à une crue décamilléniale.
Mais pour éviter de trop fortes pressions sur les ouvrages, les barrages sont équipés d’évacuateurs : situés au sommet ou au fond du barrage, ils permettent le passage des débits extrêmes.
Les barrages de retenus peuvent également écrêter les crues, en fonction de leur niveau de remplissage au moment où la crue survient.
En cas de crue, EDF rappelle que deux règles doivent toujours être respectées :
– le débit maximum sortant du barrage ne doit jamais dépasser le débit maximum atteint par la crue en amont, afin de ne pas aggraver la crue naturelle.
– le niveau de la retenue ne doit pas dépasser un niveau maximum afin d’éviter la submersion du barrage
Les épisodes de crues sont anticipés grâce aux prévisions de Météo France et grâce à un réseau automatisé et télétransmis des stations de mesure des précipitations et des débits. Ces stations sont installées en amont des cours d’eau, pour estimer les débits de crue qui seront atteints en aval.
Les salariés travaillant à l’exploitation des barrages sont formés, notamment grâce à un simulateur, à la gestion des ouvrages en crue. Ils doivent évidemment toujours privilégier la protection des personnes et des biens à la production électrique.
Jusqu’à présent, aucun des ouvrages d’EDF n’a connu de gros dégâts suite à une crue, selon l’exploitant. La moyenne d’âge du parc hydraulique est de 60 ans, sachant que les ouvrages sont conçus pour une durée de vie d’un siècle.
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