Nucléaire : « L’Europe n’a pas le luxe d’exclure une technologie bas carbone », selon l’Agence Internationale de l’Énergie - L'EnerGeek

Nucléaire : « L’Europe n’a pas le luxe d’exclure une technologie bas carbone », selon l’Agence Internationale de l’Énergie

Le 26 juin, l’Agence internationale de l’énergie, qui rassemble une trentaine de pays membres de l’OCDE, a rendu publiques les conclusions de son rapport sur les politiques énergétiques au sein de l’Union. L’AIE s’inquiète très fermement de la stratégie plébiscitée par l’Union européenne quant au futur mix énergétique du continent, craignant ainsi un abandon progressif du nucléaire. « L’Europe n’a pas le luxe d’exclure une technologie bas carbone » affirme Fatih Birol, directeur de l’AIE.

 

L’AIE s’inquiète d’un abandon précoce du nucléaire

 

La part du nucléaire dans le mix électrique européen s’élevait, en 2017, à 25 %. Elle est, actuellement, à l’origine de 50 % de la production d’électricité à faible teneur en carbone. Un taux qui pourrait descendre à 5 % du mix électrique global d’ici 2040 sans une action très volontariste des États membres. « La plus forte diminution du parc nucléaire » des pays développés explique l’AIE.

 

De quoi réjouir les plus fervents antinucléaires ? Peut-être. Mais, selon l’AIE, il est délicat de se féliciter d’une telle évolution. En effet, face à une demande toujours croissante, les alternatives actuelles au nucléaire, comme les renouvelables ou le gaz naturel, ne pourront pas se substituer à l’atome. Les 123 réacteurs actuellement en service dans 14 des États membres de l’UE permettent en revanche une relative bonne sécurité énergétique pour certains pays européens, comme la France. Et surtout, l’AIE affirme que le recours au nucléaire, en termes de coûts et d’émissions de CO2, demeure la solution la plus avantageuse de tous les modes de production. Une prise de position qui fait écho à l’arrêt du réacteur de Fessenheim le 29 juin. « Nous mettons au rébus des installations amorties qui ne produisent pas de CO2 pour les remplacer par des installations qui, si elles n’en produisent pas non plus, présentent de très nombreux inconvénients et augmentent la facture électrique des citoyens » déplore, par exemple, Samuel Furfari, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles.

 

C’est ainsi que l’AIE appelle à conserver ouverte l’option nucléaire « pour 2030 et au-delà ». Et, pour ce faire, l’« UE doit soutenir la prolongation de la durée de vie et la construction de nouvelles centrales », à travers un soutien financier assumé. En effet, avec une durée de vie par réacteur de 40 ans en moyenne, le parc européen vieillit. Aux États-Unis, la durée d’activité des réacteurs nucléaires est de 60 ans. Dans le scénario 2050 de la Commission européenne, l’épine dorsale de la production d’électricité décarbonée sera fondée sur les renouvelables à 80 % et le nucléaire à 15 %. Ces 15 % correspondent à des niveaux de production équivalents à ceux en vigueur aujourd’hui. Quotas qui seront néanmoins impossible à tenir, selon l’IAE, sauf à maintenir en activité certains réacteurs, voire à en construire d’autres.

 

Certes, le facteur prix pourrait refroidir la Commission européenne. Mais, l’organisation supragouvernementale estime que les capacités de financement existent. L’un des mécanismes plébiscités par l’AIE est le classement de l’énergie nucléaire en tant que « technologie de transition » lui permettant, ainsi, d’être éligible à la taxonomie verte aspirant à orienter les financements publics et privés vers des activités climato-compatibles dans le cadre du Green Deal européen. « Pour tirer parti de l’énergie nucléaire en tant que source d’électricité à faible émission de carbone, il est important que le nucléaire soit traité sur un pied d’égalité avec d’autres technologies à faible émission de carbone, et qu’il y ait une cohérence entre les politiques basées sur des scénarios de l’UE » explique-t-on du côté de l’AIE. Au total, ce mécanisme de transition prévoit tout de même la mobilisation de 1 000 milliards d’investissements publics et privés. Une somme initiale qui pourrait d’ailleurs être impacté par la crise sanitaire, dont les conséquences budgétaires initiales sur les États sont d’ores et déjà colossales.

 

Une approche partagée par le GIEC

 

Sur ce point, l’AIE n’est pas seule et d’autres études prospectives jugent le recours au nucléaire comme une nécessité impérieuse pour répondre aux exigences climatiques. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), à l’origine des études de référence sur le sujet, estime, par exemple, qu’une augmentation des capacités de production nucléaire à l’échelle internationale est nécessaire d’un facteur 2 à 5 dans les différents scenarii de décarbonation de la production d’énergie. En effet, en France, les études s’accordent à considérer que le nucléaire émet 6 grammes de CO2 par kWh produit, ce qui équivaut peu ou prou à l’hydraulique ou l’éolien et demeure plus faible que le photovoltaïque et, dans une très large mesure, le gaz ou le charbon. Ce choix du nucléaire explique le fait que la France est, pour le moment, l’un des pays d’Europe dont l’énergie est la moins carbonée du continent.

 

D’autant que le principal facteur d’inquiétude, à savoir le traitement des déchets, s’engage dans des perspectives très rassurantes, selon l’AIE. Le stockage géologique profond est aujourd’hui la solution la plus communément admise pour les combustibles nucléaires usés et les déchets radioactifs de haut niveau. En Finlande, le projet d’infrastructure dédiée devrait être mis en service en 2025. La France et la Suisse sont aussi très avancées dans le processus. Au niveau de la sécurité des installations, autre facteur hautement sensible, l’Europe s’en remet à la directive sur la sécurité qui, dans sa version de 2014, révisée après l’accident de Fukushima, demeure le texte de référence. En effet, selon l’AIE, le nucléaire s’inscrit « dans le plein respect du principe d’innocuité » et peut à ce titre, être classé parmi les technologies de transition de la Commission européenne car il dispose d’un niveau de sûreté suffisant pour y prétendre.

 

Si l’intérêt du nucléaire comme source de production bas-carbone pleinement intégrée dans la transition énergétique est partagée par le GIEC et l’AIE, il se heurte toujours au plafond de verre de l’acceptabilité sociale et politique. La prise de position de l’AIE, après celles du GIEC, pourrait inviter la Commission européenne à repenser la place de l’atome dans la transition énergétique.

 

 

 

 

 

 

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Il serait bon que les auteurs d’articles publicitaires et marketing préconisant le nucléaire et régulièrement publiés, recomposés, republiés, réchauffés re-réchauffés etc depuis des années sur Energeek et autres sites comme le Monde de l’Energie etc qui sont apparemment incapables de consulter des spécialistes indépendants de chaque thème ou d’avoir une attitude objective, ce qui est le minimum quand on est dans la presse, mettent :

    – des liens précis qui montreraient que le Giec ait préconisé le nucléaire démonstration à l’appui, notamment en Europe et alors que ce n’est pas son rôle

    – ou que l’AIE démontre, rapport/étude détaillée à l’appui, la nécessité du nucléaire notamment pour l’Europe ou la France.

    Fatih Birol, directeur de l’AIE, fonction temporaire, est économiste et il y a des études d’anciens membres beaucoup plus qualifiés que lui de l’AIE qui démontrent la non nécessité du nucléaire par exemple en France et des positions très différentes au sein de l’AIE.

    Au plan mondial, européen et français on répertorie plus de 182 études revues par leurs pairs (et en fait beaucoup plus mais je n’ai pas eu le temps de re-vérifier), démontrant la possibilité de se passer du nucléaire, modélisation très détaillées à l’appui et confirmations régulières au fil des analyses.

    En outre plusieurs d’entre-elles démontrent le gain économique des renouvelables.

    Sans parler évidemment des risques du nucléaire qui est impossible à défendre, ses problèmes techniques et de déchets ultra longue durée non réglés à ce jour, dissémination etc.

    En outre préconiser le développement du nucléaire en Europe c’est favoriser comme on le voit déjà les groupes russe (Rosatom) et chinois dont les coopérations ne visent qu’à accéder au marché, un peu comme pour les TGV.

    Samuel Furfari, dont le blog comporte plusieurs erreurs et manques de mises à jour technologiques, est de formation ingénieur chimiste, belge et ses propos, très orientés à l’encontre de l’éolien – qui est une énergie comme une autre et doit être analysée comme telle avec ses avantages et inconvénients – sont au moins pour partie démentis entre multiples autres par un ingénieur électricien également belge le Pr. Damien Ernst de l’université de Liège qui parmi plusieurs autres a démontré et souligné entre autres (je cite) que “l’exportation d’énergie éolienne du Groenland vers l’Europe réduirait à zéro le nombre des longues périodes critiques pendant lesquelles l’Europe ne pourrait pas compter sur l’énergie éolienne pour couvrir une part importante de ses besoins énergétiques (ou plus généralement sur les énergies renouvelables”

    Le sujet va même beaucoup plus loin puisque çà concerne l’Europe et quand la nuit arrive l’Amérique du Nord qui se réveille et peut prendre le relai, avec les inconvénients d’une certaine distance mais les avantages supérieurs d’une baisse et mise en commun des coûts et d’une meilleure sécurité réseau globale.

    C’est aussi l’approche et le principe d’Entso-e au plan européen qui vise à compléter et améliorer les connexsions, tout comme celle des multiples opérateurs au plan international, sans même citer le projet global chinois Geidco et ses de plus en plus nombreux partenaires.

    On sait très bien en effet qu’il y a des connexions manquantes et/ou à améliorer et qu’il y a des sites très producteurs d’énergie solaire comme éolien dans chaque partie du monde et qu’ils ne sont à ce jour pas ou peu connectés et font l’objet d’intérêts marqués puisque l’on a de plus en plus les technologies pour en capter l’énergie à moindre coût avec quelques inconvénients mais plus d’avantages pour tout le monde.

    Mais ce n’est évidemment pas la seule approche.

    Ce qui est plus problématique encore dans ces répétitions d’articles publicitaires, qui ne démontrant rien n’apportent rien et font perdre du temps en entretenant la division de français pro-ceci ou anti-cela et dont se servent certains groupes pendant ce temps pour avancer en fonction de leurs intérêts propres et non en fonction des meilleures solutions et approches, c’est que ne sont jamais abordées l’ensemble des technologies et approches disponibles. Et pourtant l’IEA, entre autres, en publie la plupart.

    Les énergies non carbonées ne se limitent pas au nucléaire, solaire PV et éolien et il ne se passe pas un mois sans qu’il y ait des avancées dans le domaine de l’énergie. On peut entre autres le constater via les moteurs de recherche scientifiques au plan international.

    Ces avancées ne sont pas toutes analysées. Il y a des sites très bien faits qui ont le mérite de le faire pour un certain nombre et réalisent des articles de vulgarisation.

    Ils n’ont pas de positionnement publicitaire ou marketing mais purement informatif et objectif.

    Ce qui est en outre étonnant c’est que le dernier rapport de l’IEA a pour grand intérêt, et c’est sans doute son principal mérite, de lister plus de 400 technologies disponibles ou en cours de développement pour réduire au plus vite les émissions de C02.

    Dans l’ensemble de ces plus de 400 technologies, celles nucléaires sont ultra-minoritaires et parmi elles seule une, déjà ancienne et qui n’a jamais réglé ses problèmes techniques et économiques malgré les décennies dont elle a disposé, est classée comme avec un impact de réduction d’émission dans un délai acceptable, “élevé” alors que les autres sont classées avec impact “modéré” compte tenu de leur état de développement/délai de déploiement, coûts etc

    Lien le plus sommaire sur une des études (celle de l’équipe Pr. Damien Ernst) parmi beaucoup d’autres sur l’intérêt des interconnexions notamment avec le Groenland et autres sites producteurs

    https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/234004/1/TGG-Greenland.pdf

    .

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  • … (suite) et partie du rapport de l’IEA concernant le guide interactif de plus de 400 technologies à soutenir pour réduire les émissions de C02 dans les meilleurs délais.

    C’était sûrement le principal intérêt de ce rapport

    Ils n’ont pas tout cité mais c’est certainement plus intéressant que de faire sans arrêt de la publicité en fait pour Rosatom et autres opérateurs chinois qui n’ont jamais eu le moindre scrupule à vendre du nucléaire à des pays qui n’en n’ont pas besoin, n’en n’ont souvent ni les moyens ni les réseaux et sont souvent en zone à risque (conflits régionaux ou autres).

    Fatih Birol n’aborde pas ce sujet car il ne serait pas renouvelé à son poste. C’est pourtant un véritable sujet chez les scientifiques et ingénieurs de l’énergie qui peuvent se permettre d’aborder tous les sujets et ont déjà réalisé des études à ce propos

    https://www.iea.org/articles/etp-clean-energy-technology-guide?

    .

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  • Le Danemark a en outre tout à fait raison de ne pas répondre favorablement à la proposition d’achat de D. Trump de son territoire d’outre-mer autonome du Groenland, et ce dernier joue manifestement double jeu à l’égard de l’éolien si l’on regarde de plus près la R&D, les budgets, programmes, missions d’études etc que son gouvernement y consacre !

    https://www.youtube.com/embed/y0gL70t19CI

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  • Article mensonger qui plus est car le GIEC ne recommande à aucun moment le nucléaire, ce choix appartenant aux états et si le GIEC devait prendre position sur le sujet ce serait la foire d’empoigne entre ses membres et donc la fin du GIEC, quand on sait qui en sont les membres tous issus de pays différents dont ils sont les conseils et que certains de ces pays ont choisi le nucléaire et d’autre l’écarter.
    Le GIEC ne reconnait donc que les énergies bas-carbone et les autres !
    De telles allégations discréditent totalement ENERGEEK

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  • “Recommander n’est pas imposer”
    Si le GIEC ne recommande pas le nucléaire expressément, il a toujours affirmé que le nucléaire faisait partie de la solution dans la lutte contre le réchauffement climatique. Dans son dernier rapport d’octobre 2018, il écrit explicitement à plusieurs reprises (je cite) : “Options assessed in the energy supply sector comprise biomass and non-biomass renewables, nuclear, CCS with bio-energy, and CCS with fossil fuels.”
    que l’on peut traduire approximativement par :
    “Les options évaluées dans le secteur de l’approvisionnement énergétique comprennent la biomasse et les énergies renouvelables (autres que la biomasse), le nucléaire, le CSC (captage et stockage du carbone) avec bio-énergie et le CSC avec des combustibles fossiles.”
    Par ailleurs, dans le tableau récapitulatif du rapport (page 19 sur 33) qui présente les 4 programmes retenus (P1 à P4), il est précisé que la part du nucléaire augmente :
    – de + 59% à +106% à l’horizon 2030 par rapport à 2010 selon les scénarios
    – de + 98% à + 501% à l’horizon 2050 par rapport à 2010 .
    Lorsque vous écrivez “Le GIEC ne reconnait que les énergies bas-carbone” : OUI, et il considère que le nucléaire EST une énergie BAS carbone, ce qui est vrai.
    Tous ces éléments se trouvent explicitement détaillés dans le document “IPCC- GLOBAL WARMING OF 1.5 °C – Summary for Policymakers” publié en octobre 2018.

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  • En effet, le GIEC ne “recommande” pas de développer l’énergie nucléaire, ce n’est peut-être pas son rôle.
    Son rôle est d’exposer les faits que les chercheurs du monde entier mesurent et d’élaborer des scénarios à partir de ces faits, et de les expliquer. Par exemple:

    « Dans la majorité des scénarios de stabilisation à faible concentration de carbone (entre 450 et 500 ppm éqCO2 environ, niveaux pour lesquels il est au moins à peu près aussi probable qu’improbable que le réchauffement se limite à 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels), la part de l’approvisionnement en électricité sobre en carbone (ce qui comprend les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire et le CSC, y compris la BECSC) augmente par rapport à la proportion actuelle d’environ 30 % à plus de 80 % en 2050 et à 90 % en 2100, et la production d’électricité à partir de combustibles fossiles sans CSC est presque entièrement abandonnée d’ici 2100 ». (GIEC – Changements climatiques 2014 Rapport de synthèse)

    Après vous recommandez ce que vous voulez, selon les faits, ou les rêves, ou les dogmes.

    http://ecologie-illusion.fr/transition-energetique-allemagne-france.htm

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  • @ écologie “réaliste” :

    Aucune énergie telle que nous l’employons à grande échelle n’est écologique. Il faut arrêter d’utiliser ce terme à des buts de propagande et manipulations comme votre blog truffé d’erreurs et avec peu de références sérieuses ni mises à jour le fait de manière le plus souvent grossière pour promouvoir le secteur nucléaire.

    Ce n’est pas en répétant les mêmes âneries que l’on peut lire depuis une quinzaine d’années et auxquelles il a été maintes fois répondu, études souvent approfondies et modélisations etc à l’appui, que cela va en faire des vérités ou réalités.

    Le Giec souligne régulièrement dans ses rapports le peu de perspectives du nucléaire comme vous pouvez le vérifier dans les pages généralement autour de 80 de leurs rapports, même en prenant les fourchettes hautes de leurs compilations de prévisions.

    L’IEA dans son dernier rapport que j’ai mis en lien plus haut, qui a le mérite de lister plus de 400 technologies afin de réduire les émissions de C02 dans les meilleurs délais, souligne qu’une seule technologie nucléaire déjà ancienne et avec ses défauts à un impact classé “élevé” sur le climat. La poignée d’autres n’a qu’un impact “modéré”. De plus l’ensemble de ces technologies nucléaires est ultra-minoritaire dans ces plus de 400 technologies.

    Par ailleurs la Cour des comptes française comme britannique, qui n’entrent pourtant pas dans tous les détails de coûts, ont toutes 2 souligné encore ces jours derniers les dérives du nucléaire.

    Ce n’est pas avec nos EPR et à leur prix et délais que nous allons décarboner le monde, çà c’est un constat d’écologie vraiment réaliste et documenté.

    Donc encore une fois, face à l’urgence climatique et énergétique, nous n’avons pas besoin de blogs amateurs, joueurs de pipeau et autres commerciaux du nucléaire déguisés en vert, mais d’une multitude de technologies et approches (pas seulement dans le secteur de l’énergie loin s’en faut) et qui répondent à de nombreux paramètres.

    Pour info lien sur le dernier rapport de la Cour des compte sur les EPR dans cet article entre autres qui le résume :

    http://www.journaldelenvironnement.net/article/l-epr-un-fiasco-francais,107763

    .

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  • Parlons de façon très concrète et voyons ce qui s’est passé chez nos voisins britanniques depuis presque dix ans.

    En 2010, le nucléaire représentait 16% de la production d’électricité, le charbon 28%, le gaz 48% et les énergies renouvelables 7%.

    En 2012, la part du charbon avait bien augmenté et celle du gaz diminué. La même chose s’était passée en Allemagne et certains, aveuglés par leur idéologie ou par mensonge délibéré, ont attribué l’augmentation (assez faible d’ailleurs en Allemagne) de l’utilisation du charbon à la sortie du nucléaire, ce qui n’était pas le cas. La même augmentation s’est produite en France et dans tous les pays européens.

    En 2012 donc, la part du nucléaire était de 19% dans l’électricité britannique, celle du charbon de 40%, celle du gaz de 29% et celle des renouvelables de 12%.

    Enfin, en 2019, le charbon a pratiquement disparu de la production d’électricité britannique (2%) et le nucléaire n’y est pour rien avec ses 17%. Le gaz n’a remplacé qu’une partie du charbon, un peu plus d’un tiers depuis 2012.

    Tout simplement, ce sont les énergies renouvelables, avec 38% de l’électricité en 2019, qui ont fait disparaître l’essentiel de l’usage du charbon.

    Tous les discours sur les prétendues vertus du nucléaire ne sont que poudre aux yeux. Le nucléaire est un luxe inutile dont on peut très vite se passer.
    D’ailleurs, la capacité nucléaire installée dans le monde a diminué en 2019.

    Répondre
  • Quelques vérités à rappeler à @Energie+ et @Gibus pour qui la réduction des émissions de CO2 est secondaire par rapport aux risques nucléaires.
    Le nucléaire est l’une des rares options disponibles à grande échelle qui permette de réduire les émissions de dioxyde de carbone, tout en fournissant ou en remplaçant d’autres formes de production de base. Depuis sa création, l’énergie nucléaire a permis d’éviter le rejet de 56 gigatonnes de CO2, soit l’équivalent de deux années d’émissions. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, en 2040 le nucléaire permettra d’éviter près de 50 % des émissions annuelles en Corée du Sud, 12 % de celles prévues au Japon, 10 % aux Etats-Unis, 9 % en Union européenne et 8 % en Chine.

    Avec 72 réacteurs nucléaires en construction et 160 à l’état de projet, le développement du nucléaire se concentre pour les trois quarts dans les pays non membres de l’OCDE : Chine, Inde, Brésil, etc. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, d’ici 2040, la capacité mondiale d’électricité d’origine nucléaire devrait croître de près de 60 %, permettant d’éviter le rejet de l’équivalent de quatre années d’émissions de CO2.

    Répondre
  • Toujours le même bavardage vaporeux d’un contradicteur qui se reconnaitra. Lequel devrait mettre ses dossiers à jour et vérifier les divers chiffres qu’il cite avant de publier un quelconque message.

    Pour commencer, il n’y a pas 72 réacteurs en construction mais seulement 54 selon les dernières données de l’AIEA. Sur ce nombre, dix sont en construction depuis plus de 12 ans (dont six depuis plus de 20 ou 30 ans). Quand à ceux en projet, certains le sont depuis quarante ans.

    Si 63 réacteurs ont été mis en service au cours des dix dernières années, pour 57,2 GW, c’est un nombre à diminuer des 57 réacteurs mis à l’arrêt définitif, pour 40,4 GW. Au total, un maigre gain de 16,8 MW en dix ans. Depuis le “premier béton”, la durée moyenne de construction des réacteurs mis en service a été de presque neuf ans.

    En 2019, la production d’électricité nucléaire mondiale a encore été inférieure à son niveau de 2006. Pour la première fois, les énergies renouvelables autres que l’hydraulique ont dépassé le nucléaire, tandis que l’hydraulique a produit 51% de plus.

    En 2018, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ont été de 52 ou 56 milliards de tonnes de CO2eq (équivalent) selon le mode de comptage utilisé. Le CO2 seul en représente 75%. Le nucléaire n’a donc pas évité “deux années”.

    En Corée du Sud, le nucléaire ne risque pas d’éviter 50% des émissions de GES d’ici 2040 pour des raisons tout aussi évidentes qu’arithmétiques. La production d’électricité représente moins de 50% des émissions de CO2/GES et le nucléaire seulement 25% de la production d’électricité. Ensuite, une fois terminés les derniers réacteurs en construction, la Corée du Sud sortira peu à peu du nucléaire. Aucun nouveau réacteur ne sera construit et la durée de vie de ceux qui existent ne sera pas prolongée.

    Quant à l’AIE, qui considère qu’il y avait 436 GW de nucléaire en opération en 2019, alors que la réalité est seulement 392 GW, cette agence devrait se renseigner auprès de sa consoeur spécialisée dans le nucléaire. Dans son scénario le plus fou, elle “prévoit” 601 GW en 2040 (mais une diminution dans un autre scénario).

    En fait, avec les fermetures d’une bonne partie des réacteurs actuels et au faible rythme des construction nouvelles, la progression du nucléaire d’ici 2040 risque d’être bien modeste, sinon négative.

    Répondre
  • @Gibus
    Quelques rectifications.
    Contrairement à ce que vous écrivez, le nucléaire ne se porte pas trop mal dans le monde et la production électrique, par ce moyen, a même progressée. https://www.usinenouvelle.com/editorial/infographie-chasse-croise-en-cours-sur-l-electricite-nucleaire.N982661
    Certains pays ont préféré, à l’instar du Japon, revenir vers le charbon.
    Les énergies “renouvelables” intermittentes ont, certes, progressé, mais les montants des factures des consommateurs aussi. Il faut en payer le prix. Mais pourquoi pas lorsqu’elles se montrent efficientes ?
    Concernant l’hydroélectricité, c’est une information bien connue et il n’y a rien à redire. Elle se trouve être majoritaire (au niveau renouvelable) dans de nombreux pays.
    Et enfin, il serait bon de signaler les sources et ne pas confondre capacités installées et productions réelles car un faible facteur de charge est fortement pénalisant (concernant les capacités intermittentes).

    Répondre
  • La production nucléaire mondiale a atteint son maximum en 2006 avec 2.806 TWh (en brut). Depuis son minimum de 2.472 TWh en 2012, la production n’a augmenté que de 324 TWh en sept ans pour atteindre 2.796 TWh en 2019.

    Pendant ce temps, l’hydraulique a augmenté de 551 TWh pour atteindre 4.222 TWh.
    Les autres énergies renouvelables ont augmenté de 1.750 TWh, passant de 1.055 à 2.805 TWh.

    Si l’on parle de production nette, celle qui est envoyée sur le réseau, elle est pratiquement identique à la production brute pour les renouvelables, mais inférieure de 5% pour le nucléaire (forte consommation interne).

    Certes, les fossiles ont augmenté de 1.480 TWh en sept ans, mais bien moins que les renouvelables. Ce qui explique que la part des fossiles soit passée de 68,5% en 2012 à 63,6% en 2019. Le nucléaire n’y est pour rien, alors que les énergies renouvelables ont progressé de 20,7% à 26,0%.

    Au Japon, le charbon n’a augmenté que de 15% entre 2010 et 2013, année de son maximum comme partout dans le monde. Ceci provenait d’un faible coût mondial du charbon et d’un coût plus important du gaz en Europe et en Asie.
    Selon les années et en fonction de leur prix, c’est soit le charbon, soit le gaz qui est le moins coûteux. En conséquence, l’un ou l’autre sera préféré pour la production d’électricité, dans la limite des capacités disponibles.
    Toutefois, les énergies renouvelables ont fortement progressé depuis 2010, passant de 30 TWh à 121 TWh en 2019.

    Enfin, question vocabulaire, les énergies renouvelables “intermittentes” n’existent pas. Aussi bien l’éolien que le solaire sont des énergies variables, “variable renewable energies” (VRE), comme l’indiquent aussi bien l’agence de l’énergie (IEA) que celle de l’énergie atomique (IAEA) dans tous leurs documents.

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