Les dirigeants des pays du G7 sont réunis jusqu’à mardi en Allemagne. Sans surprise, les prix de l’énergie sont au coeur des discussions. Et les pays membres doivent en particulier discuter de mesures pour mieux encadrer les prix du pétrole. Dans un contexte toujours aussi instable, la France plaide pour la mise en place d’un prix maximum du pétrole. Une solution loin de faire l’unanimité.
La crise de l’énergie s’invite au programme du G7
Ce sera le sujet incontournable du sommet du G7 en Allemagne : la crise de l’énergie n’en finit pas. Et pour l’instant, les dirigeants peinent à mettre en place des solutions alternatives pérennes. La sécurité de l’approvisionnement et l’envolée des prix inquiètent les consommateurs de tous les pays. Or, les différents gouvernements ont mis en place des mesures temporaires en faveur du pouvoir d’achat. Mais certains états réclament désormais des mesures plus durables.
En matière du contrôle des prix du pétrole, la France plaide pour un encadrement plus strict. Son idée : la mise en place d’un prix maximum au niveau des pays producteurs de pétrole. L’Elysée a présenté son idée d’un prix maximum du pétrole dimanche 26 juin, en marge du G7. Pour Paris, il s’agit d’une priorité pour lutter efficacement contre l’envolée des prix de l’essence. « C’est ce qu’il faut qu’on réengage dans la discussion avec l’Opep+, et avec tous les producteurs de pétrole du monde ».
Pour que la mesure entre en vigueur, il faudrait que l’Opep+ s’engage à ne pas dépasser un prix plafond pour le pétrole. Et que ce prix soit acceptable pour les pays du G7. Mais encore faut-il que tous les pays se mettent d’accord sur cette mesure.
Les Etats-Unis favorables à un prix maximum du pétrole chez les pays consommateurs
Washington aussi est favorable à un prix plafond du pétrole. Mais l’administration américaine défend une proposition différente. Elle souhaite que le prix maximum du pétrole soit fixé au sein de chaque état. Ce serait donc les pays consommateurs, et non les pays producteurs de pétrole, qui décideraient de cette mesure.
Pour la Maison Blanche, cette mesure devient d’autant plus urgente que l’administration démocrate fait face à la gronde américaine face à l’envolée des prix de l’énergie. Le président Joe Biden est critiqué dans son propre camp pour ses mesures jugées insuffisantes. La semaine dernière, le président américain a annoncé la suspension temporaire de la taxe fédérale sur les prix de l’essence. Un geste qui ne semble pas être suffisant pour apaiser les inquiétudes des consommateurs américains.
Mais pour concrétiser la mesure proposée par les Etats-Unis, il faudra d’abord convaincre les autres pays membres du G7. Or, les discussions annoncées pour aujourd’hui et demain risquent de s’avérer compliquées. Paris défend l’idée d’un plafonnement de la part des pays producteurs. Et l’Allemagne juge qu’une mesure état par état sera trop complexe à mettre en oeuvre. Il n’est donc pas certain qu’une décision soit prise à la fin de ce sommet du G7.
Paris veut anticiper l’hiver 2022
En l’état actuel, il est difficile de dire si les pays du G7 parviendront à une stratégie alignée sur l’encadrement du prix du pétrole. De plus, le pétrole n’est pas la seule source d’énergie qui nécessiterait un meilleur encadrement. Le gaz est également concerné par la hausse des prix. Et pour l’instant, les discussions ne sont pas ouvertes pour mettre en place un prix plafond sur le gaz.
Paris n’a pas attendu les décisions du G7 pour anticiper sur ses futurs besoins en énergie. Dès à présent, l’Elysée souhaite envisager plusieurs solutions pour couvrir les besoins en énergie de l’hiver prochain. Dimanche 26 juin, le ministère de la transition écologique et solidaire a ainsi confirmé le redémarrage « à titre conservatoire » de la centrale à charbon de Saint-Avold, fermée en mars dernier.
La mesure risque de faire bondir les mouvements écologistes. Elle illustre surtout le besoin d’agilité et de diversité des sources d’approvisionnement énergétiques. Le gouvernement français veut faire de la sécurité de l’approvisionnement énergétique une priorité. Entre la crise en Ukraine et la question de la disponibilité du parc nucléaire, le charbon s’impose comme un joker qui pourrait s’avérer bien utile pour passer l’hiver.
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