Soupirs de soulagement à tous les étages en France, avec le retour de températures plus clémentes, avec l’espoir que ce redoux dure le plus longtemps possible pour réduire la consommation d’électrice, et soulager les réserves de gaz. Dans le même temps, tout le monde prend lentement conscience que c’est l’hiver 2023 qui sera le plus difficile, pour la France comme pour l’Europe. Le vice-ministre de l’énergie américain, David Turk, ne dit pas autre chose, dans une interview accordée aux Echos.
« Nous devons regarder le problème en face : il n’y aura pas assez de GNL pour répondre à toute la demande, en particulier si les pays consommateurs sont dans une situation économique favorable. Nous avons plusieurs hivers difficiles devant nous. » David Turk, le vice-ministre de l’énergie des Etats-Unis, n’y va pas par quatre chemins.
Une guerre mondiale de l’énergie en 2023 ?
S’il assure que les Etats-Unis font tout leur possible pour fournir un maximum de GNL à leurs partenaires économiques et alliés, il rappelle aussi que les limites physiques à l’extraction et l’exportation du GNL, après liquéfaction, sont d’ores et déjà atteintes. Le problème, que, semble-t-il nombre de décideurs ne parviennent pas à comprendre, c’est qu’il est tout simplement impossible de dépasser ces limites physiques rapidement. « Cela prend deux à quatre ans pour construire de telles infrastructures capables d’exporter du gaz naturel liquéfié » rappelle judicieusement David Turk dans son entretien aux Echos.
Autrement dit, les chantiers d’ores et déjà engagés, pour construire de nouvelles infrastructures, essentiellement, de liquéfaction, ainsi que de nouveaux terminaux portuaires gaziers, ne seront pas terminés et opérationnels avant plusieurs années. Jean-Marc Jancovici, (The Shift Project), ne dit pas autre chose depuis des mois et des mois. Ses équipes ont même produit un rapport expliquant que dans le pire des scénarios, seule la moitié de la demande européenne en gaz naturel pourrait être honorée… en 2023. La cause est toute simple : pour remplir ses réserves, l’Europe a attiré à elle quasiment toutes les capacités de transport de gaz, simplement en y mettant le prix. Privant certains pays d’Asie notamment de la possibilité d’importer ce précieux gaz, utilisé sur place pour la cuisson des aliments essentiellement.
l’Agence Internationale de l’énergie tente d’éviter le pire
Pour tenter de se préparer au pire, l’AIE (agence internationale de l’énergie) prépare des simulations de consommation pour 2023, à mettre en regard des volumes disponibles. Une réunion est prévue, début février 2023, pour tenter d’éviter le pire, à savoir…. une guerre mondiale de l’énergie, où les nations les plus « riches » (quitte à s’endetter encore un peu plus) priveront toutes les autres du gaz dont elles ont pourtant aussi besoin…
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