Auditionné ce 2 mai 2019 par la commission des Affaires économiques du Sénat, Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF a évoqué la réorganisation de l’électricien. Le patron d’EDF doit proposer un plan à l’exécutif d’ici à la fin de l’année, et les rumeurs vont bon train. Pourtant, interrogé en vue d’un deuxième mandat à la tête d’EDF, Jean-Bernard Lévy a indiqué que l’énergéticien resterait une « entreprise intégrée » avec « son pacte social« …
Une réorganisation encore incertaine
Le futur d’EDF ne cesse de soulever des questions. L’énergéticien français reste sous la vigilance de la Commission européenne, notamment pour l’exploitation des barrages hydroélectriques et des centrales nucléaires. Les sénateurs, réunis au sein de la commission des Affaires économiques ont donc profité de l’audition de Jean-Bernard Lévy pour l’interroger sur sa vision du futur de l’entreprise.
Une occasion rêvée pour Jean-Bernard Lévy de revenir sur une possible modification de la structure du groupe. « Nous avons à regarder si une nouvelle organisation des actifs permettrait à EDF de mieux jouer son rôle d’investisseur (…) pour la transition énergétique et pour le pouvoir d’achat des ménages et des entreprises » a déclaré le patron d’EDF. Une réorganisation demandée par l’Etat qui reste actionnaire à 84 % du groupe. La nouvelle structure à venir pourrait comprendre une maison mère publique qui gèrerait directement la partie nucléaire et qui chapeauterait une ou plusieurs filiales dont le capital pourrait être coté en Bourse.
Ce schéma reste une hypothèse et il faudra attendre la fin de l’année et une décision du gouvernement pour connaître la future structure de l’entreprise. En effet, le dirigeant rappelle : « je dois fournir au gouvernement une méthode, un mode d’emploi, des propositions« .
La dette et l’Arenh : les deux défis de Jean-Bernard Lévy
Ce qui est certain aux yeux du PDG d’EDF est que le groupe doit rester « intégré ». Le « pacte social » sera également préservé par Jean-Bernard Lévy. Le numéro un d’EDF, doit néanmoins faire face à une dette de 33 milliards d’euros aujourd’hui. C’est pourquoi, explique-t-il : « si nous organisons différemment nos actifs et nos passifs, peut-être arriverons-nous à démontrer que nous pouvons mieux déployer nos investissements au bénéfice de la collectivité ».
Autre sujet de préoccupation une nouvelle fois mis sur la table : l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh) qui oblige EDF à vendre chaque année 100 térawattheures de son électricité nucléaire. Pour le patron d’EDF, « ce transfert automatique de notre production vers nos concurrents évidemment nous empêche de bénéficier du produit de notre travail ». Aussi, Jean Bernard Lévy a jugé qu’une prolongation après 2025 ne serait « pas défendable » ; il en appelle à « une régulation équitable et durable » qui « permette aux Français de bénéficier du nucléaire dont ils sont les propriétaires indirects au travers de l’entreprise publique EDF, qu’ils soient ou non clients d’EDF ».
A la fin de l’audition, la présidente de la commission des affaires économiques, Sophie Primas, a tenu à rappeler : « Nous sommes tous très attachés à cette entreprise qui nous a permis, grâce à des choix politiques volontaristes et à l’investissement des Français, de profiter d’une électricité propre et bon marché. Il est impératif qu’une éventuelle réorganisation préserve ces acquis ; c’est ce à quoi notre commission veillera dans les prochains mois. Nous ne saurions en particulier accepter un schéma qui reviendrait à socialiser les pertes et les risques et à privatiser les profits ».
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