L’ASN et le Ministère de la transition énergétique ont validé, ce 15 juillet 2022, la demande de dérogation environnementale pour trois centrales nucléaires, déposée par EDF, sur demande de RTE : jusqu’au 24 juillet, ces trois centrales seront autorisée à dépasser les niveaux réglementaires de température d’eau rejetée dans les cours d’eau, pour pouvoir continuer à fonctionner à un « niveau minimal de puissance ».
Centrales nucléaires et température de l’eau des cours d’eau
Pour son bon fonctionnement, une centrale nucléaire doit régulièrement refroidir ses installations, à l’aide d’eau puisée à proximité, et rejetée ensuite, fortement réchauffée. Si ce besoin n’a presque aucune conséquence environnementale pour les centrales situées en bord de mer (l’eau chaude rejetée est presque instantanément diluée dans l’océan), il pose en revanche de vrais enjeux pour les centrales situées sur un cours d’eau.
En effet, ces rejets d’eau chaude peuvent avoir des conséquences sur les écosystèmes locaux. Pour cette raison, les autorités ont fixé depuis 2006 des limites de température d’eau rejetée dans les cours d’eau. Cette question est particulièrement problématique en période de canicule.
En effet, pour respecter ces niveaux, une centrale voit ses capacités de refroidissement réduits, ce qui peut imposer de diminuer la puissance d’un réacteur, comme EDF l’a fait au Blayais et à Saint-Alban pendant quelques heures en mai et juin 2022.
L’ASN accorde une dérogation environnementale à trois centrales pour maintenir leur niveau de puissance
Mais l’approvisionnement électrique est particulièrement problématique actuellement en France, avec 29 réacteurs nucléaires sur 56 indisponibles, dans une période de canicule. RTE a donc demandé à EDF de déposer un dossier de dérogation environnementale pour trois centrales, pour leur permettre d’augmenter temporairement la température de rejet, jusqu’au 8 août, comme autorisé par la réglementation « en cas de nécessité pour le bon fonctionnement du réseau électrique ».
La demande concerne les centrales de Golfech (Tarn-et-Garonne), du Blayais (Gironde) et de Saint-Alban (Isère). L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné son accord, mais uniquement jusqu’au 24 juillet (pour l’instant), et le ministère de la Transition énergétique l’a homologué ce 15 juillet 2022.
Cet accord va, selon l’ASN, « permettre le maintien à un niveau minimal de puissance » de ces trois centrales, afin de « garantir le bon fonctionnement du réseau électrique qui nécessite de disposer à tous moments de moyens de production capables de s’ajuster à la demande en électricité », détaille EDF.
RTE et EDF précisent toutefois bien que cette décision n’indique pas un risque possible pour l’approvisionnement électrique des citoyens français, et que son cadre est uniquement la protection de l’environnement, mais pas un enjeu de sûreté.
« Les propositions d’EDF sont acceptables au regard du retour d’expérience de la surveillance de l’environnement spécifiquement réalisée lors d’épisodes caniculaires antérieurs ainsi que du suivi long terme sur les écosystèmes concernés », a commenté l’ASN.
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