Après la réussite du plan de sobriété de l’hiver 2022-2023 (bien aidé, il est vrai, par des températures clémentes et des prix prohibitifs du gaz et de l’électricité), le gouvernement français a dévoilé, le 20 juin 2023, l’acte II de son plan de sobriété énergétique, pour cet été. Usage résonné de la climatisation, baisse de la vitesse sur autoroute, limitation de l’usage des groupes électrogènes dans l’événementiel… Présentation des principales mesures

Plan de sobriété énergétique : un acte II pour cet été

Il aura fallu une crise énergétique d’ampleur en 2022 et la multiplication des événements climatiques extrêmes pour enfin voir l’exécutif français se pencher sérieusement sur la baisse de consommation d’énergie. Ce lundi 20 juin 2023, le gouvernement a dévoilé l’acte II du plan de sobriété énergétique, après le premier dévoilé à l’automne 2022, et qui a été couronné de « succès », selon le ministère de la Transition énergétique.

Durant l’hiver 2022-2023, la consommation de gaz et d’électricité en France a baissé de 12 % par rapport à 2018-2019, hors effet météo. Les appels à la sobriété du gouvernement ont bien évidemment joué, mais les prix extrêmes du gaz et de l’électricité, en particulier pour les entreprises (surtout les industriels), ont été de puissants incitatifs à cette baisse de la consommation.

Cet acte II se concentre sur cet été, avec 14 « mesures phares » de « bon sens énergétique » pour baisser l’usage de l’électricité, du gaz et des carburants. Il pointe en particulier les consommations typiquement estivales, au premier chef la climatisation. Les vagues de chaleur attendues cet été devraient pousser à une hausse de son usage, le gouvernement rappelle les pratiques pour en limiter l’impact énergétique.

L’exécutif rappelle que l’usage de la climatisation dans les bureaux et magasins ne doit pas faire descendre la température sous les 26°C, et demande aux maires de veiller à l’application du décret d’octobre 2022 qui impose aux commerces de ne pas laisser leurs portes en position ouverte lorsqu’ils utilisent un climatiseur.

Le gouvernement se félicite d’avoir obtenu du spectacle vivant et des multiples festivals d’été la promesse d’une consommation plus sobre, et de réduire drastiquement l’usage de groupes électrogènes, comme le Main Square d’Arras qui va les proscrire.

Limiter (sans contrainte) sa vitesse à 110 km/h sur autoroute, le retour

Pour réduire la consommation de carburant, le gouvernement en appelle une nouvelle fois à sa recommandation de limiter la vitesse des voitures pour les déplacements professionnels à 110 km/h sur autoroute. Vint-sept entreprises du CAC40 et l’ensemble de la fonction publique s’y sont engagés.

Cette réduction de la vitesse permet de réduire de 20 % la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre. Son efficacité fait largement consensus. Ce qui rappelle, inévitablement, que la généralisation de cette limitation à l’ensemble du pays avait fait partie des mesures de la Convention citoyenne pour le climat rejetées sans débat par le Président de la République Emmanuel Macron.

C’est sans doute à cause de ce veto que cet acte II ne propose pas cette réduction à l’ensemble des automobilistes, les économies de carburant étant les mêmes qu’un trajet soit professionnel ou privé…

Autre bonne nouvelle : le gouvernement a annoncé que le malus à l’achat des véhicules « les plus émetteurs de CO2 et les plus lourds » devrait être « très sensiblement augmenté ». A l’heure où les constructeurs automobiles remplissent leurs futures gammes de véhicules électriques de SUV, la question du poids des véhicules mériterait effectivement d’être enfin débattue…