Les services de sécurité russe (FSB, héritier du KGB) ont annoncé, le 25 mai, avoir arrêté deux saboteurs ukrainiens, membres des services secrets extérieurs , et leurs complices, impliqués dans des attaques contre des centrales nucléaires russes. Un autre membre du groupe de sabotage serait activement recherché.
L’ex-KGB aurait arrêté deux saboteurs ukrainiens, pour avoir attaqué les lignes d’alimentation de deux centrales nucléaires russes
Début mai 2023, à quelques jours de la « Journée de la Victoire » sur l’Allemagne nazie, la Russie a été le théâtre d’une série d’attentats et de sabotages, attribués à l’Ukraine, cherchant à déstabiliser Moscou. Parmi les actions les plus spectaculaires figuraient le déraillement de deux trains de marchandises et l’incendie d’un dépôt de pétrole, attaqué par un drone.
Une ligne à haute tension avait également été endommagée dans la région de Leningrad. Si, à l’époque, les autorités russes n’avaient donné aucune précision sur la nature de cette attaque, un communiqué officiel, publié ce 25 mai 2023, indique que ce sabotage faisait partie d’un plan plus large, visant les centrales nucléaires russes de Léningrad et de Kalinine, dans le nord-ouest du pays.
« Un groupe de sabotage du Service de renseignement extérieur ukrainien (…) a tenté de faire exploser une trentaine de lignes d’alimentation électrique des centrales nucléaires de Léningrad et de Kalinine », précisent ainsi les service de sécurité intérieure russes (FSB, héritier direct du KGB). Le but des saboteurs était, selon le FSB, d’arrêter les réacteurs nucléaires ou, a minima, d’en perturber fortement le fonctionnement, pour toucher ainsi « l’économie et la réputation de la Russie ».
Quatre arrestations, et un avis de recherche
Le FSB précise que les saboteurs « ont réussi à faire exploser le pylône d’une ligne à haute tension et à déposer des mines au pied de quatre autres lignes à haute tension de la centrale nucléaire de Léningrad ». Des explosifs auraient également été installés sur sept pylônes de lignes à haute tension de la centrale de Kalinine. En creux, cela indiquerait qu’une seule bombe aurait explosé, sur toutes celles qui ont été installées.
Le FSB indique également avoir arrêté deux « citoyens ukrainiens, Alexandre Maïstrouk, né en 1978 (…), et Edouard Oussatenko, né en 1974 », accusé d’avoir organisé et réalisé l’opération, qui risquent jusqu’à 20 ans de prison, ainsi que « deux complices russes des saboteurs ». Les autorités russes ont également lancé un avis de recherche contre un troisième suspect, Iouri Kichtchak, un Russo-ukrainien né en 1963. Le FSB aurait saisi, en tout, 36,5 kilos d’explosifs et une soixantaine de détonateurs.
S’il est acquis que l’Ukraine a bien mené une vague de sabotage en Russie début mai 2023 et si l’arrestation ne fait, formellement, que peu de doutes, l’annonce du FSB doit, comme toutes les communications officielles de Moscou, être prise avec des pincettes, le Kremlin étant passé maître dans l’art d’allumer des contre-feux et d’occuper le terrain médiatique.
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