Ce jeudi 29 juin 2023, la ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna est arrivée en Mongolie pour favoriser, notamment, l’attribution à Orano d’une future mine d’uranium. La veille, un rapport parlementaire a demandé de « mettre à jour les fondements scientifiques justifiant les limites réglementaires des rejets thermiques » des centrales nucléaires. Le même jour, le président Emmanuel Macron évoquait la possible construction d’un EPR sur le port de Fos-Marseille.
Milieu de semaine très chargé sur le front du nucléaire en France. Le mercredi 28 juin 2023, les députés Patrice Perrot (Renaissance, Nièvre) et René Pilato (LFI Nupes, Charente) ont déposé un rapport parlementaire réclamant de « mettre à jour les fondements scientifiques justifiant les limites réglementaires des rejets thermiques ».
Les centrales nucléaires utilisant un circuit de refroidissement ouvert en bord d’un cours d’eau y captent de l’eau avant de la rendre, réchauffée. La température limite de ces rejets est définie pour chaque centrale, afin de ne pas perturber la faune et la flore. Les deux rapporteurs estiment qu’il est « indispensable de renforcer la résilience du parc nucléaire, en particulier des sites thermosensibles en bord de fleuve ».
Les députés « préconisent également de renforcer les réservoirs de stockage d’effluents » chimiques des centrales, des réservoirs utilisés quand le niveau des fleuves est trop bas, « et d’accélérer la recherche et le développement de systèmes de refroidissement sobres en eau ». Leur objectif est de limiter au maximum les épisodes où une canicule pourrait réduire fortement la disponibilité du parc nucléaire.
Ce même jour, Emmanuel Macron, en visite au port de Marseille-Fos-sur-mer, a lancé l’idée d’y construire un EPR2, sur la période 2035-2050, afin d’assurer son approvisionnement énergétique. « Il est clair qu’aujourd’hui ce que nous sommes en train de faire, la décarbonation de l’industrie, l’explosion du numérique et les besoins d’électricité vont supposer d’accélérer sur le renouvelable mais aussi sur le nucléaire », a indiqué le président de la République.
« C’est une vraie question qu’il faut se poser. C’est pas une question absurde du tout, c’est un terrain qui a une vocation en la matière, et notamment parce qu’on sait aussi qu’on a un immense sujet de refroidissement des centrales, et les centrales à venir auront vocation à être beaucoup plus près de la mer », ajoute-t-il, invitant à « se poser cette question sans tabou ».
Il reconnaît toutefois que « la loi ne prévoit pas aujourd’hui de développer des EPR hors des sites existant » et que Marseille-Fos ne dispose pas de centrale nucléaire. Le maire PS de Marseille, Benoît Payan, a présenté d’autres objections : « on est en zone submersible, en zone sismique, s’il y a un endroit en France où on ne pourra pas faire un EPR, c’est à Marseille ».
Le jeudi 29 juin 2023, Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaire étrangères, est arrivée à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, pour un voyage de deux jours, qui fait suite à celui d’Emmanuel Macron le mois dernier.
Une source diplomatique a indiqué que l’un des objets de cette visite était un projet « majeur qui vise à exploiter des mines d’uranium ». Le groupe français Orano est en effet sur les rangs pour obtenir la concession d’un projet d’extraction de l’uranium qui n’a pas encore reçu l’aval du gouvernement.
Ce projet, estimé à plus d’un milliard d’euros, « doit permettre d’extraire une quantité importante d’uranium et de renforcer l’autonomie stratégique » de la France, selon cette source. Elle a indiqué que le groupe français disposait de l’expertise technique pour mener de tels projets, dans une optique de développement durable et d’inclusion des populations locales.