La tenue de la toute première réunion du Conseil défense écologique, ce jeudi 23 mai 2019, est très commentée. Rassemblé derrière Emmanuel Macron, à la veille des européennes, l’exécutif veut conjurer la menace du réchauffement climatique. Pour accélérer la transition énergétique et assurer une meilleure préservation de l’environnement, la France présentera désormais un « budget vert« …
Qu’est-ce que le Conseil de défense écologique ?
Avec l’Accord de Paris, les enjeux énergétiques et environnementaux deviennent la priorité de la communauté internationale. Au G7 de l’environnement, les chefs d’Etat se sont par exemple entendus pour « lutter contre les inégalités par la protection de la biodiversité et du climat« . Depuis le Grenelle de l’Environnement (2007), en France, les pouvoirs publics tentent de répondre à l’urgence climatique. Le Conseil de défense écologique vise à renforcer la place des problématiques écologiques sous l’égide du président de la République. Pour le Premier ministre, Edouard Philippe, pare lui « d’une méthode et d’une gouvernance inédites« .
Le nom même donné à ce Conseil renvoie au champ lexical militaire. Il s’agit d’un Conseil restreint où, aux côtés du président de la République et du ministre de la Transition écologique et solidaire siègent de manière permanente le Premier ministre ainsi que les ministres de l’Economie, du Budget, des Affaires étrangères, de l’Agriculture, de la Santé, du Logement, des Outre-mer et des Collectivités locales. En somme, il s’agit un Conseil des ministres resserré. En fonction des sujets traités, d’autres ministres sont invités à participer à ce Conseil à l’image d’Elisabeth Borne, ministre des Transports. Ce jeudi, elle était notamment au coeur de l’actualité avec la loi d’orientation sur les mobilités.
Un budget vert pour convaincre les écologistes
Si aucune information n’a été donnée quant au rythme des réunions de ce Conseil de défense écologique, il a toutefois été indiqué que la seconde séance aurait lieu à la mi-juillet. Des séances aux sujets divers en fonction de l’actualité politique et des lois présentées ou en cours de discussion au Parlement. De son côté, la secrétaire d’Etat Brune Poirson souligne : « nos décisions budgétaires seront désormais évaluées afin de vérifier qu’elles respectent bien nos engagements climatiques, comme la limitation du réchauffement à 2 degrés« . Faut-il s’attendre à des modifications de la Loi d’Orientation relative aux Lois de Finances ? Ainsi, le Make Our Planet Great Again, devient chaque jour un peu plus concret, avec ses institutions, ses normes comptables…
Toutefois, si l’ancien ministre Nicolas Hulot juge l’idée bonne, il ajoute « qu’il ne faut pas attendre ces nouvelles instances et ces nouveaux comités pour fixer les objectifs et pour démarrer l’action parce qu’on est en 2019, on sait déjà ce qu’il faut faire« . Une position partagée par de nombreux responsables politiques. Daniel Boy, politologue au Cevipov, rappelle par ailleurs dans les colonnes de 20 Minutes que le Conseil de défense écologique vient s’ajouter à des structures déjà récentes comme le Commissariat général au développement durable (2008) et le Conseil national de la transition énergétique (2013). Alors que plusieurs milliards supplémentaires seront consacrés à réduire la précarité énergétique, les analystes se demandent si ce volontarisme se traduira par le soutien des écologistes aux européennes 2019, comme Matthieu Orphelin ou Jean-Louis Borloo.
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