Les économies d’énergie font partie des priorités désignées le gouvernement. Pour cela, l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, avait décidé de prendre à bras le corps le problème des « passoires thermiques ». Ces logements précaires empêchent leurs occupants de se chauffer correctement sans faire exploser la facture. Avec l’initiative FAIRE, François de Rugy a également à coeur de trouver une solution pour les 1,5 million de ces logements concernés. Pourtant, le 16 avril 2019, les associations déploraient un manque de moyens ; ont-elles raison de s’inquiéter ?
La rénovation énergétique demande des financements
Le chantier de la rénovation énergétique des bâtiments est titanesque. Mais selon plusieurs associations, dont le CLER, malgré les ambitions affichées du gouvernement, les résultats déçoivent. Le 16 avril 2019, elles dressaient un bilan de la première année du plan de rénovation énergétique des bâtiments. Elles estiment, « qu’environ 40 000 rénovations permettant d’amener un logement au niveau « basse consommation » (étiquette B) ont été menées en 2018« . Pour la directrice de l’agence parisienne du climat, Anne Giraut, il faut privilégier les travaux efficaces et adaptés.
Au coeur des discussions, les financements consacrés aux travaux. Le directeur du CLER, Jean-Baptiste Lebrun estime que l’enveloppe de 650 millions d’euros dont bénéficie le programme Habiter mieux de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) est « largement insuffisante ». De son côté, Anne Giraut indique que les financements de l’Ademe vont s’arrêter en 2020 « pour les agences locales de l’énergie et du climat, or les régions ne prennent pas le relais. Un tiers de notre budget est menacé en 2021« .
Du court-termisme à l’impatience…
Ainsi, Jean-Baptiste Lebrun résume son analyse : « un peu plus de six mois après la démission de Nicolas Hulot, la politique d’efficacité énergétique française est en recul« . Il estime que le dispositif pour le renouvellement des chaudières n’est pas à la hauteur des enjeux. Et si la hausse du chèque énergie apporte une réponse aux questions du pouvoir d’achat, les ONG reprochent au gouvernement de céder au court-terme. En première ligne, le président du plan bâtiment durable, Philippe Pelletier demande plus de mesure sur ces questions : « cessons de critiquer le déploiement du Plan rénovation des bâtiments« .
Selon lui, l’exécutif dispose d’une boîte à outil complète pour résoudre ce problème. Optimiste il déclare : « Charte Faire, Dpe, ecoprèt, décret tertiaire, précarité énergétique, parc des collectivités locales…la dynamique est là : tous ensemble , nous gagnerons« . Toutefois, après le grand débat et le grand plan d’investissement, le phénomène de précarité énergétique demeure un problème pour le quotidien de nombreux citoyens. À l’échelle européenne, il concerne près de 26 millions de personnes d’après les estimations du think tank OpenExp.
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