L'Afrique du Sud lance la première taxe carbone africaine

L’Afrique du Sud lance la première taxe carbone africaine

Le gouvernement d’Afrique du Sud a annoncé, le 26 mai 2019, la mise en place d’une taxe carbone. Cette mesure vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le pays. L’Afrique du Sud, considéré comme le pays le plus pollueur du continent africain, suit ainsi les recommandations faites en début de mois par le FMI. Il devient aussi le premier pays africain à opter pour une taxe carbone.

Des changements énergiques en Afrique du Sud ?

D’après le classement de l’ONG Greenpeace, l’Afrique du Sud est au quatorzième rang des pays pollueurs au niveau mondial. Une situation largement due mix énergétique du pays, où la production d’énergie du pays repose pour une large part sur le charbon. Cependant, une nouvelle stratégie pourrait se dessiner pour la société Eskom, qui va changer de directeur exécutif en juillet. Autre point noir : l’Afrique du Sud est bien loin de la sobriété énergétique, comme l’ensemble des BRICS d’ailleurs !  Comme l’indique l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la croissance de l’économie sud africain a entrainé une augmentation de 19% de la consommation d’énergie entre 2000 et 2017.

Pour redresser la barre, l’Afrique du Sud a décidé de mettre en place une taxe carbone. La loi a été promulguée par le président, Cyril Ramaphosa, lundi 27 mai 2019 . Elle entrera en vigueur dès le 1e juin 2019. Le ministère du Trésor a défendu cette mesure nécessaire : “Le changement climatique représente l’un des plus grands défis auquel est confronté l’espèce humaine et l’objectif premier de la taxe carbone est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’une façon viable.” L’idée d’une taxe carbone en Afrique du Sud avait déjà été abordée courant 2010. Mais plusieurs entreprises minières s’y étaient fortement opposées. Cette fois, elle sera “fixéee à 120 rands (7,4 euros) par tonne de dioxyde de carbone“. En 2023, le gouvernement sud-africain examinera les effets de la mise en place de la taxe carbone. Il décidera alors des modalités pour le lancement d’une seconde phase, prévue entre 2023 et 2030.

Le FMI soutient une taxe carbone en Afrique du Sud

Le Fonds Monétaire International (FMI) a publié un rapport sur la transition énergétique et la tarification du carbone. Le FMI en a profité pour se positionner en faveur de la taxe carbone. D’après l’organisation, la taxe carbone est le levier le plus efficace pour faire baisser les émissions de CO2. Le rapport rappelle l’objectif fixé par l’Accord de Paris, de limiter le réchauffement climatique à +2°C. Il précise : “L’objectif des 2°C exigerait de réduire les émissions de carbone d’un tiers environ d’ici 2030 et une taxe carbone mondiale fixée à environ 70 dollars la tonne.

Le rapport met en lumière plusieurs effets bénéfiques de la taxe carbone. Sa mise en place incite à une sobriété énergétique qui permet de réduire la consommation. Elle valorise aussi le recours aux énergies vertes. Enfin, la taxe carbone mobilise les financements privés pour soutenir la transition énergétique.

Dans son rapport, le FMI s’est en particulier intéressé aux pays qui figurent dans la liste des plus gros pollueurs. Le cas de l’Afrique du Sud est notamment évoqué. D’après les estimations du FMI, la mise en place d’une taxe carbone en Afrique du Sud aurait un effet direct sur la pollution émise par le pays. Selon Christine Lagarde et Vitor Gaspar, une taxe à 35 dollars seulement par tonne entraînerait une réduction des émissions de CO2 en Afrique du Sud de l’ordre de 30%.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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