Le ministre indien de l’énergie a affirmé, ce mercredi 25 décembre 2019, que le pays ambitionnait de franchir la barre des 100 GW de puissance renouvelable installée dès fin 2020, puis 175 GW fin 2022. Pour ce faire, l’Inde doit lever les freins actuels au plein développement des renouvelables, qui sont essentiellement de nature financière et fiscale. L’Inde doit également stimuler la construction d’infrastructures de stockage.
Après une année 2019 compliquée, l’Inde est déterminée à maintenir le cap de sa transition énergétique, notamment en augmentant fortement sa puissance renouvelable installée : “Avec d’autres programmes mis en œuvre par le gouvernement, je m’attends à ce que le secteur des énergies renouvelables soit fortement stimulé en 2020 et les années suivantes. Je prévois que notre capacité en énergies renouvelables franchisse la barre des 100 GW en 2020”, a ainsi déclaré, ce mercredi 25 décembre 2019, le ministre indien de l’énergie, R.K. Singh.
India set to cross 100GW renewable energy capacity mark in 2020 | #ETEnergy https://t.co/bk7IcCJE5A
— ET Energy News (@ETEnergyNews) December 26, 2019
Fin novembre 2019, l’Inde disposait de 86 GW de puissance renouvelable installée. 30 GW supplémentaires, dont 18 GW de solaire et 10 GW d’éolien, sont déjà lancés (projets validés ou en construction). Les appels d’offre en cours comprennent 40 GW de plus, dont 36 GW de solaire et 3,4 GW d’éolien. Le gouvernement envisage ainsi de franchir la barre des 175 GW fin 2022, pour peu que les problèmes-clés liés aux développement des renouvelables soient réglés à temps.
Pour accepter davantage de renouvelables intermittents dans son mix électrique, le pays doit ainsi développer ses capacités de stockage, afin d’assurer une continuité dans l’approvisionnement d’électricité. Le secteur industriel indien réclame des engagements du gouvernement à hauteur de 100 GW de capacité de stockage, pour stimuler l’investissement privé.
Conscient de cette réalité, R.K. Singh a affirmé que “le stockage était nécessaire non seulement pour la croissance du secteur des énergies renouvelables, mais est également une condition préalable pour réduire notre dépendance à l’égard des ressources énergétiques conventionnelles comme les hydrocarbures et le charbon”.
L’année 2019 a été marquée, en Inde, par une croissance économique nettement plus faible que prévue, entraînant un ralentissement de l’ensemble du secteur énergétique. L’Inde doit également lever un certain nombre de freins financiers et fiscaux au développement des énergies renouvelables.
Le ministre a notamment évoqué le manque d’intérêt des institutions financières pour investir dans les projets renouvelables, la nécessité de stabiliser les droits de douane sur l’importation des panneaux solaires, une clarification de la fiscalité pesant sur les centrales solaires et le redressement des Discoms (des sociétés jouant à la fois le rôle d’agrégateur et de distributeurs d’électricité dans les différents Etats de l’Inde).
En effet, ces Discoms sont, dans leur ensemble, dans une situation financière précaire, entraînant d’importants retards de paiement auprès des exploitants de centrales renouvelables. Fragilisant ces exploitants et ruinant la confiance des investisseurs dans ce genre de projets. « Notre priorité sera de renforcer les sociétés de distribution d’électricité au cours de la nouvelle année. Pour assurer une alimentation 24×7, le rétablissement des Discoms est fondamental. Les pertes des Discoms devront être réduites pour cela », a ainsi tweeté R.K. Singh.