L’entreprise Lithium de France poursuit ses explorations en Alsace en vue d’exploiter des gisements de lithium. Pour ce faire, elle vient d’annoncer une nouvelle levée de fonds d’un montant de 44 millions d’euros. Un budget à la mesure des enjeux pour la filière du lithium made in France. D’autant que l’Alsace n’est pas le seul département à compter des gisements naturels de lithium à fort potentiel industriel. Le sujet est également sensible car il touche à la souveraineté énergétique de la France. Et une filière de lithium nationale forte pourrait conférer un avantage stratégique aux constructeurs automobiles français.
En 2022, Lithium de France a reçu le feu vert des autorités pour entamer ses travaux dans le Bas-Rhin. En effet, c’est dans cette partie nord de l’Alsace que l’entreprise a identifié des gisements de lithium prometteurs. Dès l’automne dernier, elle a donc entamé des travaux exploratoires pour sonder le sous-sol alsacien.
Dans le détail, il s’agit d’analyser le potentiel du sous-sol alsacien. Et l’étude doit couvrir la superficie de la concession, soit 171 km2. Les équipes doivent également détecter les mouvements souterrains pour anticiper les risques naturels. Et c’est cette analyse globale des données géologiques qui permettra de déterminer le potentiel des sites observés.
Lithium de France est satisfait des premières données collectées. Et Guillaume Borrel, son directeur général, a qualifié les résultats “d’extrêmement prometteurs”. “[Ils] vont nous permettre de définir nos cibles pour les premiers travaux de forage.
L’avenir s’annonce radieux pour la filière du lithium en Alsace. Et Lithium de France vient même d’annoncer, mardi 14 mars, une nouvelle levée de fonds. L’entreprise a levé 44 millions d’euros pour financer la suite des travaux.
A terme, son objectif est de commencer à produire du lithium géothermal et de la chaleur d’ici trois ans maximum.
D’après les projections de Lithium de France, le site alsacien devrait permettre de produire de la chaleur dès 2025. Et l’extraction du lithium pourrait commencer en 2026. Les ingénieurs de l’entreprise estiment la quantité d’hydroxyde monohydraté de lithium à 1 500 tonnes par an.
Grâce au décret ministériel de juin 2022, Lithium de France jouit d’une concession pour cinq ans. L’entreprise pourra donc mener ses opérations de recherche exploratoire en exclusivité pendant cette durée.
Mais le site du Bas-Rhin n’est pas le seul qui intéresse Lithium de France. L’entreprise a déjà demandé d’autres permis de recherches exclusifs. Elle a ainsi sollicité les autorités françaises pour trois demandes, qui sont actuellement à l’étude.
Ailleurs en France, d’autres gisements de lithium intéressent les industriels. En Auvergne, le site d’Echassières (Allier) pourrait abriter une mine de lithium dès 2027. C’est en tout cas le projet porté par une autre entreprise tricolore, Imerys. Et en Bretagne, même si aucun projet n’est encore en chantier, d’autres gisements de lithium pourraient bientôt intéresser les entreprises minières. A l’heure où la mobilité durable exige une production de lithium plus soutenue, ces gisements revêtent une importance stratégique pour la France et ses constructeurs automobiles.