À l’aube d’une révolution automobile avec le passage aux véhicules électriques, un aspect crucial est souvent omis dans le débat public : le coût financier pour l’État français. Cette transition, au-delà de ses bienfaits écologiques, représente un défi budgétaire majeur. Quel sera l’impact sur les finances publiques ?
Voiture électrique : un manque à gagner de plusieurs milliards d’euros pour l’État
La transition vers les véhicules électriques, dictée par la décision européenne d’interdire les véhicules thermiques d’ici 2035, pose un défi fiscal majeur pour l’État français. La taxe sur le carburant, qui constitue la quatrième source de revenus pour l’État, rapporte actuellement près de 41 milliards d’euros par an. Or, avec la baisse anticipée de la consommation de carburant, la Direction générale du Trésor prévoit une perte substantielle : environ 13 milliards d’euros d’ici 2030. Ce manque à gagner, crucial pour le budget de l’État, soulève une question pressante : comment compenser cette perte financière ?
Que le contribuable français ne soit pas trompé : le gouvernement, bien qu’il multiplie les incitations financières, telles que le bonus écologique pour accélérer l’adoption de la voiture électrique, compte bien récupérer les 41 milliards d’euros annuels issus des taxes sur les carburants. Des réunions stratégiques avec des experts et des personnalités comme Bill Gates ont d’ailleurs été organisées pour explorer des voies viables de financement. L’enjeu est de taille : parvenir à une transition écologique efficace tout en maintenant l’équilibre budgétaire de l’État, une tâche qui s’annonce complexe au vu des enjeux économiques.
Une transition menée sur le dos des contribuables ?
De toute évidence, l’État ne pourra pas se permettre de perdre plus de 30 milliards d’euros d’ici à 2050 tout en maintenant les incitations financières auprès des Français pour les pousser à adopter la voiture électrique. Et les solutions envisagées risquent bien de faire grincer quelques dents. La première consisterait à réduire le montant du bonus écologique ou à renforcer ses conditions d’attribution, voire à le supprimer après l’interdiction de vente des voitures thermiques en 2035. Le gouvernement pourrait aussi introduire une taxe spécifique sur les véhicules électriques, soit à l’achat, soit annuelle, basée sur des critères techniques tels que la batterie, la puissance ou l’autonomie. Le gouvernement pourrait également envisager d’augmenter les taxes sur l’électricité, et plus largement sur toutes les autres énergies, pour tenter de compenser les pertes liées aux taxes sur les carburants.
À l’échelle internationale, les approches varient. En Suisse, on envisage une taxe proportionnelle aux kilomètres parcourus pour les véhicules électriques, une mesure déjà adoptée en Australie depuis juillet 2021. En Norvège, ce sont les véhicules de luxe qui sont ciblés, avec une taxe de 25 % appliquée tant aux véhicules thermiques qu’électriques.
Laisser un commentaire