En raison d’un réseau vieillissant et insuffisamment alimenté face à la demande croissante, le Cameroun souffre de nombreuses coupures d’électricité, qui exaspèrent les populations et nuisent à l’économie du pays. Pour faire face à cette situation, le gouvernement camerounais a choisi de s’appuyer sur les ressources hydrauliques abondantes dans le pays. Ainsi, un accord avec la société marocaine Platinum Power a été signé en vue de la construction d’une nouvelle centrale hydroélectrique, qui viendrait accroître de 400 MW la capacité de production d’électricité du pays à l’horizon 2020.
Le Cameroun touché par des pénuries d’électricité
Depuis plusieurs années, le Cameroun est touché par des coupures d’électricité à répétition dues à des campagnes de délestage d’un réseau. Il y a quelques jours, le distributeur local d’électricité, Eneo, a annoncé que l’une des plus importantes villes du pays, Douala, allait subir dans les prochains mois de nombreuses coupures du fait d’une campagne de modernisation d’une partie du réseau vieillissant qui alimente la ville.
Pourtant, le Cameroun pourrait faire office d’exemple, car les énergies renouvelables figurent en bonne place dans son mix électrique : environ trois quarts de l’électricité produite dans le pays pourrait être qualifiée de « bleue » puisque produite grâce à l’hydraulique. A cela vient s’ajouter 1% d’électricité produite grâce à la biomasse.
Entre 2002 et 2012, la production camerounaise d’hydroélectricité a connu une croissance régulière et est passée de 3,2 TWh à 4,6TWh par an. Toutefois, l’hydroélectricité a perdu du terrain proportionnellement à l’électricité d’origine thermique, qui représente plus d’un quart de l’énergie produite au Cameroun.
Accord pour la construction d’une centrale hydroélectrique de 400MW
Cependant, le Cameroun n’a pas fini d’exploiter son potentiel hydraulique, qui est l’un des plus importants d’Afrique : près de 6.000MW pourraient être installés autour du seul fleuve Sanaga. Actuellement, deux barrages sont en construction et certaines centrales existantes devraient être renforcées.
Dans les dix prochaines années, les investissements du pays dans l’hydroélectricité devraient s’élever à 5,6 milliards d’euros, pour atteindre 3.000 MW de capacité (contre un peu moins de 1.300 MW aujourd’hui)
Le 2 juillet dernier, le gouvernement camerounais a annoncé la signature d’un accord avec l’entreprise marocaine Platinum Power en vue de la construction nouvelle centrale hydroélectrique. Le coût estimé de cette infrastructure est de 900 millions d’euros, financés par le biais d’un partenariat public-privé.
Cette centrale, qui devrait être opérationnelle fin 2020 si le projet se concrétise, disposera d’une capacité de 400 MW (ce qui représente près d’un tiers des capacités aujourd’hui installées), lui permettant de produire 1.600 GWh par an.
Crédit photo : Ujung