Les Français le constatent : les prix des carburants sont repartis à la hausse à la pompe. Depuis la fin du bouclier tarifaire, le plein d’essence coûte cher aux automobilistes. Alors en guise de coup de pouce, le gouvernement donne son feu vert à une nouvelle initiative. Début décembre, les carburants pourront faire l’objet d’une vente à perte.
Elisabeth Borne, favorable à la vente à perte pour les carburants
L’annonce a fait grand bruit dans l’édition du journal Le Parisien du 16 septembre. C’est dans les pages du journal à tirage national qu’Elisabeth Borne a annoncé une mesure très attendue. La première ministre a confirmé que les distributeurs pourront prochainement faire de la vente à perte pour les carburants. « Avec cette mesure inédite, nous aurons des résultats tangibles pour les Français, sans subventionner le carburant. »
La décision est importante dans le contexte économique actuel d’inflation. Durant l’été, les Français ont pu compter sur plusieurs opérations de vente de carburants à prix coûtant pour alléger leur facture. Mais la rentrée a marqué le clap de fin de ces promotions de saison. Or, le gouvernement exclut de remettre en place le bouclier tarifaire.
Les grandes enseignes au premier rang pour les carburants et le pouvoir d’achat
Comme Elisabeth Borne l’a précisé, ce n’est donc pas l’état qui portera le nouvel effort économique sur le prix des carburants. Pour la première fois depuis près de soixante ans, les grandes enseignes auront le droit de vendre leurs carburants à perde. Et elles pourront le faire dès le 1e décembre prochain.
Pour rappel, Leclerc a déjà proposé le carburant à prix coûtant pendant les week-ends de cet été. Et d’autres enseignes de la grande distribution ont également mis en place plusieurs opérations, avec par exemple des bons d’achats pour rembourser une partie des dépenses de carburants.
Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a plaidé depuis début septembre pour que les géants de la grande distribution continuent leurs efforts pour rendre plus accessibles les prix des carburants. La mesure à venir devrait donc les encourager à baisser encore leurs prix.
Bercy se félicite, les stations indépendantes s’indignent
La décision d’Elisabeth Borne a trouvé un écho favorable chez son ministre de l’économie. Bruno Le Maire a souligné qu’il s’agissait là d’un bon levier pour « engager tout le monde, l’ensemble des acteurs économiques, dans cette lutte contre l’inflation ». Le ministre de l’économie a également rappelé que l’état ne pouvait pas soutenir seul cette lutte contre l’inflation. Même si parmi l’opposition certains souhaiteraient le retour du bouclier tarifaire, la mesure coûterait trop cher.
Prochaine étape : la loi sur les négociations commerciales entre producteurs et distributeurs sera présentée début octobre prochain. Et elle intègrera la levée de l’interdiction de revente à perte pour les distributeurs de carburants. Il faut que la mesure soit votée pour que le dispositif entre effectivement en vigueur au 1e décembre.
Mais cette perspective ne fait pas que des heureux. Du côté des stations-service indépendantes, on qu’inquiète de l’impossibilité de s’aligner sur les futurs tarifs. Car contrairement aux grandes enseignes, les indépendants n’ont pas les moyens de vendre les carburants à perte. Pour eux, la vente de carburants reste l’activité qui rapporte l’essentiel de leur chiffre d’affaires. Alors que pour les enseignes de grande distribution, les carburants représentent une activité très secondaire après l’alimentation.
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