C’est un peu comme si la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques étaient effacées d’un trait de plume. Le baril de Brent de la mer du Nord, qui sert de référence, a frôlé les 81 dollars lundi 28 novembre. Le baril de WTI côté à New York s’approche quant à lui des 74 dollars, sont grosso modo son prix de l’an dernier, à la même époque.
Le prix du pétrole brut fait partie de ces indicateurs avancés de l’état de l’économie mondiale. Si les Etats-Unis ou la Chine connaissent des difficultés, le prix du baril de pétrole s’en ressent immédiatement. La raison ? Ces deux pays sont sur les premières marches du podium, en terme de consommation d’hydrocarbures.
Les manifestations de plus en plus nombreuses mais aussi de plus en plus violentes, en Chine, expliquent cet effondrement du prix du baril de pétrole brut. Les marchés anticipent en effet une réduction de la demande chinoise de pétrole. Le ralentissement de l’économie chinoise, provoqué par la politique anti-Covid très stricte, risque de faire basculer la production de pétrole en surcapacité.
Conformément à l’adage, le malheur des uns fait le bonheur des autres, cette baisse du prix du pétrole brut peut sauver, du moins provisoirement, la mise aux pays européens. Le prix du gaz devrait en effet aussi baisser dans le sillage de celui du pétrole. Et il faut s’attendre à ce que le prix d’autres énergies, comme le charbon, embrayent le pas. Le charbon est énormément utilisé en Chine, notamment pour produire de l’électricité.
Lors du premier confinement, en 2020, le prix du pétrole brut avait tellement chuté qu’il était même tombé artificiellement en territoire négatif. Il était possible d’être payé pour acheter du pétrole brut ! En cause, la saturation des capacités de stockage. Si les mouvements de contestation se développement en Chine, le prix du pétrole brut devrait continuer à chuter. De quoi, peut-être, permettre à l’Europe de passer l’hiver plus sereinement ?