Ce dimanche 24 novembre 2019, la BERD a approuvé un prêt de 45 millions d’euros pour la première tranche de la centrale Noor Midelt, dans le désert marocain. Ce projet de grande ampleur sera, une fois achevé, le plus grand complexe solaire multi-technique du monde. Signe d’une politique énergétique résolument tournée vers l’électricité renouvelable, les autorités marocaines ont annoncé ce week-end que la production d’électricité nationale allait croitre de 22,3% en 2019.
Un prêt de la BERD pour Noor Midelt I, la nouvelle centrale solaire géante du Maroc
Les centrales solaires Noor sont un symbole de la volonté du gouvernement marocain de miser sur l’électricité renouvelable pour décarboner sa production d’énergie. Le projet solaire multi-technique de Noor Ouarzazate est opérationnel depuis plusieurs mois : il combine, dans le désert marocain, une centrale thermodynamique à capteur cylindro-parabolique de 360 MW, un centrale thermodynamique avec tour de 150 MW et un parc photovoltaïque de 72 MW.
Le projet Noor Midelt est encore plus ambitieux, puisqu’il associera, une fois achevé, 1 000 MW de photovoltaïque et 600 MW de solaire thermodynamique CSP, ce qui en fera le plus grand complexe solaire multi-technique du monde. Les travaux de la première tranche de ce projet, baptisée Noor Midelt I, devraient démarrer fin 2019. Ce dimanche 24 novembre, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a approuvé un prêt de 45 millions d’euros à cette première tranche, pour un budget total de 740 millions d’euros.
Le prêt est accordé à la société qui pilote ce projet, détenue à 35% par EDF Renouvelables, à 10% par Green of Africa (une co-entreprise marocaine spécialiste des renouvelables), à 25% par l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) et à 30% par l’énergéticien Masdar. Ce dernier, détenu à 100 % par le gouvernement des Emirats arabes unis, est également le garant de ce prêt.
Outre la BRED, Noor Midelt I est notamment financée par la Banque européenne d’investissement, la Banque mondiale, l’Agence française de développement, la Banque africaine de développement et le Fonds des technologies propres.
Une hybridation de technologie solaire, pour des rendements optimaux
Noor Midelt I se compose de 300 MW de thermodynamique CSP et de 525 MW de photovoltaïque. Contrairement à Noor Ouarzazate, qui était essentiellement une centrale thermodynamique, avec un « petit » parc photovoltaïque de complément, Noor Midelt associe pleinement les deux technologies. Cette hybridation, considérée par les porteurs du projet comme « une première mondiale », permet d’augmenter les rendements de la centrale, et lui offre ainsi un tarif extrêmement compétitif de 0,68 dirham (0,064 centimes d’euros) le kWh en heure de pointe.
Par ailleurs, la partie thermodynamique de la centrale permet un stockage de 5 heures de production, permettant de la prolonger au-delà du coucher du soleil et répondre au pic du soir au Maroc.
Ces centrales solaires de grande envergure participent à la volonté du gouvernement marocain d’augmenter sa production d’électricité tout en la rendant plus verte. Le Maroc s’est ainsi donné l’objectif d’atteindre 52% de renouvelables dans sa production électrique en 2030.
Ce week-end du 24-25 novembre, les autorités marocaines ont annoncé que la production électrique nationale allait augmenter de 22,3% en 2019 par rapport à 2018, après une hausse de 5,9% l’année dernière. Cela a permis au Royaume de diminuer ses importations d’électricité de 86,2% et de s’approcher de l’autonomie électrique.
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