Au lendemain de la COP26 de Glasgow, la région des Flandre, en Belgique, a créé la surprise. Son gouvernement a dévoilé une série de mesures de transition énergétique. Parmi elles : la fin de la vente des véhicules thermiques en Flandre dès 2027. La mesure a immédiatement provoqué des réactions de la part des acteurs du marché automobile et énergétique. L’échéance semble trop courte. Et certains s’interrogent même sur le bienfondé d’un modèle 100% voitures électriques.
La Flandre dit non aux véhicules thermiques
« Il faudra passer à la vitesse supérieure dans le domaine du verdissement du parc automobile. » Cette phrase du gouvernement de la région flamande, datée de 2020, sonne désormais comme une annonce prophétique. L’année dernière, la région présentait un nouveau plan d’action en faveur de la mobilité durable. Le gouvernement régional s’alarmait du retard pris en matière de réduction des émissions de CO2. Il avait alors décidé de bannir les véhicules thermiques du parc automobile public. Deux objectifs avaient alors été fixés : basculer la flotte de voitures en tout électrique pour 2025. Et adopter des camionnettes électriques au plus tard en 2027.
Le gouvernement régional souhaite désormais passer à la vitesse supérieure. Au lendemain de la COP26, il envisage de passer une loi pour interdire l’immatriculation de véhicules thermiques neufs en Flandre dès 2027. Cette loi, si elle était passée, concernerait les voitures à moteur essence, diesel, mais aussi hybride. Et dès 2030, la mesure serait rendue obligatoire pour les véhicules thermiques d’occasion.
Une conjoncture favorable aux voitures électriques ?
« Il ressort d’une enquête que les voitures électriques coûteront le même prix que les autres voitures en 2026. » Le gouvernement flamand a d’ores et déjà aiguisé ses arguments pour défendre son projet. Il juge que l’obstacle du prix reste le principal frein à l’achat d’un véhicule électrique. A ce titre, l’évolution du marché tend à confirmer cette tendance de prix à la baisse. Le coût de fabrication des batteries électriques, qui devrait encore baisser dans les prochaines années, aura un impact positif sur le prix d’achat des « voitures vertes ».
Mais certaines associations d’automobilistes pointent du doigt d’autres obstacles. Pour Touring, une association automobile belge, l’autonomie actuelle des véhicules électriques ne répond pas aux besoins de certains conducteurs, en particulier chez les professionnels.
Des objections en suspens contre le tout électrique
Energia, la fédération pétrolière belge, voit d’un mauvais œil cette décision. Elle s’est insurgée contre ce qu’elle juge être une violation du « principe de la neutralité technologique ». D’après elle, une législation aussi contraignante va créer une situation de monopole. « Le consommateur ne pourra plus porter son choix que sur un seul type de technologie. » Et si la position d’Energia est forcément partiale, elle n’en pose pas moins des questions cruciales sur l’avenir du parc automobile.
Dans son communiqué, Energia a rappelé que les voitures électriques étaient loin d’avoir une empreinte carbone aussi vertueuse qu’il y paraît. Les métaux nécessaires à la fabrication des batteries électriques vont grandement endommager les espaces naturels. De plus, le recyclage des batteries électriques demeure un problème. Enfin, les énergies renouvelables ne représentent que 22,7 de l’électricité produite annuellement en Belgique. Les batteries électriques des futures voitures flamandes seront donc rechargées avec… une électricité issue du parc nucléaire et des centrales à combustibles fossiles.
Energia plaide pour un délai plus long. D’après la fédération, la transition énergétique ne peut pas se faire à marche forcée. Et il faut prendre en compte le développement des carburants thermiques alternatifs. Ces derniers pourraient rallonger l’espérance de vie des véhicules actuels.
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