La commune de Marignac-Laspeyres pilote la création d’une centrale photovoltaïque sur le site d’une ancienne carrière revégétalisée. Lors d’une visite des relevés topographiques, ce dimanche 29 novembre 2020, les équipes ont détaillé leur prise en compte des contraintes écologiques, afin de respecter les écosystèmes locaux.
Marignac-Laspeyres : un parc photovoltaïque qui allie EnR et respect des écosystèmes
Dans la Haute-Garonne, ce 29 novembre 2020, nos collègues de La Dépêche ont pu accompagner les équipes de Voltalia, maître d’oeuvre et d’ouvrage d’un projet de centrale photovoltaïque, en plein relevé topographique, dans une ancienne carrière revégétalisée.
Depuis la fermeture de cette carrière, en 1990, les 109 hectares de la colline de Cassagnau ont été réhabilités. 30 hectares du site ont été rendu à la commune mitoyenne de Marignac-Laspeyres, qui a décidé d’y installer, sur 6 hectares, une centrale photovoltaïque, intégrée au paysage et respectueuse de son environnement : « Les chemins resteront libres d’accès pour la promenade des Maripeyrains. Une société pour l’exploitation a été créée : le parc solaire de Laspeyres », expose Jean-Marie Pampoulie, ancien conseiller municipal, à l’origine du projet.
Actuellement, Voltalia programme l’implantation des panneaux, des accès, la préparation du terrain et la mise en sécurité du site : « Il y a des contraintes de pente, et des contraintes écologiques avec la présence de papillons, de chauves-souris, de lézards crapauds, de serpents, de pelouses mésobromions et d’iris qui sont protégés. Les zones à enjeu écologique ont été repérées sur plusieurs saisons par un bureau d’études spécialisé, elles sont délimitées par une clôture de piquets et cordages », détaille Mathias Leenhardt, chef de travaux pour Voltalia.
Les relevés devraient être achevés dans le courant du mois de décembre. Les bureaux d’étude travailleront durant le reste de l’hiver, afin de commencer la mise en place des panneaux au début du printemps 2021. La centrale, composé de 11 700 panneaux et d’une puissance de 5 MWc, devrait être mise en service en juin 2021.
La filière photovoltaïque française en plein paradoxe
Ce projet émerge dans une période paradoxale pour la filière photovoltaïque en France. Elle profite d’une part d’un profond dynamisme : le dernier panorama des énergies renouvelables de RTE a révélé que la barre des 10 GWc de puissance photovoltaïque installée en France avait été franchie au troisième trimestre 2020, et les appels d’offre respectent le calendrier prévu par la PPE. Sur les 12 derniers mois, l’énergie solaire a couvert 2,9% de la consommation d’électricité en France.
Mais dans le même temps, la filière critique fortement les signaux envoyés par le projet de loi finance 2021, qui envisage une réduction du montant du tarif d’achat garanti, pour les centrales de plus de 500 kWc construites ou validées sous ce régime de subvention (abrogé par la loi de Transition écologique de 2015 au profit d’un système d’appels d’offre).
Si les tarifs garantis par l’Etat à l’époque sont bien au-dessus des prix actuels du marché, de nombreux acteurs de la filière craignent que ce signal des autorités fragilise l’ensemble de l’écosystème.
« Le risque d’une telle démarche, en pleine crise économique, est la perte de confiance des banques et des investisseurs sur les projets en cours et à venir. La menace d’un effet domino n’est pas à exclure sur les exploitants et les emplois directs des installations photovoltaïques en service, sur les bailleurs fonciers et emplois indirects, voire l’ensemble de la filière », expose ainsi Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, première région photovoltaïque de France, dans un communiqué en date du 27 novembre 2020.
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