Le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône a validé jeudi 7 septembre 2017, l’offre de reprise partielle de l’usine du Creusot, en Saône-et-Loire, du fabricant bourguignon de mâts d’éoliennes Francéole, l’un des deux sites de cette entreprise placée en redressement judiciaire le 17 mai dernier. Déposée au mois de juillet par le groupe Matière, cette offre prévoit de diversifier l’activité de l’usine vers la production de ponts métalliques et de ne maintenir que 46 emplois sur plus d’une centaine.
Malgré un chiffre d’affaires de 29 millions d’euros en 2016, le français Francéole ne disposait plus de fonds suffisants pour couvrir ses besoins au-delà du mois d’octobre. Une situation intenable qui a poussé le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône a placé l’entreprise sous contrôle judiciaire et à chercher d’éventuels repreneurs. Envisagée dans un premier temps, l’élaboration d’un plan de reprise avait finalement été jugée trop “compliquée” compte tenu du coût de la main d’œuvre, de la surcapacité de production d’éoliennes au niveau européen, et de la forte concurrence des groupes portugais, espagnols et allemands.
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L’offre de reprise de l’usine du Creusot a donc été validée par la justice faute de propositions plus intéressantes. “Nous sommes contents qu’il y ait une reprise solide, même si elle ne concerne que 46 emplois, mais nous ressentons de la colère et de l’amertume envers le groupe” Pélican Venture, le précédent actionnaire, a déclaré à l’AFP Jérémy Bertrand, délégué CGT. Le représentant du personnel critique notamment un plan social qu’il juge “dérisoire” (300.000 euros qui devront aussi couvrir le second site en cas d’échec de son propre processus de reprise, toujours en cours). L’autre unité de production de Francéole, située près de Dijon, fait elle aussi l’objet d’une proposition de reprise, de la part du fonds d’investissements Nimbus. Cette offre, qui propose cette fois de conserver la quasi-totalité des emplois, soit environ une cinquantaine, et de poursuivre l’activité de fabrication de mâts éoliens, doit être examinée lors d’une audience prévue le 28 septembre au tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône.
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Pour rappel, le fabricant Francéole était né fin 2012 de la reprise par le groupe Pélican Venture de deux entreprises distinctes : SIAG France, au Creusot, et Céole, à Longvic. A l’époque, les deux fabricants de mâts avaient déjà été placés en redressement judiciaire, minés par le recul du marché de l’éolien, notamment en raison de l’incertitude sur le tarif d’achat de l’électricité éolienne terrestre.
Crédits photo : Francéole