Rappelons que la fusion nucléaire est considérée comme le Graal énergétique absolu. Des dizaines de milliers d’ingénieurs cherchent de par le monde comment parvenir à reproduire ce qui se passe, pour faire simple, dans le soleil, afin de disposer d’une source d’énergie propre et quasiment illimitée.
Pour l’instant, aucune équipé de chercheurs n’est parvenue à créer les conditions d’une fusion nucléaire stable, et durable. On parle ici de… millisecondes, au mieux, de secondes. Pire encore : toutes les expériences consommaient donc beaucoup plus d’énergie que celle mesurée, à défaut de pouvoir être récupérée, à la sortie.
C’est là qu’interviennent les équipes du Lawrence Livermore Laboratory de Californie. Pour la première fois, une réaction de fusion nucléaire (dont les résultats ont été présentés le 13 décembre) aurait produit plus d’énergie que celle consommée pour déclencher le processus. Le ratio n’est pas encore fameux : on parle de 2,05 mégajoules consommés par les lasers, pour 3,15 mégajoules d’énergie produite, mesurée, au niveau de la cible des mêmes lasers.
C’est en réalité là qu’est l’os. Pour obtenir 2,05 mégajoules de puissance au niveau des lasers, l’honnêteté intellectuelle (scientifique ?) oblige à rappeler que derrière, il faut… 300 mégajoules d’électricité ! Certes, la théorie affirme que c’est le démarrage de la réaction de fusion qui est énergivore. L’entretien du mouvement, puisque c’en est un, serait ensuite beaucoup plus frugal(1).
Il n’empêche : l’annonce du labo californien ne fait pas avancer le schmilblick. Pour être complet, rappelons au lecteur que les laboratoires ont besoin de financements publics, de dons, bref, d’argent. Bien des annonces scientifiques, dans le passé, n’en étaient en réalité pas vraiment, et servaient d’abord à convaincre les investisseurs ou les mécènes à continuer de mettre la main à la poche. Quitte à embellir « un peu » les résultats de ses expériences…
Au final, pour l’instant, seule la fission nucléaire, pratiquée depuis plus de 70 ans dans des centaines de réacteurs civils dans le monde, permet de produire des quantités astronomiques d’énergie à partir d’une très faible quantité de combustible radioactif. Et cela devrait encore durer un moment…
(1) : Mais ça, c’est une autre histoire. Pour l’instant, en Californie comme ailleurs, les expériences se limitent à durer une poignée de secondes donc, au mieux, une fois par jour…
COMMENTAIRES
Il n’a surtout rien apporté. On sait depuis toujours que la fusion permet de fourni plus d’énergie que ce qui est nécessaire pour l’entretenir, c’est même le fondement de l’intérêt qu’on lui porte. Les étoiles le prouvent à chaque seconde et la bombe h aussi. Le défi n’est pas vraiment la,mais de faire durer de façon permanente pour devenir exploiitable.
Voilà ce qui s’appelle, parler pour ne rien dire