Début avril, le gouvernement lancé une campagne d’un genre inédit. Elle vise à dresser un bilan économique de la rénovation énergétique en France. Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, est responsable ce vaste projet de collecte de données. L’étude vise à comparer les investissements consentis pour la rénovation des logements avec les économies d’énergie réalisées. Elle va durer un an. Et elle doit aider au pilotage des futurs investissements contre les passoires énergétiques.
Les travaux de rénovation énergétique sont-ils assez efficaces en France ?
Le gouvernement a fait de la lutte contre la précarité énergétique une de ses priorités. Et l’état compte sur la rénovation énergétique pour améliorer les performances des logements en France. Mais comme le souligne la présentation du Commissariat Général au Développement Durable, le fait d’investir dans les travaux de rénovation énergétique ne suffit pas. « L’évaluation des économies réelles d’énergie associées aux rénovations des logements est cruciale pour orienter la politique publique de rénovation énergétique. »
C’est pourquoi le 6 avril dernier, le gouvernement a lancé une campagne d’évaluation. Elle a ainsi pour mission de mesurer les économies d’énergie générées sur le terrain. Des économies rendues possibles grâce aux travaux de rénovation énergétique. L’étude vise un million de ménages français. Et cet échantillon est volontairement vaste pour collecter des données exhaustives.
1 million de ménages français observés pendant un an
Concrètement, l’étude demandée par le ministère de la transition énergétique va durer presque un an. Les Français sélectionnés vont recevoir un courrier pour obtenir leur consentement à la collecte de données.
Comment les informations de consommation seront-elles croisées avec les données de la rénovation énergétique ? Ce sont les gestionnaires de réseau, Enedis et GRDF, qui se chargeront de transmettre les données de consommation chaque mois. Puis le service statistique du ministère de la transition énergétique aura la charge de les traiter. Il les croisera alors avec les informations administratives relatives aux aides attribuées pour la rénovation énergétique des logements.
Mais le ministère a d’ores et déjà précisé que seules les informations « strictement nécessaires à l’appariement » seront transmises. De plus, une fois l’analyse réalisée, toutes les informations nominatives des ménages seront détruites pour garantir l’anonymat des données.
L’Observatoire National de la Rénovation Energétique publiera les premiers résultats de l’étude sur son site dès le premier trimestre 2024.
Des cas pratiques pour tirer des leçons sur la stratégie de rénovation énergétique en France
Améliorer la performance énergétique des logements français est déjà une priorité. Mais c’est devenu encore plus urgent depuis le conflit en Ukraine. Et le gouvernement souhaite accélérer en la matière. Pour rappel, la loi de transition énergétique de 2015 a fixé un objectif aussi clair qu’ambitieux. En effet, le parc immobilier français doit être entièrement conforme aux normes Bâtiment Basse Consommation dès 2050.
Pour cela, l’état a décidé de mobiliser un budget de 7 milliards d’euros à la rénovation énergétique. Mais le pilotage doit désormais être affiné. Et pour cela, le ministère de la transition énergétique a besoin de données fiables pour mesurer l’impact des travaux réalisés sur la consommation d’énergie effective des ménages.
Le CGDD souligne d’ailleurs l’intérêt de l’étude. « Il peut y avoir une différence entre les gains théoriques d’une rénovation et les consommations réellement observées. Cela peut être le cas notamment si le comportement des ménages change après des travaux de rénovation énergétique ou si la qualité des travaux est moins bonne que prévu. » Donc l’étude pilotée lancée par le gouvernement devra apporter des éléments de réponse à ces interrogations. « L’utilisation de données sur les consommations réelles, issues d’un échantillon d’un million de compteurs, permettra pour la première fois d’estimer l’impact des rénovations sur la consommation réelle des ménages. »
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