Ce mardi 10 septembre 2019, EDF a annoncé que « certaines soudures de générateurs à vapeur » devraient être reprises à cause de défauts constatés. Une mauvaise nouvelle pour la filière nucléaire qui concerne « au minimum » cinq réacteurs. L’Autorité de sûreté nucléaire doit se prononcer dans moins d’un mois sur ce problème et pourrait décider, dans le scénario le plus difficile pour EDF, de mettre à l’arrêt tous les réacteurs concernés.
Un nombre de réacteurs touchés encore à déterminer
Signe que la sûreté nucléaire française fonctionne bien – EDF a fait part à l’ASN d’un problème rencontré sur plusieurs réacteurs. Plus précisément, l’énergéticien s’est aperçu que sa filiale Framatome n’avait pas entièrement suivi les procédures prévues lors d’opérations réalisées « sur certaines soudures de générateurs de vapeur ». Interrogé par Le Figaro, le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk a affirmé qu’EDF préciserait « dans une semaine environ le nombre d’équipements touchés (…) au minimum, cinq réacteurs nucléaires sont concernés par ce problème ».
Ce sont en tout « une vingtaine de générateurs de vapeur (qui) sont potentiellement concernés, cela veut dire une petite partie du parc nucléaire français », a déclaré Bernard Doroszczuk. L’ASN suit donc de près les investigations en cours. Pour rappel, des équipements avaient déjà fait l’objet d’une attention toute particulière en 2016. Des concentrations excessives de carbone avaient été trouvées, représentant un danger potentiel en raison d’une possible fragilisation de l’acier.
L’ASN a le dernier mot sur les soudures
La relation entre EDF et l’ASN repose sur la transparence la plus totale. En cas de doute, l’Autorité de sûreté nucléaire peut décider de l’arrêt provisoire d’un ou plusieurs réacteurs. Une hypothèse évoquée par Bernard Doroszczuk lorsqu’il envisage la possibilité de « prendre des mesures conservatoires qui pourront aller jusqu’à l’arrêt des réacteurs si nécessaire ». Un tel scénario a eu lieu pour la dernière fois en 2017 afin d’assurer des travaux sur les quatre réacteurs de la centrale du Tricastin.
Cette fois, trois sujets intéresseront particulièrement l’autorité indépendante : « la maîtrise des activités de maintenance et d’exploitation et de la documentation associée ; la gestion du retour d’expérience, en particulier la déclaration des évènements significatifs à l’ASN ; le contrôle de la sûreté exercé par EDF et la priorité accordée aux enjeux de sûreté dans les prises de décision ». Et si pour l’instant, la situation n’a rien de préoccupant d’un point de vue de la sûreté et de l’approvisionnement en électricité, le 25 août 2019, un porte-parole d’EDF indiquait tout de même que l’énergéticien « partage le diagnostic de l’ASN », tout en précisant « qu’une équipe nationale va venir épauler les équipes locales ».
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