Le constructeur automobile Stellantis a annoncé, le 25 mai 2023, un investissement dans la start-up californienne Lyten, qui développe un projet de batterie Lithium-Soufre, à la densité énergétique doublée par rapport aux batteries Lithium-Ion actuelles. Cette technologie pourrait équiper des véhicules électriques à la fin de la décennie.
Batteries Lithium-Soufre : une alternative viable aux batteries Lithium-Ion ?
Les batteries Lithium-Ion dominent aujourd’hui le stockage électrique dans les cas d’usage imposant une grande miniaturisation (smartphone en premier lieu) et, surtout, nécessitant une grande puissance et une grande durée de vie, notamment pour les véhicules électriques et le stockage stationnaire.
Les défauts de ces batteries sont toutefois connus, et pourraient limiter le développement de la mobilité électrique : un poids important et, surtout, l’utilisation de nombreux matériaux critiques, et dont l’extraction s’avère particulièrement polluante – cobalt, nickel, manganèse… Depuis le début des années 2010, les recherches se multiplient pour trouver une alternative à cette technologie de stockage électrique.
L’une des pistes les plus prometteuse conduit aux batteries Lithium-Soufre. Cette technologie a l’immense avantage de présenter une densité énergétique deux fois plus forte qu’une batterie Lithium-Ion, ce qui la rendrait potentiellement deux fois moins volumineuse et lourde, et de n’utiliser ni cobalt, ni nickel, ni manganèse, leur préférant du soufre, un matériau abondant et à l’extraction facile.
Cette technologie a toutefois un immense défaut, empêchant tout usage commercial d’émerger : l’effet « navette », dû à la solubilité trop importante des complexes lithium-polysulfures, qui limite le rendement énergétique de la batterie et, surtout, fait drastiquement plonger ses performances avec le temps. La déposition du soufre pose le même soucis.
Stellantis investit dans Lyten, une start-up californienne spécialisée dans les batteries Lithium-Soufre
De nombreuses équipes de recherche tentent de palier ces inconvénients, pour profiter du fort potentiel de cette technologie. L’une des plus avancées est la start-up californienne Lyten, qui développe notamment le « graphène en trois dimensions », un « supermatériau » qui permettrait de régler le soucis de déposition du soufre, tout en offrant une meilleure connectivité et une densité énergétique encore supérieure.
Ce 25 mai 2023, le constructeur automobile Stellantis a annoncé qu’il allait investir dans Lyten, sans révéler le montant de l’opération : l’objectif est que la jeune pousse puisse proposer des batteries Lithium-Soufre pour les véhicules électriques du constructeur d’ici la fin de la décennie, dans le cadre du programme « Dare Forward 2030 » de Stellantis, qui prévoit de réduire ses émissions carbone de moitié d’ici 2030 – par rapport à 2021 – pour atteindre la neutralité en 2038.
#Stellantis investit dans #Lyten. Les entreprises développeront des batteries Lithium-Soufre pour #VE, avec une densité énergétique doublée par rapport au Lithium-ion. Stellantis explore toutes les technologies pour une #Mobilité propre, sûre, abordable : https://t.co/edLoNJUTn4 pic.twitter.com/SQDqrCDxpI
— Stellantis France (@StellantisFR) May 25, 2023
« La batterie lithium-souffre de Lyten a le potentiel pour devenir un élément clef permettant l’adoption du véhicule électrique par tous », a salué le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares. La société met en avant un poids réduit de moitié par rapport à son équivalent Lithium-Ion, et un impact carbone à la production réduit de 60 %.
« Les matériaux nécessaires aux batteries lithium-souffre peuvent être trouvés et produits localement, en Amérique du Nord et en Europe, renforçant ainsi la souveraineté » de ces régions, ajoutent Stellantis et Lyten.
La start-up a déjà lancé une première petite ligne commerciale dans son usine de San José, et devrait fournir, d’ici la fin de l’année, des petite batteries pour des usages autres que l’automobile.
Laisser un commentaire