Dans son Global Energy Review, publié ce 20 mars 2021, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) tire à nouveau le signal d’alarme : après un recul en 2020, pour cause de pandémie mondiale, la consommation d’énergies fossiles devrait repartir fortement à la hausse en 2021. Leur utilisation (et les émissions de gaz à effet de serre associées) pourrait approcher le pic historique de 2019.
Consommation d’énergies fossiles et émissions de CO2 en forte hausse pour 2021
Dans la lutte contre le changement climatique, l’année 2020 n’aura-t-elle été qu’une accalmie ? C’est ce que tendent à prouver les dernières prévisions de l’AIE dans son Global Energy Review, rendu public ce 20 mars 2021.
Le texte montre que, après un recul en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19, la consommation mondiale d’énergie devrait connaître un net rebond en 2021, de l’ordre de 4,6%, et dépasser ainsi de 0,5% le total historique de 2019. 70% de cette hausse proviendrait des pays émergents.
This morning we released our Global Energy Review 2021 report.
Don't miss this thread from our Executive Director @fbirol running through the key findings 👇 https://t.co/Ah8Wzk5NEz
— International Energy Agency (@IEA) April 20, 2021
Mais, comme cette relance fait toujours la part belle aux énergies fossiles, les émissions de gaz à effet de serre liées au secteur de l’énergie devraient elles aussi repartir à la hausse, et approcher leur niveau historique de 2019. Au final, la situation devrait être à peine moins problématique en 2021 qu’en 2019 – production d’énergie légèrement supérieure, émissions de CO2 liées légèrement inférieures.
Un « sombre avertissement », pour Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE
La production mondiale de charbon, la plus polluante de toutes, devrait ainsi connaître une augmentation de 4,5%. En tonnes-équivalent-pétrole, elle dépasserait à elle seule de 60% l’ensemble de la hausse des énergies renouvelables prévues pour 2021 (+17% notamment pour l’éolien et le photovoltaïque). Dans le même temps, la consommation de pétrole, poussée par le secteur des transports, pourrait bondir de 6,2%, et celle de gaz naturelle de 3,2%.
Ces chiffres inquiétants forment, selon Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, un « sombre avertissement, qui montre que la reprise économique après la crise du Covid est à ce jour tout sauf soutenable pour notre climat ».
L’agence lance donc un nouvel appel aux dirigeants politiques : « à moins que les gouvernements n’agissent rapidement pour commencer à réduire les émissions, il est probable que nous affrontions une situation pire encore en 2022 ».
Les émissions de CO2 en 2021 : le rebond, fort en Chine, "mange" les 2/3 du recul de 2020.
L'avertissement de l'Agence Internationale de l'Energie aux 40 leaders du sommet sur le climat convoqué par Joe Biden !https://t.co/OyNnraGVkr
— Christian de Perthuis (@chdeperthuis) April 21, 2021
A la veille du Leaders Summit sur le climat initié par le nouveau président américain Joe Biden, Christian de Perthuis, directeur de la chaire « Economie du climat » à l’Université de Paris-Dauphine, voit d’ailleurs dans ce rapport un « avertissement aux 40 leaders du sommet sur le climat convoqué par Joe Biden ».
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