Coupe du monde de football 2018 : quels impacts sur l’environnement ?

Coupe du monde de football 2018 : quels impacts sur l’environnement ?

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Alors que le réchauffement climatique et la protection de l’environnement sont sur toutes les bouches depuis l’Accord de Paris signé lors de la COP 21 en 2015, chaque événement international de grande ampleur tente de faire ses preuves en termes d’efficacité énergétique et d’acceptabilité environnementale. La Coupe du monde de football organisée en Russie jusqu’au 15 juillet 2018 n’échappe pas à la règle et propose quelques mesures phares en la matière. Des efforts qui restent toutefois en surface et semblent loin d’être suffisants pour compenser l’impact environnemental d’un tel événement. Explications.

Des événements sportifs toujours énergivores 

3,4 millions de tonnes de CO2 pour les Jeux Olympiques de Londres, 2,4 millions pour la Coupe du monde de football en 2014 au Brésil ou 360.000 tonnes d’équivalent CO2 pour les JO de Sotchi selon les chiffres officiels, les grands événements sportifs internationaux suscitent depuis plusieurs années déjà des polémiques récurrentes quant à leurs coûts environnementaux. Le gigantisme des projets implique bien souvent la construction de structures d’accueil et sportives neuves, et la concentration d’un public aussi large impacte nécessairement les écosystèmes locaux. Les transports des supporters et des équipes, les logements, la consommation sur place, la construction, la production et distribution de marchandises vendues pendant le mondial sont autant de facteurs aggravant l’empreinte carbone de ce type d’événement. « En attirant plus de public, on génère obligatoirement plus de déchets et de nuisances parce que le transport des sportifs et des spectateurs est ce qu’il y a de plus impactant. On amène des dizaines de milliers de gens dans des voitures ou des avions, dans des parkings en béton et des stades énergivores », explique sur RFI Isabelle Autissier, navigatrice, écrivain et présidente de la branche française du World Wild Fund for Nature (WWF).

Stades “verts” et compensation carbone

Pour autant, de nombreux moyens existent aujourd’hui pour optimiser le bilan carbone de ses grands événements sportifs internationaux, et la volonté des institutions organisatrices est désormais clairement affichée. La FIFA (Fédération internationale de football association) a pris par exemple quelques mesures phares pour rendre la Coupe du monde actuellement en cours en Russie plus « écolo ». Les douze stades dans lesquels se déroulent les rencontres ont reçu un certificat vert prouvant de la faible consommation en eau et en énergie de ces installations (utilisation maximale de la lumière naturelle, ampoules LED pour l’éclairage, système de réutilisation de l’eau de pluie, etc.). « Les stades sont essentiels dans nos efforts pour organiser une Coupe du Monde de la FIFA réussie et écologique. C’est pourquoi la FIFA a rendu obligatoire la certification verte pour tous les stades utilisés pour l’événement », explique Federico Addiechi, directeur du Développement durable et de la Diversité de la FIFA.

La fédération est également le premier organisme sportif international à avoir adhéré au Climate Neutral Now, un programme onusien destiné à organiser des événements sportifs « neutres en carbone » en encourageant la compensation des émissions de gaz à effet de serre générées par ce type de compétitions. Pour la Coupe du monde 2018 en Russie, la FIFA s’est engagée ainsi à compenser la totalité des émissions dont elle estime avoir la responsabilité, soit 243.000 tonnes de CO2, ce à quoi elle ajoute 100.000 tonnes de C02 émises par les supporters, en leur proposant gratuitement de compenser leurs émissions carbones lors de l’achat de leur billet. Problème, cela ne représente au bas mot que 10% des supporters, et il ne s’agit pas ici d’éviter ces émissions à proprement parler mais d’acheter des crédits d’émission générés par des projets encadrés par un autre système onusien, le mécanisme de développement propre (MDP), dont l’efficacité est elle-même largement critiquée. Selon une étude de l’Öko Institut allemand, seuls 2% de ces opérations et 7% des crédits carbone ainsi générés (baptisés URCE) éviteraient réellement des émissions de GES.

Une coupe du monde de football à 2,2 millions de tonnes de CO2

Si elles ont l’avantage d’exister, on voit bien que les mesures mises en place en matière écologique restent largement insuffisantes et que la Coupe du monde russe ne fait, comme les éditions précédentes, que peu de cas de l’environnement. On estime aujourd’hui son bilan carbone à 2,2 millions de tonnes de CO2 émises au total et de nombreuses organisations environnementales russes ont déploré l’impact de cet événement (et notamment des stades construits pour l’occasion) sur les écosystèmes locaux.

Des chiffres qui ne vont pas améliorer une situation déjà critique pour l’écologie en Russie. Avec 1,8 milliard de tonnes de CO2 émises chaque année, le pays de Vladimir Poutine est un des plus gros pollueurs de la planète, juste derrière la Chine, les Etats-Unis, ou l’Inde. La Russie est le premier producteur et exportateur mondial de gaz, et sa production d’électricité est toujours largement dominée par les énergies fossiles. Elle possède les plus grandes réserves de gaz naturel du monde, les deuxièmes plus grandes réserves de charbon et les huitièmes pour le pétrole.

Rédigé par : La Rédaction

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