Alors que la guerre en Ukraine persiste et que les pays européens cherchent des alternatives au gaz naturel russe, le Conseil et le Parlement européens sont parvenus à un accord visant à interdire l’importation de gaz russe en Europe d’ici à 2027.
UE : un accord pour interdire l’importation du gaz russe d’ici à 2027
Les institutions européennes, le Conseil et le Parlement européen, ont trouvé un accord en ce mois de décembre 2023 afin de permettre aux États membres de restreindre ou d’interdire les importations de gaz naturel russe, en particulier celles du gaz naturel liquéfié (GNL). L’objectif de l’Union européenne est d’interdire l’importation de gaz russe d’ici à 2027. En effet, même si les importations de gaz russe en Europe ont diminué depuis la guerre en Ukraine, celles-ci restent une composante majeure des importations européennes, la Russie étant le deuxième fournisseur de gaz de l’UE. Plus de 12 % du GNL européen provient de Russie, et pour la France, ce chiffre atteint presque 16 %.
De ce fait, l’accord trouvé par le Conseil et le Parlement européen laisse une certaine liberté aux pays européens de réduire ou non leurs importations en gaz russe, en fonction de leurs enjeux économiques et structurels. La transition énergétique de l’Europe est un projet très ambitieux. D’autant plus que, comme le souligne Thierry Bros, professeur de Sciences Po, auprès de nos confrères des Échos : « les Européens ne peuvent pas encore s’en passer totalement aujourd’hui ».
À la recherche de nouveaux fournisseurs
De ce fait, même si l’Union européenne vise à favoriser les alternatives au gaz russe telles que le biométhane ou l’hydrogène vert, c’est surtout la recherche de nouveaux fournisseurs de gaz qui préoccupe les 27 pays membres. En ce sens, l’Union européenne se tourne de plus en plus vers les pays africains. Le Nigeria, entre autres, se positionne comme un fournisseur clé pour l’Europe. Premier pays producteur de gaz africain, ce dernier est capable de produire près de 22 millions de tonnes de GNL annuellement, et plus de 5 millions de liquides de gaz naturel (LGN). Cette capacité de production lui a d’ailleurs permit de signer plus d’une vingtaine de contrats, les plus importants ayant été conclus avec l’Espagne, le Portugal et la France. Et le Nigeria n’est pas prêt de s’arrêter là. D’ici à 2025, le pays vise à augmenter de 35 % ses capacités de production grâce à son projet d’expansion, le Train 7.
Outre le Nigeria, il y a le Mozambique. Avec ses vastes réserves de gaz naturel, ce dernier est, lui aussi, sur le point de devenir un acteur majeur dans les exportations mondiales de GNL. L’exploitation de ses immenses gisements pourrait même le propulser au rang de quatrième exportateur mondial de GNL d’ici à 2035. Kadri Simson, la commissaire européenne à l’Énergie, reste confiante sur l’avenir énergétique de l’Europe et appuie l’embargo sur le gaz russe. Pour cette dernière, l’accord du Conseil et du Parlement européen est un pas vers la transition qui « assurera la sécurité énergétique de l’Europe en supprimant progressivement le gaz russe ». Et ce ne sont pas les pays africains qui s’en plaindront. Pour autant, au vu de la dépendance de certains pays tels que la France et l’Allemagne, il est peu probable que cela soit effectif avant 2027.
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