Qu’est-ce qu’un black out et comment s’en prémunir ?

Qu’est-ce qu’un black-out et comment s’en prémunir ?

black-out électricité

Un décalage entre la production et la demande en électricité risque d’engendrer une coupure de courant. Un territoire entier peut alors être subitement privé d’électricité. Souvent évoqué à tord, le black-out survient comme une défaillance sur le réseau électrique. Ainsi, la France, “n’a pas frôlé le black-out le lundi 7 octobre 2019“, indique le Réseau de transport d’électricité (RTE).

Black-out : les électro-intensifs veillent sur le réseau

On parle de black out lorsqu’un territoire ou une partie importante de ce dernier connaît subitement une panne de courant. Dans cette situation, ni les particuliers, ni les entreprises ne bénéficient alors d’électricité. Ce type d’épisodes est régulier dans certains pays émergents, mais la France est heureusement épargnée. Même les délestages, interruptions de courte durée, sont rares en Europe, tandis qu’on assiste à l’utilisation accrue des interconnexions sur le Vieux continent.

Pourtant, le 7 octobre 2019, Réseau transport électricité (RTE) a dû débrancher  une vingtaine de sites industriels. Dans son communiqué, RTE explique qu’il a dû faire face à “une variation de la fréquence électrique sur le réseau européen (qui) a nécessité l’activation de l’interruptibilité des clients industriels“. En d’autres termes, “22 sites volontaires et sous contrat” ont vu leur consommation baisser instantanément ce qui a permis de “diminuer la consommation de 1 400 MW (…) et contribuant ainsi à rééquilibrer la fréquence européenne“.

Pour le président de l’Uniden, l’association qui regroupe les groupes électro-intensifs, Nicolas de Warren : “Ce dispositif d’urgence a été créé après le gigantesque black-out européen de 2006 et il prouve aujourd’hui encore son efficacité lorsque le réseau est menacé“. D’après l’expert, “les signataires de cet accord ont perçu pas moins de 60 millions d’euros pour ce service exceptionnel“.

L’interruptibilité : un outil au service de la flexibilité du réseau

Comme le note Lola Beauvillain le 11 octobre 2019, “l’action de RTE et des industriels sollicités a permis d’assurer la sécurité du réseau électrique et éviter tout risque de coupure en France et en Europe. A aucun moment, la France n’a frôlé le blackout“. Qui plus est, les gestionnaires de réseau européens disposent d’autres outils afin de rééquilibrer la fréquence du réseau.

Le consultant de Colombus, Nicolas Goldberg, résume : “Ce n’est pas parce que le réseau rencontre une faiblesse qu’on frôle le black out“. De plus, dans un thread sur le Schéma décennal de développement du réseau, il indique : “Rte pointe à nouveau que les solutions réseaux et écrêtement sont bien moins chères que le stockage“. Plus qu’un risque donc , le pilotage du réseau électrique reste une opportunité stratégique pour la transition énergétique, avec deux mots d’ordre : dimensionnement et flexibilité.

Car il est nécessaire d’anticiper face au réchauffement climatique. Sur son blog, la CFDT énergie Aquitaine, évoque comme un contre-exemple la situation pour le secteur électrique après les incendies outre-Atlantique : “PG&E avec ses 22 millions de clients, a donc comme souci premier dorénavant de réduire ses risques. Et si cela doit passer par des coupures volontaires, même pour quelques millions de clients, elle le fera“. Pour attester des difficultés rencontrées en Californie, la CFDT cite enfin un gouverneur de l’Etat : “on se croirait dans le tiers monde” !

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Moi aussi je me suis intéressé de près aux deux incidents significatifs du 10 Janvier et du 7 octobre dernier.
    Après avoir dépouillés les millions de données fréquence fournit depuis 2014 .
    Il n’ y a pas photo, le nombre d’ ‘ecarts significatifs de fréquence augmente…de manière dangereuse n’en déplaise au écrits ci dessus que je conteste totalement.
    Les effacements se multiplient en volume depuis l’ouverture du marché et
    les écarts supérieurs à 125mHz dont deux on frôlé les 200mHz ou l’on actionne les effacements. Le réseau est tres difficile à réguler, mal connu, passé un certain seuil cela peut aller très vite.
    L’effacement n’est pas la panacée il est question d’une action brutale d’urgence, qui est contraignante, sollicite les installations de façon majeure, et productrice de GES car la plupart des consommateurs basculent sur leur moyens propres carbonnés .
    Pour quoi le problème: l’appât du gain immédiat prend le pas devant le service public rendu.
    En effet trois problèmes doivent être résolus par la stabilité du réseau tant pour la partie puissance active, que la partie tension complétement oubliée mais tout aussi importante.
    _ être suffisamment réactif pour opérer des mini variations en + ou en – pour annuler l’écart prévision consommation instantané.
    – pourvoir absorber un incident de réseau ou une perte de groupe de 1400Mw fortuite, qui est probable même de courte durée, donc suffisamment de machine réparties sur l’ensemble du territoire,
    – assurer une rémunération équitable des actions engagées sollicitations ( des millions infimes dans le mois) ou des perte de production.
    Hors les ENRi ne participent pas à ces deux aspects au contraire bénéficient de l’obligation d’achat.
    Donc le régulateur à mis en place un marché très complexe régulé par les ordres au service de l’intermittence, la finalité dont fait partie Linky est d’adapter les besoins à la production et pas l’inverse. C’est un mythe à faire partir nos entreprise energivores ou à exploser les GES par les moyens décarbonés.
    Comme personne ne veut payer pour la stabilité du réseau, la réserve primaire assurée avant par une contribution proportionnelle à la puissance de chaque machine raccordée par régulation physique électrique , a été remplacée par une régulation par le marché dont l’ampleur est limité à son minimum (500Mw pour la France) et la vitesse de réalisation incompatible avec les conséquences d’un déficit.

    C’est la France qui a payé par deux fois , c’est inacceptable, d’autant plus qu’en y regardant de plus prés les intermittences Européennes passent aussi par notre pays, les 2500Mw de réserve de l’Europe ne nous ont pas servi.
    C’est une erreur systémique de s’engager dans des perturbations outrancières pour tenter de faire accepter les 200GW (équivalent de 200 centrales nucléaires raccordées en Europe)ENRi, le stockage hydraulique de loin le plus efficace n’est pas non plus à la hauteur.
    Résultat pour la France: 170Md€ investis en ENRi, pour 63GW installés, 8% d’énergie fournie pas toujours au bon moment, impact sur les GES emis négligeable (2017 est intéressant, en l’absence du nucléaire contraint, les GES ont augmenté)120Md€ de dette encore à payer, 60% d’augmentation du prix de l’électricité fin 2018 +7% en 2019, des coupures couteuses et dangereuses de nos entreprises énergivores( 20GWh croissants). Tout faux.
    Il convient de régler la consommation de poire par des poires et non pas des pommes.
    Les contributions de chacun sont biaisées on comprend mieux la volonté du gouvernement à privatiser la rente des ENRi (5à7Md€/an) tout en ouvrant les 35% la revente du nucléaire Francais à prix coutant par la concurrence, en laissant au public et à la communauté, comme pour la pollution atmosphérique de la combustion le soin de régler les contraintes générées.
    Il est temps de revenir aux fondamentaux, l’Europe de l’électricité avant l’ouverture du marché était bien plus efficace et solidaire. Ce n’est plus le cas aujourd’hui sous prétexte de transition grise, chacun défend ardemment ses bénéficie au détriment de la >France qui avait un des tarifs les moins cher et moins carbonnés d’Europe.
    On comprend mieux aussi le dénigrement fallacieux du nucléaire outre Rhin, leur importation ont diminuè drastiquement avec nous au point de devenir le premier exportateur d’Europe à 45% carbonné quand même et 12% de nucléaire.
    Le foisonnement tant voulu est utopiques, il est pour moi à l’origine de l’incident du 10 janvier avec l’Espagne contrairement à ce qui est annoncé. En effet grossièrement l’Europe est sous le même régime cyclonique. La multiplication des lignes de transport transfrontalières ne changerons qu’à la marge les choses.
    Beaucoup d’argent gaspillé pour rien, dont on a tant besoin par ailleurs, la France est encor à à 72% carboné, et la majeure partie des investissements et subventions vont sur le secteur non carbo,nné : c’est une arnaque de haut vol qu’il convient de dénoncer ici, ouvrons les yeux….vive le gaz Norvégien, Russe, Quatar et le Pétrole…..

    t

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  • Ces déclarations sont scandaleuses.
    D’abord parce que la cause principale de la baisse de fréquence du 7/10 à 21h n’est nullement incidentelle, mais due à une anomalie de fonctionnement des relations entre RTE et ses homologues.
    Cette anomalie rend le délestage de ces clients volontaires non pas exceptionnel mais récurrent, et d’autre part les 60 M€ de compensation sont financés par le TURPE, taxe que payent tous les consommateurs français. Autrement dit, nous finançons tous une situation très anormale dont RTE et ses semblables sont responsables.
    Enfin, avec la volonté de notre gouvernement de mettre à l’arrêt une bonne partie des centrales pilotables qui stabilisent la fréquence du réseau (dont des centrales nucléaires) et de développer à la place de l’éolien et du solaire dont les fluctuations déstabilisent cette fréquence, ces délestages vont encore s’accélérer.
    Au final, est-ce un progrès d’adapter la demande à l’offre au lieu de faire l’inverse ??
    Et les consommateurs “lambda” qui sont loin de comprendre ces sujets complexes, ne devraient-ils pas être informés sur le fait qu’ils en font les frais ?

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  • Pas scandaleux du tout….il y a incident suite à une perte d’un groupe de 900Mw qui n’a pas pu être compensé, alors que l’ensemble de la demande était à la baisse il a fallu quand même baisser de 1500Mw …. par délestage, comment vont se réalimenter les interruptibles, nous sommes d’accord c’est du buisness qui va à l’encontre de la production des GES et l’instabilité du système qui devient problèmatique à l’encontre des objectifs de la transition et du cout aux consommateurs.
    Preuve est faite que le système en place une nouvelle fois ne fonctionne pas correctement , et sauvé par des actions effacements Française bien sur.

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  • Pour avoir une idée sur la question, il faut connaître comment on assure 24h/24 365j/365 la sûreté d’un réseau électrique, c’est à dire la garantie de stabilité de la fréquence et de la tension ses 2 grandeurs dimensionnantes. L’électricité n’étant pas stockable à l’échelle d’un pays qui consomme 100 000 MW l’hiver et 40 000 MW l’été, ce sont les réserves d’énergie des moyens de production modulables qui permettent d’assurer l’équilibre consommation / production. Il existe 3 types de réserves primaire (instantanée et automatique) secondaire (de l’ordre de la 10zaine de minute) et tertiaire (manuelle et dans les 30 mn) Les moyens de production modulables sont les centrales nucléaires, hydrauliques et fossiles. Les ENR ne pouvant produire que ce que la météo permet, elles ne participent pas à la stabilité du réseau. Elles sont même non synchrones aux besoins du client. De manière aléatoire, elles vont parfois dans le bon sens et parfois amplifie l’écart consommation / production que doivent compenser les moyens de production modulables.
    Autrement dit, plus il y a d’ENR couplées, moins il y a de moyens de production modulables pour compenser un aléa du réseau. Plus l’aléa réseau est important et plus la dynamique est rapide, avec des ENR couplées on augmente la probabilité de non compensation d’un aléa et donc de délestage des clients qui ont ce type de contrat et plus on augmente la probabilité de black out.
    Le Mix énergétique français de la PPE Programmation Pluriannuelle de l’énergie prévoit 50% d’ENR et 50% de nucléaire. Le dernier black out anglais qui date du 9 Août 2019, ce n’est pas vieux, montre qu’avec seulement 40% d’ENR couplées, les 60% de moyens de productions modulables restant n’ont pas été capables de rattraper un aléa réseau de seulement – 1400MW, ce qui sur la consommation d’un pays est peanuts.
    On avait un service au public français de qualité. Le dernier black out français date du 19 décembre 1978, année du démarrage du parc nucléaire français, c’est loin d’être un hasard au regard du nombre de black out dans les autres pays.

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