Dans un communiqué du 31 janvier 2019, EDF a confirmé son calendrier pour l’EPR de Flamanville. Deux jours avant, le nouveau président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, rappelait que le projet devrait respecter des normes très strictes afin de pouvoir aboutir. Il a notamment évoqué le cas de huit soudures, réalisées dans des endroits difficiles d’accès, avant d’indiquer qu’un avis de l’ASN serait rendu en mai.
L’ASN va rendre son avis en mai
Pour le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk, le délai « pour la mise en service de l’EPR ne pourrait pas être respecté » si certaines soudures étaient à refaire. Immédiatement après ces déclarations, c’est tout le petit monde de l’énergie qui est entré en ébullition. C’est pourquoi, le chef de file du nucléaire français a rapidement publié un communiqué dans le but de confirmer que ses équipes « restent pleinement mobilisées » pour respecter les conditions de mise en service de l’EPR, selon le calendrier prévu.
Ainsi, le chargement du combustible devrait intervenir « au quatrième trimestre 2019 » pour un coût « maintenu à 10,9 milliards d’euros ». L’énergéticien s’est par ailleurs engagé à refaire « un point précis sur l’avancement du chantier, notamment sur son calendrier (…) après la publication de l’avis officiel de l’ASN ». Cet avis qui sera rendu en mai, concernera des soudures situées au niveau des tuyauteries du circuit secondaire principal du réacteur. En temps, le groupe s’engage « à fournir tous les éléments nécessaires à la bonne instruction des dossiers » pour permettre à l’ASN de se prononcer sur le programme de validation.
EDF opte pour une norme « haute qualité »
Dans une interview au journal Le Monde, Bernard Doroszczuk précise par ailleurs que « le niveau d’exigence sur ces soudures était plus élevé que la réglementation habituelle parce qu’EDF a lui-même fait le choix d’une norme « haute qualité » ». L’EPR a effectivement été conçu pour améliorer la sûreté des installations nucléaires. Aussi, pour le modèle tête de série à Flamanville, l’industriel entend démontrer, sur la base de calculs et d’essais mécaniques, que ces huit soudures présentent un niveau de qualité suffisant. Si les justifications de l’industriel satisfont l’ASN, alors le démarrage du réacteur interviendra comme prévu en 2019.
En effet, ce scénario reste pour le moment privilégié. EDF souhaite conclure ce chantier et démontrer par la même occasion l’importance de l’EPR pour conserver mix électrique décarboné. Alors que la construction d’au moins 6 nouveaux EPR est régulièrement envisagée depuis la présentation du projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la décision finale devrait intervenir après 2021. D’après l’expert des questions énergétiques, Nicolas Goldberg, Emmanuel Macron « se prononcera probablement pour » dans le cadre de la campagne présidentielle 2022.
Un soutient de poids, au plus haut sommet de l’Etat, qui devrait indubitablement peser dans la balance. D’autant qu’après la mise en service du tout premier EPR au monde à Taishan (Chine), les derniers doutes quant au bon fonctionnement de cette nouvelle technologie ne sont plus permis. Un EPR conçu par EDF sur le modèle de Flamanville, qui, lui, n’attend donc plus que le feu vert de l’ASN.
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