La Russie bientôt prête à une augmentation de la production de pétrole

La Russie bientôt prête à une augmentation de la production de pétrole ?

Les vents venus de Russie se confirment au sujet de la stratégie à adopter dans le secteur pétrolier. Alliée à l’Arabie Saoudite et à l’ensemble de l’OPEP dans le cadre d’un accord conclu en 2017, la Russie est de plus en plus disposée à renverser la politique de baisse de la production. Un changement auquel semble se résoudre également l’Arabie Saoudite à en croire les dernières déclarations de son ministre de l’Energie, le 8 avril 2019. Le monde s’apprête-t-il à voir le robinet du pétrole de nouveau ouvert ?

La Russie ouvre une brèche dans la stratégie de l’OPEP+… 

Moscou et Washington seraient-ils enfin sur la même longueur d’onde ? Alors que Donald Trump, martèle ses appels à l’OPEP pour augmenter la production de pétrole, Moscou semble être sur la même ligne. C’est en tout cas ce que laissent penser les propos de Kirill Dmitriev, directeur général du fonds d’investissement de l’Etat russe. Peu connu en Occident, Dmitriev est pourtant un homme qui compte au sein du pouvoir russe. Sa parole aussi puisqu’il avait prédit dès 2016 un accord entre plusieurs pays dont la Russie et l’OPEP : l’OPEP+.

Partisan d’un maintien de l’accord, Kirill Dmitriev a fait des déclarations très commentées ce lundi 8 avril 2019. « Il est possible qu’au vu de l’amélioration de la situation du marché et de la baisse des stocks, (l’Opep et ses alliés) puissent décider en juin de cette année de renoncer aux réductions de production et donc d’augmenter la production » a affirmé Dmitriev. Il s’agit là d’un véritable renversement de stratégie. À Vienne, en décembre 2018, les partenaires avaient effectivement décidé de réduire la production mondiale de 1,2 million de barils par jour. Les pressions des géants russes du pétrole dont Rosneft semblent enfin payer. Toutefois, si Moscou et Washington partagent la même position, les raisons sont très différentes. En effet, les compagnies pétrolières russes déplorent une perte de parts de marché au profit du pétrole de schiste américain. À l’avenir, la Russie pourrait donc concurrencer les Etats-Unis frontalement même si le risque d’une chute des cours est réel.

…Mais ne renonce pas à une entente durable

Qui plus est, Dmitriev a tenu à préciser que la possible augmentation de la production « ne signifiera pas la fin de l’accord (avec l’OPEP) ». Selon lui, cette inflexion montre que « les participants continuent de coordonner leurs efforts quand c’est important, non seulement en réduisant mais aussi en augmentant la production en fonction des conditions de marché ». Des conditions qui sont plus favorables aux pays producteurs depuis le début de l’année comme le souligne même le ministre saoudien de l’Energie. Khalid al-Falih « pense que le marché se rapproche de l’équilibre ». Un ministre qui a souligné le bon respect de l’accord OPEP+ dont « la mise en œuvre va dans la bonne direction » et permet au marché de redevenir « sain ».

Les cours du pétrole ont, en effet, finalement franchi le seuil des 70 dollars. D’autant que les tensions au Venezuela et en Libye devraient soutenir ce mouvement haussier. Aucune décision ne sera prise avant la réunion de l’OPEP+ les 25 et 26 juin 2019 comme l’a confirmé Kirill Dmitriev à l’agence Reuters : « Aujourd’hui, nous constatons que le prix du pétrole est stable et que les stocks baissent. La décision de juin sera prise en fonction des conditions de marché mais pour l’instant, nous observons des possibilités de relèvement de la production, ce qui ne signifie pas la fin de l’accord mais constitue son prolongement logique ». La Russie est prête à franchir le pas, mais ce sont bien les conditions de marché qui auront le dernier mot.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
mar 3 Jan 2023
La baisse des prix du gaz observée en Europe depuis la mi-décembre, qui semble se poursuivre en ce début d’année 2023, masque malheureusement une autre réalité : A l’heure de la reconstitution des stocks de gaz pour l’hiver prochain, le…
ven 28 Oct 2022
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : l’Europe a confirmé une nouvelle fois qu’elle interdirait la vente de voitures neuves à moteur thermique, à partir de 2035.  Exit les moteurs thermiques. Ou plutôt, exit les véhicules émettant du…
L'industrie automobile américaine pourrait bien être sur le point de gravir une nouvelle marche vers la mobilité durable pour les véhicules lourds. Les équipes de l'entreprise Achates Power et du Laboratoire national Argonne sont en train de développer un nouveau…
mar 28 Nov 2023
L'hiver s'installe en France, ce qui signifie que nos factures de chauffage vont vite grimper. Entre le bois, le fioul, le gaz et l'électricité, les options pour se chauffer sont variées, mais leurs coûts diffèrent grandement. On vous aide à…

COMMENTAIRES

  • Trois millions de barils/jour en plus d’ici 2022, made in USA, 2e producteur mondiale en 2018 devant la Russie avec 12 millions de barils/jour!

    La France consomme 1, 975 millions de barils/jour, consommation divisible par deux en 5 ans si l’on voulait, idem pour les autres pays développés!

    Je doute fortement que la Russie augmente sa production!

    Répondre
  • c’est normal qu’ils profitent de leurs ressources naturelles, mais avec les mouvements populaires dans le monde, pour la diminution du réchauffement climatique et contre les émissions de CO2, qui sont en marche pour le moment (voir les gilets jaunes), je pense qu’ils ne doivent pas faire de centrales thermiques autres que pour le bio gaz, et réserver le pétrole pour la vente, qui va diminuer dans peu de temps, donc les prix risquent de chuter encore, mais ce qui compte c’est d’arrêter les pollueurs qui ne prennent pas de mesures pour stopper les émissions de CO2 et gaz toxiques (même les usines en Sibérie)

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.