Le CESE émet des réserves sur la réduction de la part du nucléaire - L'EnerGeek

Le CESE émet des réserves sur la réduction de la part du nucléaire

CESE_logoSon avis n’est que consultatif, mais le CESE est une institution écoutée avant l’élaboration d’une loi comme celle sur la transition énergétique. Et selon le Conseil économique, social et environnemental, qui vient de rendre son avis à ce sujet,  si le projet de loi va dans le bon sens, plusieurs points sont contestés. Et évidemment la place du nucléaire fait débat, quitte à diviser au sein même de cette assemblée consultative composée de 233 conseillers issus de la société civile.  

L’un des principaux points de clivage est, sans surprise, le nucléaire. Pour une partie des membres du CESE, la décision de réduire la part du nucléaire de 75% à 50% dans la production électrique possède un « caractère exclusivement politique ». Cette réduction de l’importance de l’atome et la fermeture de la centrale de Fessenheim étaient en effet des promesses de campagne de François Hollande.

Pour de nombreux conseillers, la réduction de la part du nucléaire aurait dû faire l’objet d’une réflexion économique plus poussée. Si elle est mise en œuvre, l’institution doute de « la capacité de notre système énergétique à répondre aux besoins dans une perspective de croissance renouvelée ».  Il rappelle également que le coût de cette réduction ne fait l’objet d’aucun chiffrage précis. Le CESE prévient d’ailleurs également que plafonner la part de l’énergie nucléaire est « contraire à la constitution ».

Si la réduction de la part de l’atome est critiquée, le CESE n’en est pas moins pour un développement rapide des énergies renouvelables. Il faudrait même l’accélérer alors que la France est en retard sur son objectif pour 2020 (20% d’électricité d’origine renouvelable contre 13,7% en 2012). Le CESE préconise l’instauration de mesures incitatives, en complément des tarifs d’achat, comme des primes aux producteurs qui vendraient directement leur électricité sur le marché de gros, pour favoriser la compétitivité des énergies vertes.

Enfin, l’avis du CESE fait état d’un autre point de contention : l’objectif de réduction de 50% de la consommation d’énergie d’ici à 2050, considéré « hors d’atteinte, sauf à imposer une sobriété insoutenable pour les populations ».

Rédigé par : jacques-mirat

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COMMENTAIRES

  • Ce n’est pas le CESE qui déclare que “plafonner la part de l’énergie nucléaire est “contraire à la constitution”.” mais seulement quelques-uns de ses membres. Dans toute assemblée, on trouve toujours quelques pro-nucléaires invétérés pour raconter n’importe quoi.

    Car la Constitution n’a rien à voir avec le nucléaire.

    Quant aux besoins d’électricité “dans une perspective de croissance renouvelée”, parlons-en.

    http://energeia.voila.net/nucle/ambiguite_nucleaire.htm

    D’ici 2025, la consommation d’électricité ne devrait guère évolué, comme cela est déjà le cas depuis plusieurs années.

    Pour la croissance éternelle, l’illusion et la langue de bois prennent fin et nos politiques devraient regarder la réalité en face.

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  • Ne devrait guère évoluer (er), excusez la faute d’orthographe.

    Entre 2004 et 2013 (dix ans), la consommation d’électricité en France n’a augmenté que de 3,1% et la production de seulement 0,4%.

    Les estimations pour 2025 sont données, à partir de diverses sources.

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  • Il est dommage que le site ne cite aucune source car certain chiffres semblent contestables, mais ce n’est pas le débat.

    Je ne connais pas la source de vos chiffres mais selon RTE, la production a augmenté de 1.7% en 2013. Je reste donc septique sur les données que vous présentez. ( http://www.rte-france.com/uploads/Mediatheque_docs/vie_systeme/annuelles/Bilan_electrique/2014_01_23_RTE_Presentation_Bilan_electrique_v1.pdf )

    Cependant, il ne faut pas oublier 3 paramètres:

    1) le nucléaire est la seule production de masse n’émettant que très peu de CO2 (hormis à sa construction). Il suffit de voir l’exemple de l’Allemagne qui, en se désengageant du nucléaire, est obligée de construire 23 centrales à charbon.

    2) l’éolien et le photovoltaïque sont subventionnés via la CSPE et ne sont pas des filières matures économiquement. Tant que les grands groupes ne s’investiront pas dans ces filières, il n’y a aucune chance de voir un développement à la hauteur des attentes et des besoins.

    3) On oublie trop souvent de parler des grands inconvénients de ces énergies renouvelables: il est indispensable de leur adjoindre une centrale de secours (le plus souvent à gaz) et on ne prend pas en compte le process de fabrication et de recyclage dans l’équation.

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  • Concernant les questions d’évolution de la consommation d’électricité, il convient de regarder la période d’après crise (2008) avec un certain recul sans faire de démagogie anti-nucléaire.
    Loin de moi l’envie de trancher sur le débat pro/anti, mais quand on se base sur des données, il faut les approcher dans un cadre global et non par sa propre vision.
    Dans ce cadre, il est interressant de se positionner dans une vision partagée de relance de la croissance, notamment industrielle. Si la croissance repartait au delà de 2 points et avec elle une relance industrielle il y a fort à parier que cela relance fortement la consommation d’électricité.
    Certes, les tenants de la décroissance s’inscriront en faux dans ce débat, mais, sur ce point il est interressant de remarquer que sur la balance économique Française, seule la production d’électricité et ses ventes viennent compenser une dépendance quasi intégrale des autres énergies.
    Un mouvement dans le sens de l’augmentation de la dépendance énergétique a mécaniquement un effet sur la croissance Française et donc sur la spirale de la crise actuelle…
    Aujourd’hui, même si nous sommes dépendant de l’uranium, sont prix est relativement insignifiant dans le processus de production d’électricité d’origine nucléaire. On pourrait même imaginer que l’amélioration des conditions de travail dans les mines d’uranium n’auraient que peu d’impact sur le coût du mégawatt sorti du nucléaire tant son influence sur le process est faible. Ce qui coûte au nucléaire, c’est la technologie en lien avec la sureté.

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