L’IRSN, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, a dévoilé le mardi 29 octobre dernier un nouveau programme de recherche destiné à approfondir ses connaissances en matière de vieillissement du béton des enceintes de réacteur nucléaire. Baptisé ODOBA pour “Observatoire de la durabilité des ouvrages en béton armé”, cette étude devrait permettre la mise au point de nouveaux outils d’évaluation sur la qualité et la durabilité des ouvrages.
Si le béton de l’enceinte de confinement d’un réacteur joue un rôle déterminant en cas d’accident grave, l’IRSN rappelle que le vieillissement de ce matériau peut avoir des conséquences néfastes à long terme sur la qualité de résistance de la structure. En effet, “la corrosion des armatures métalliques ou le gonflement du ciment peuvent dégrader sa tenue mécanique ou son étanchéité, entraînant sa fissuration et mettant en question sa capacité de confinement”, précise l’institut de recherche.
Plus concrètement, cette étude prévoit la mise en place d’outils de prévision permettant d’évaluer avec plus de précisons la durabilité des enceintes de réacteur au delà de leur durée d’exploitation originale. Un outil qui permettrait donc d’évaluer et de juger avec plus de pertinence les dossiers de prolongation d’activité des réacteurs français au delà des 40 ans initialement prévus.
Le projet ODOBA impliquera la construction sur le site de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, de structures expérimentales utilisant un béton identique à celui qui compose les enceintes des réacteurs en activité. Ces structures subiront par la suite un processus de vieillissement accéléré destiné à reproduire les effets de plusieurs décennies de vieillissement naturel.
Les résultats intermédiaires de ce projet de recherche permettront en plus d’optimiser les tests d’expertise et de fiabilité réalisés lors des examens de sûreté décennaux des réacteurs.
Crédits photo : Grégoire Maisonneuve/IRSN