Pays moteur de la révolution industrielle, le Royaume-Uni s’est longtemps reposé sur le charbon comme source d’énergie. La première centrale à charbon britannique a ouvert ses portes en 1882 et pour la première fois depuis cette date, le Royaume-Uni est parvenu à produire de l’électricité sans recours au charbon pendant une semaine. Le 8 mai 2019, le gestionnaire du réseau électrique britannique a confirmé son intention de se passer du minerai à l’horizon 2025…
Le charbon victime des années 2010
Le 8 mai restera à jamais la date de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il pourrait également laisser une petite trace dans l’histoire de l’énergie au Royaume-Uni. L’Electricity system operator (ESO), a annoncé que pour la première fois depuis 1882, le pays s’était passé de charbon toute une semaine pour produire de l’électricité. Une première qui peut paraître surprenante dans un pays comme la France où le charbon ne représente que moins d’1 % du mix énergétique, mais qui est d’une importance capitale pour un pays qui a fondé sa révolution industrielle sur cette énergie.
Comme l’a justement souligné Fintan Slye, le directeur de ESO, « de plus en plus d’énergie renouvelable alimente notre système. D’ici à 2025, nous pourrons exploiter l’ensemble du réseau d’électricité du Royaume-Uni sans charbon » et ce de façon pérenne. En 2018, le charbon a représenté 6 % du mix électrique britannique. Une part encore élevée, mais une baisse très rapide au regard des 19 % occupés en 2012. La mue est en cours et le rythme est soutenu. En effet, en avril 2017 le Royaume-Uni a pu produire une journée entière d’électricité sans charbon.
Les EnR grandes gagnantes du recul du charbon
Le charbon perd beaucoup de terrain, comme dans le reste de l’Europe. Dans une note de l’Ifri, on apprenait en 2018 que la part du charbon au sein de l’UE a chuté de 6,7%, alors qu’il assurait 27,3% du mix en 2012. Sauf qu’ici, ce sont bien les énergies renouvelables qui en profitent. Désormais, elles assurent 27,5 % du mix électrique : éolien, solaire, biomasse et hydroélectricité. Aux côtés du nucléaire, elles garantissent au Royaume-Uni une électricité bas carbone, à hauteur de 49,6 %. Toutefois, le gaz assure encore 43,9 % de la production d’électricité.
La transition est donc bien en cours et le Royaume-Uni pourrait bien revendiquer le titre d’exemple à suivre. Le département de l’énergie assure ainsi que le pays sera la première grande puissance industrielle à légiférer sur la neutralité carbone.
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