Les énergies renouvelables, un objectif primordial pour l’UE ?

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Eurostat a tiré un bilan d’étape du développement des énergies renouvelables au sein de l’Union européenne. Côté positif, les EnR ...

Eurostat a tiré un bilan d’étape du développement des énergies renouvelables au sein de l’Union européenne. Côté positif, les EnR ont connu un véritable essor au cours des quinze dernières années. Côté négatif, le rythme de développement des EnR tend à se tasser. A en croire les chiffres publiés le 12 février 2019, certains Etats sont loin d’atteindre leurs objectifs… Cela doit-il vraiment nous inquiéter ?

Des EnR portées par certains Etats

Du chemin a été parcouru depuis 2004. Les données d’Eurostat publiées ce 12 février le confirment… Ils illustrent en effet les efforts des pays de l’Union européenne en matière d’énergies renouvelables. Pour mémoire, en 2004, la part des EnR dans la consommation finale d’énergie était de 8,5% (solaire, hydroélectricité, éolien, géothermie et biomasse). En 2017, cette part est passée à 17,5 %. La moyenne européenne a donc doublé en près de quinze ans…

Les trois pays scandinaves membres de l’UE se glissent aux quatre premières places du classement avec le Suède en tête (54,5 %), la Finlande seconde (41 %) et le Danemark quatrième (35,8 %). Seule la Lettonie parvient à s’insérer dans ce trio en prenant la troisième place (39 %). Ces Etats font donc figure de modèle à suivre et ont déjà atteint leur objectif pour 2020. Au total, onze pays ont déjà rempli leur objectif : la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, l’Estonie, la Croatie, l’Italie, la Lituanie, la Hongrie, la Roumanie, la Finlande et la Suède.

La France doit-elle viser la neutralité carbone ?

Malheureusement, la France fait partie des pays les plus en retard sur les objectifs fixés pour les EnR. Elle serait même le deuxième pays le plus en retard après les Pays-Bas ! Pourtant, dans le panorama de l’électricité renouvelable 2018, RTE rappelle que « les objectifs nationaux 2018 ont été atteints à 99%« . Toujours est-il que les EnR n’ont progressé que de 0,4 point entre 2016 et 2017. Il semble donc impossible de rattraper les 6,7 points de retard en l’espace de trois années.

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L’Union européenne présente donc différents visages et l’objectif global de 20% en 2020 risque fort de ne pas être atteint. Est-ce pour autant si grave ? Tous les mix-électriques des partenaires ne sont pas identiques. En France par exemple, le mix électrique est déjà grandement décarboné. Ainsi, plus que de se focaliser sur l’objectifs des énergies renouvelables, le pays hôte de l’Accord de Paris devrait plutôt se concentrer sur les moyens à mettre en oeuvre pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050

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4 réponses à “Les énergies renouvelables, un objectif primordial pour l’UE ?”

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    dan

    Si l’important est d’avoir les émissions de CO2 les plus basses par MWh d’électricité, alors où est le problème pour la France qui se trouve être parmi les pays les plus exemplaires ? https://www.electricitymap.org/?page=highscore&solar=false&remote=true&wind=false

  2. Avatar
    Energie+

    Si on se réfère à ce type d’étude qui n’est qu’un indicateur, on a effectivement du retard en terme de « consommation finale totale d’énergie », sinon (et ce n’est pas le but) la part de stockage (CCS) – page 10/70 – sera d’autant plus importante à envisager (et on oublie toujours nos émissions importées) :

    02.2019 – Hydrogen Roadmap Europe :

    Il est possible de produire environ 2 250 TWh (térawattheures) d’hydrogène en Europe en 2050, soit près de 25% de la demande énergétique totale finale de l’UE.

    Cela correspond à une réduction totale de 560 millions de tonnes de CO2, soit jusqu’à la moitié des réductions nécessaires pour atteindre le scénario des 2°C.

    Cette quantité permettrait de chauffer plus de 52 millions de foyers (environ 465 TWh) et de couvrir jusqu’à 10 % de la demande d’électricité des bâtiments.

    Parallèlement, le déploiement de plus de 2,5 millions de centrales de cogénération à pile à combustible d’ici 2040 permettrait d’accroître l’efficacité énergétique et de retirer environ 15 TWh d’électricité du réseau dès cette date.

    Dans l’industrie, environ 160 TWh d’hydrogène produiraient de la chaleur de haute qualité et 140 TWh remplaceraient le charbon dans les procédés de fabrication de l’acier sous forme de fer réduit direct (FRD). 120 TWh d’hydrogène combinés à du carbone capturé ou à du carbone provenant de la biomasse produiraient également des matières premières synthétiques pour 40 Mt de produits chimiques en 2050.

    Elle pourrait de plus alimenter environ 42 millions de grosses voitures (camionnettes/flottes captives), 1,7 million de camions, environ un quart de million d’autobus et plus de 5 500 trains actuellement diesel.

    Le déploiement prévu de l’hydrogène créerait un marché local que l’industrie de l’UE pourrait utiliser comme tremplin pour la concurrence mondiale dans la nouvelle économie de l’hydrogène. Le potentiel d’exportation en 2030 devrait atteindre 70 milliards d’euros, avec des exportations nettes de 50 milliards d’euros.

    Au total, l’industrie européenne de l’hydrogène pourrait fournir de l’emploi à environ un million de travailleurs hautement qualifiés d’ici 2030, pour atteindre 5,4 millions en 2050.

    Les organismes de réglementation et les sociétés gazières devraient commencer à décarboner le réseau gazier. En tant que mécanismes de forçage, ils pourraient utiliser des objectifs contraignants pour le contenu renouvelable du réseau gazier ou d’autres instruments tels que les contrats de différence (CfD), les tarifs de rachat (FiT) ou les aides aux investissements pour l’hydrogène à très faible teneur en carbone (par exemple, ceux pour le biogaz). Une telle politique se heurte à peu d’obstacles importants : le mélange d’hydrogène à des concentrations modestes est compatible avec l’infrastructure et les appareils actuels, n’entraînerait pas d’augmentation substantielle des prix du gaz, réduirait le potentiel de réchauffement planétaire du réseau gazier et ne présenterait aucun risque de fuite de CO2. Toutefois, il est nécessaire de moderniser et d’harmoniser les réglementations relatives à l’intégration de l’hydrogène dans les réseaux de gaz naturel, qui diffèrent actuellement d’un État membre à l’autre. Dans le système électrique, les régulateurs devraient encourager l’utilisation des électrolyseurs pour équilibrer le réseau, par exemple en les exemptant des redevances et en garantissant un accès concurrentiel aux énergies renouvelables sur le marché. A l’instar de l’utilisation des FiT sur les marchés réguliers de l’électricité, les marchés d’équilibrage de l’électricité devraient inclure des mécanismes pour remplacer ceux d’équilibrage des émissions de CO2 (p. ex. les réserves de filage fournies par les turbines à gaz) par des solutions de rechange écologiques comme la production flexible d’hydrogène. Les régulateurs et l’industrie devraient donner le coup d’envoi du développement d’un marché décentralisé du Power to Gas en Europe, en réduisant considérablement les coûts de production tout en créant un mécanisme de couplage sectoriel qui profitera au système électrique en stabilisant les prix et en traitant les déséquilibres saisonniers.

    Les technologies de l’hydrogène et des piles à combustible sont techniquement prêtes pour la plupart des segments et l’industrie de l’UE doit se développer pour réduire ses coûts et occuper une position de leader dans l’économie mondiale en transition énergétique.

    https://www.fch.europa.eu/news/hydrogen-roadmap-europe-sustainable-pathway-european-energy-transition

    .

  3. Avatar
    dan

    @Energie+
    Il n’est pas interdit de rêver, mais là, c’est toujours un rêve de riche !

  4. Avatar
    Brussol

    Pour la France : plus d’éoliennes = plus de CO2.
    L’électricité française est déjà bas carbone aussi plus d’éoliennes c’est aussi plus de gaz brûlé pour combler leur intermittence.

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4 réflexions au sujet de “Les énergies renouvelables, un objectif primordial pour l’UE ?”

  1. Si on se réfère à ce type d’étude qui n’est qu’un indicateur, on a effectivement du retard en terme de « consommation finale totale d’énergie », sinon (et ce n’est pas le but) la part de stockage (CCS) – page 10/70 – sera d’autant plus importante à envisager (et on oublie toujours nos émissions importées) :

    02.2019 – Hydrogen Roadmap Europe :

    Il est possible de produire environ 2 250 TWh (térawattheures) d’hydrogène en Europe en 2050, soit près de 25% de la demande énergétique totale finale de l’UE.

    Cela correspond à une réduction totale de 560 millions de tonnes de CO2, soit jusqu’à la moitié des réductions nécessaires pour atteindre le scénario des 2°C.

    Cette quantité permettrait de chauffer plus de 52 millions de foyers (environ 465 TWh) et de couvrir jusqu’à 10 % de la demande d’électricité des bâtiments.

    Parallèlement, le déploiement de plus de 2,5 millions de centrales de cogénération à pile à combustible d’ici 2040 permettrait d’accroître l’efficacité énergétique et de retirer environ 15 TWh d’électricité du réseau dès cette date.

    Dans l’industrie, environ 160 TWh d’hydrogène produiraient de la chaleur de haute qualité et 140 TWh remplaceraient le charbon dans les procédés de fabrication de l’acier sous forme de fer réduit direct (FRD). 120 TWh d’hydrogène combinés à du carbone capturé ou à du carbone provenant de la biomasse produiraient également des matières premières synthétiques pour 40 Mt de produits chimiques en 2050.

    Elle pourrait de plus alimenter environ 42 millions de grosses voitures (camionnettes/flottes captives), 1,7 million de camions, environ un quart de million d’autobus et plus de 5 500 trains actuellement diesel.

    Le déploiement prévu de l’hydrogène créerait un marché local que l’industrie de l’UE pourrait utiliser comme tremplin pour la concurrence mondiale dans la nouvelle économie de l’hydrogène. Le potentiel d’exportation en 2030 devrait atteindre 70 milliards d’euros, avec des exportations nettes de 50 milliards d’euros.

    Au total, l’industrie européenne de l’hydrogène pourrait fournir de l’emploi à environ un million de travailleurs hautement qualifiés d’ici 2030, pour atteindre 5,4 millions en 2050.

    Les organismes de réglementation et les sociétés gazières devraient commencer à décarboner le réseau gazier. En tant que mécanismes de forçage, ils pourraient utiliser des objectifs contraignants pour le contenu renouvelable du réseau gazier ou d’autres instruments tels que les contrats de différence (CfD), les tarifs de rachat (FiT) ou les aides aux investissements pour l’hydrogène à très faible teneur en carbone (par exemple, ceux pour le biogaz). Une telle politique se heurte à peu d’obstacles importants : le mélange d’hydrogène à des concentrations modestes est compatible avec l’infrastructure et les appareils actuels, n’entraînerait pas d’augmentation substantielle des prix du gaz, réduirait le potentiel de réchauffement planétaire du réseau gazier et ne présenterait aucun risque de fuite de CO2. Toutefois, il est nécessaire de moderniser et d’harmoniser les réglementations relatives à l’intégration de l’hydrogène dans les réseaux de gaz naturel, qui diffèrent actuellement d’un État membre à l’autre. Dans le système électrique, les régulateurs devraient encourager l’utilisation des électrolyseurs pour équilibrer le réseau, par exemple en les exemptant des redevances et en garantissant un accès concurrentiel aux énergies renouvelables sur le marché. A l’instar de l’utilisation des FiT sur les marchés réguliers de l’électricité, les marchés d’équilibrage de l’électricité devraient inclure des mécanismes pour remplacer ceux d’équilibrage des émissions de CO2 (p. ex. les réserves de filage fournies par les turbines à gaz) par des solutions de rechange écologiques comme la production flexible d’hydrogène. Les régulateurs et l’industrie devraient donner le coup d’envoi du développement d’un marché décentralisé du Power to Gas en Europe, en réduisant considérablement les coûts de production tout en créant un mécanisme de couplage sectoriel qui profitera au système électrique en stabilisant les prix et en traitant les déséquilibres saisonniers.

    Les technologies de l’hydrogène et des piles à combustible sont techniquement prêtes pour la plupart des segments et l’industrie de l’UE doit se développer pour réduire ses coûts et occuper une position de leader dans l’économie mondiale en transition énergétique.

    https://www.fch.europa.eu/news/hydrogen-roadmap-europe-sustainable-pathway-european-energy-transition

    .

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  2. Pour la France : plus d’éoliennes = plus de CO2.
    L’électricité française est déjà bas carbone aussi plus d’éoliennes c’est aussi plus de gaz brûlé pour combler leur intermittence.

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