Cet hiver, la hausse des prix de l’énergie renforce encore la précarité énergétique des foyers français. Le gouvernement a décidé de mobiliser 6,7 milliards d’euros pour lutter contre les passoires énergétiques. Mais le plan n’avance pas assez vite. A tel point qu’une étude dresse un état des lieux dramatiques. La France est dans le top 3 des pays d’Europe où les logements sont les moins bien isolés.
Tado° est une entreprise spécialisée dans la domotique appliquée au chauffage. La société allemande a publié une étude sur l’isolation des logements des particuliers en Europe. L’analyse porte sur l’isolation des logements, et la déperdition de température en hiver.
Le rapport compare les performances des logements pour observer comment évolue la température intérieure. Tado° part du postulat suivant : un logement avec une température intérieure de 20°C, et une température extérieure de 0°C. La question est : de combien la température intérieure va-t-elle baisser en cinq heures ?
L’étude comparative révèle que certains pays européens sont nettement moins performants que d’autres en matière de performance énergétique. Avec seulement 0,9°C perdu, la Norvège arrive en première place. Elle est suivie par l’Allemagne, dont les logements perdent en moyenne 1°C. Viennent ensuite l’Autriche, le Danemark et la Suède, tous trois à également avec une déperdition moyenne estimée à 1,2°C.
Dans le bas du classement, le Royaume-Uni remporte la dernière place avec une perte de 3°C. En avant-dernière place, la Belgique enregistre -2,9°C. Et en avant-dernière position, la France constate -2,5°C. Ce résultat n’est pas une réelle surprise. Les “passoires énergétiques” sont un sujet principal de la transition énergétique.
L’étude menée par Tado° vient toutefois nuancer l’état des lieux. Elle constate ainsi que les logements de la moitié nord du pays sont en moyenne mieux isolés que ceux de la partie sud. A Paris, les logements enregistrent en moyenne une déperdition de chaleur de seulement 1,7°C. A Bordeaux en revanche, la perte de chaleur est de 2,3°C. Tado° souligne que la politique de rénovation énergétique des logements à Paris a démarré il y a déjà plusieurs années. “Alors que les grands plans de rénovation thermiques en Nouvelle-Aquitaine sont apparus plus récemment.”
Cet hiver, la flambée des prix de l’énergie inquiète les associations et les pouvoirs publics. En novembre 2021, l’Observatoire National de la Précarité Energétique décomptait 5,6 millions de foyers en situation de précarité énergétique en France. Ce qui représente 12 millions de particuliers.
Le gouvernement, qui veut lutter contre les 4,8 millions de passoires thermique du parc de logements, veut mobiliser 6,7 milliards d’euros. Le budget, inclus dans le Plan France Relance 2030, doit favoriser la rénovation énergétique. Il doit notamment financer le programme Ma Prime Renov. Mais ce programme est-il vraiment adapté aux besoins des Français. Hélène Denise, de la Fondation Abbé Pierre, a émis de sérieux doutes sur les mécanismes de cette prime. “Payer 15 000 euros de travaux lorsque vous bénéficiez des minimas sociaux, c’est tout simplement impossible.” Elle estime que le programme devrait basculer vers un reste à charge de zéro euro “pour les foyers les plus modestes” afin de mieux calibrer l’aide de rénovation.
COMMENTAIRES
Ce qui fait la précarité énergétique en France, c’est d’abord les prix de l’énergie.
La France utilise beaucoup l’électricité pour le chauffage et la production d’ECS.
Hors, à cause de toutes les taxes sur l’électricité (CSPE, TCFE, CTA, TVA) servant à financer les inutiles ENRi (et donc l’industrie allemande) c’est de très loin la plus chère de toutes les énergies.
Le kwh électrique coute 18 cts/kwh en moyenne contre 8 cts/kwh pour le gaz et autant pour le fioul.
75% du parc immobilier Français a été construit avant les années 80 avec les normes de l’époque et le DPE moyen en france et à E. (230 à 330 kwhe/m²/an )
Tous ne pourront pas être convertis en bâtiment basse consommation, au mieux, ils pourront monter d’une ou deux classes énergétique.